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 Chapitre IV

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A Kind Of Tibäw

A Kind Of Tibäw


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D'ou viens tu : Lens, ville faite de bière et de foot... et de lensois :'-(
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MessageSujet: Chapitre IV   Chapitre IV EmptyLun 13 Déc - 15:55

« Les jours de pluie
Je me surprends
A toucher la vie »










IV

En décembre, il fait vite nuit. La preuve, il est 17h22 et je suis éclairé par quelques géants maigres et bossus luminescents. Je reviens du collège, où j’ai aujourd’hui appris « qu’une de perdu, dix de retrouvées » en maths. Quelques amis à moi avaient donc décider de perdre beaucoup d’argent aujourd’hui, afin d’en retrouver dix fois plus. N’étant pas raciste, je ne m’étais pas laissé aller à ce jeu de l’oie moderne.

Même si les lampadaires jouissent toute la lumière qui est en leur possibilité, il fait sombre dans la rue. Si sombre que j’ai eu vite fait de me perdre. J’avais pourtant pris cette route des dizaines, voire des centaines de fois, mais en ce mardi soir, je me suis trompé de route. Je suis comme un gamin qui a suivi un chien, et qui pleure lorsqu’il est temps de faire machine arrière parce qu’il ne connaît pas du tout le lieu où il se trouve. Cet enfant est sûrement à quelques centaines de mètres de chez lui, mais c’est assez loin pour qu’il ait peur. Moi je ne pleure pas, j’ai arrêté l’année passée. Par contre, je commence à avoir rudement faim, comme un petit animal (une souris par exemple) abandonnée dans sa cage depuis quelques jours par ce même petit garçon. Mais ne rejetons pas tout de suite la faute sur lui, car il se peut qu’il soit décédé depuis le temps. Bien sur ses parent n’y croient pas, mais il se peut que le chien en question appartenait en fait au tueur en série que l’on surnomme « Roger le boucher » dans la région.

Je regarde dans mon portefeuille, afin de savoir si j’ai assez d’argent pour me procurer quelque nourriture, un sandwich ou des crevettes. Je n’ai plus un centime. Quel dommage. J’ai tout dépensé dimanche à la fête foraine. Il faut me comprendre, il y avait mon attraction préférée : le bidule (1) . Même ma mère m’avait incité à continuer, car je possédais presque le meilleur score jamais effectué. Pour finir, j’ai décroché le diplôme du meilleur sosie de l’indien des Village People. Elle avait bien fait d’insister, en effet rater ce prix aurait été dommage.

Dans mon portefeuille, il y a un préservatif que m’a offert mon père avant de mourir. C’est un préservatif qu’il avait dans son propre portefeuille depuis ses 15 ans. Il s’agissait d’un préservatif à la fraise. Bien entendu, il m’avait ordonné de ne jamais l’utiliser, autant pour préserver ma santé que pour ne pas détériorer cette relique.
Je trouve également ma carte d’identité. La photo n’est pas récente, mais je l’aime bien. Mon père m’avais habillé tout en noir et m’avait dit de ne pas sourire. On pouvait toutefois apercevoir dans le reflet de mon œil que mon père faisait l’idiot derrière le photographe, ce qui provoqua un minuscule rictus sur mon visage (car si je l’avais eu autre part, je pense que le mot rictus n’aurait pas été approprié). Nous avions tout de même gardé la photo, en nous disant qu’il y avait toujours eu et qu’il aurait toujours des aléas du direct.
J’ai aussi une carte de crédit factice, fabriquée par les moines de tous les villages du canton. Cette fausse carte de crédit avait été forgée dans un plastique très rare, et devait m’apporter un pouvoir infini. Selon la légende, d’autres cartes avaient été produites, et distribuées aux habitants les plus respectables de la région. Seulement ces autres cartes étaient factices. La carte que je possède réunit donc tous les pouvoirs que les vieux moines avaient acquis et préservés du monde extérieur pendant des centaines d’années, voire plus encore. Bien sur, il y a une personne qui rêverait d’avoir cette carte de crédit, et qui me recherche en envoyant ses chevaliers noirs à ma recherche. Son nom ? Rauson. S’il possède cette carte de crédit, il les dirigera tous, et il fera le mal sur Terre. Tout au moins, c’est ce qui était marqué sur le packaging de la carte que j’avais reçu le jour de mon anniversaire.

En furetant dans ma poche de cuir amovible, j’avais machinalement continué de marcher. Je relève la tête après ce bref inventaire et je vois assis sur le bord de la route un enfant qui ne doit pas avoir plus de 6 ans. Il pleure cet enfant. Même si mes parents m’ont toujours dit de ne pas parler aux inconnus dans la rue, ma bonté prend le pas sur leurs conseils, et je l’aborde (je suis méfiant, mais je m’efforce de rester poli) :

- Qu’est ce que tu fais là, petit ? Il fait noir, et tu dois être loin de ta maison, il ne faut pas traîner dans la rue comme ça (je ne me savais pas aussi protecteur).
- Je suis perdu ! Il renifle très fort, car quand on pleure, on a parfois besoin de renifler très fort afin de pouvoir reparler normalement. J’ai suivi un chien, et quand j‘ai voulu retourner chez moi, je ne savais plus où j’étais ! En plus je suis triste, parce que j’ai une souris, dans une cage, dans ma chambre, dans ma maison, et même que si je ne reviens pas, elle va mourir de faim, parce que si je ne lui donne pas à manger, alors il y aura personne pour lui donner à manger, et alors il moura de faim, et puis il sera mort et je ne pourrais plus jouer avec elle.

Malgré quelques fautes de français que je lui pardonne, je comprends ce que ce petit être essaie de me faire comprendre. Je réfléchis quelques secondes et j’admets que la meilleure solution est de retrouver au plus vite le chien.

- Dis moi, tu l’as vu quand pour la dernière fois ce petit toutou ?

Que m’arrive-t-il, on dirait que d’être avec une personne moins intelligente me rabaisse à son niveau. Cela me fait peur, je décide de me rattraper :

- Et après, tu me diras vers quelle valeur tend logarithme népérien de x sur x lorsque x tend vers l’infini.

Voilà, je suis rassuré, je me sens plus fort. J’ai beau avoir utilisé l’expression « petit toutou », au moins je connais mes limites de fonctions.

- Le chien, je l’ai vu y’a pas longtemps, il est parti dans cette rue là-bas – il désigne vaguement un direction d’un petit doigt boudinet que l’on aurait envie de tordre – et la limite en plus l’infini de Hélène de x sur x c’est zéro.

Bon, il m’a bluffé. Je ne retente pas l’expérience, on ne sait jamais, sous ses airs de gamin, il est peut être prix Nobel de Mathématiques (2) . Ne nous attardons pas ici, nous avons un animal à retrouver. Nous voilà donc voguant vaguement dans la vague direction. Le gamin s’est arrêté de pleurer, ma présence doit le rassurer. J’accélère le pas, pour lui faire penser que je veux le semer, et ainsi lui rappeler qu’il n’est pas temps de reprendre trop confiance, après tout, nous sommes un enfant et un adolescent perdus dans les rues sombres de la capitale du port USB.

Au croisement de la rue Victor Hugo et de l’avenue Clemenceau, nous apercevons le chien en question. C’est apparemment un bâtard. Bas sur pattes, le museau fin, la truffe blanche et poreuse, l’œil vif, le pelage doux comme du velours, il était beau comme un bouledogue. Il nous regarde lui aussi, il n’a pas peur, il ne baisse pas les yeux. Il est avec son maître, un vieux clochard, comme il en existe beaucoup dans cette grande ville qui est la mienne. Je me retourne alors pour demander au gamin s’il s’agit bien de ce chien qui est à la cause de son égarement. Malheureusement celui-ci a disparu. Etrange. Ma mission étant de trouver le chien, je continue à avancer, pour le voir de plus près, même si le gosse n’est plus là, je ne dois pas abandonner si près d but. Arrivé à quelques mètre d’eux, le clochard se lève (il était assis sur une vieille chaise d’osier, qui ne passera certainement pas l’hiver), et il me fixe, me dévisage, quelques secondes qui semblent durer toute une éternité, et calmement, il me dit « enfin, je t’attends depuis près d’un mois ».
Cela fait un mois que mon père est mort.


(1) Le bidule consiste à rester 35 minutes la tête en bas à essayer d’attraper des grenouilles gisant sur un sol brûlant.

(2) Oui, je sais, il n’existe pas de prix Nobel en Mathématiques.
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MessageSujet: Re: Chapitre IV   Chapitre IV EmptyMar 15 Fév - 4:28

Qui veut jouer au bidule avec moi?
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MessageSujet: Re: Chapitre IV   Chapitre IV EmptyDim 13 Mar - 12:22

Un peu loufoque, difficile à cerner comme histroire puis d'un coup tout s'enchaîne... à moins que ce ne soit moi qui soit mal réveillé. C'est surtout l'histoire de la carte de crédit qui m'a désorienté(Anecdote tout à fait drôle d'autre part).

Sinon j'adore l'histoire du Hélène de x, ça m'a tué! Et la fin de ce troisième quatrième(ptite édition réctificative) chapitre donne vraiment envie de lire la suite, ce que je vais m'empresser de faire.
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MessageSujet: Re: Chapitre IV   Chapitre IV EmptyDim 13 Mar - 15:33

La carte de crédit n'a normalement rien à voir avec la suite du roman.... enfin j'espere
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