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 Chapitre I

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A Kind Of Tibäw

A Kind Of Tibäw


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MessageSujet: Chapitre I   Chapitre I EmptyJeu 19 Aoû - 22:56

I

Je suis assis, sur les genoux de ma mère. Pendant qu'elle s'entretient avec Paul, elle me donne le sein. Goulûment, n'en perdant pas une goutte, je tête, comme un petit ourson.
Quelqu'un frappe à la porte d'entrée. Me décrochant délicatement de son imposante poitrine, ma mère se lève pour accueillir nôtre nouvel hôte. Il s'agit du taxidermiste. Il est venu pour mon père. Depuis vendredi, le jour de sa mort, tout semble fonctionner à l'envers. Tout d'abord ma mère m'a confiée qu'elle était encore vierge, et qu'elle se réservait pour le grand amour. Ensuite, ce fut le chien, qui se mit à marcher sur ses pattes de devant, à utiliser les toilettes et à téléphoner à une certaine "Adeline", dont je ne sais rien de plus. Enfin, mon frère s'est mis à lécher tout ce qui n'était pas prévu à cet effet: chandeliers, chaussures, tapisseries, télévision, miroirs, ma mère, moi et mes attributs.
Seul une personne dans la maison n'avait pas changé, ou plutôt avait réagit "normalement" au décès de mon père: moi-même. A croire que du haut de mes 14 ans, j'étais le plus mature de la famille. C'est moi qui avais contacté le taxidermiste. Je connaissais les dernières volontés de mon père, étant donné qu'il était mort à mes côtés. Sa mort fut lente (et certainement calculée), il put donc me donner toutes les instructions à suivre après son décès prématuré. En premier lieu, je devais enfermer ma soeur aînée (oui, elle avait 2 mois et demi de plus que moi) dans la commode du salon, en m'assurant qu'elle ne pourrait pas sortir par ses propres moyens. Ensuite, je dus aller au magasin de location de vidéos, voir si son film préféré "la mayonnaise est un vilain défaut" était enfin disponible en DVD. Je me suis également chargé d'appeler le taxidermiste (qui me promit des prix raisonnables), le maire de la commune (pour lui souhaiter "une bonne et heureuse fin de vie") et le curé (afin de le prévenir de l'apocalypse, qui n'était plus qu'à quelques jours maintenant).

Je n'avais pas pleuré quand mon père était parti. Il était mort assez bêtement je dois l'avouer. Nous courions ensemble, le long du canal (réputé pour son eau polluée, ses prostituées bon marché et ses ragondins cannibales). Arrivés au pont Boniface, il s'arrêta, et me regarda dans les yeux. Il me dit, calmement, avec une voix qui aurait fait frissonner un ours blanc au Sahara: "Mon fils, tu as maintenant 14 ans. Je ne vais pas te mentir, tu n'es pas encore un homme. Tu es imberbe, tu te laves tous les jours, tu manges beaucoup trop de céréales, tu crois que tu sais tout, et tu as beaucoup trop de boutons sur le visage. Cependant, ta mère et moi te faisons confiance, et nous pensons que tu es assez mature pour connaître la vérité. Je suis Tabapréciste".
Mon sang ne fit qu'un tour. Mon père, mon propre père avait participé au Tabaprécisme?! Je croyais que les Tabaprécistes étaient des légendes urbaines, des espèces de mythes. Dans chaque société, les enfants doivent avoir des modèles, pour leur montrer le droit chemin. Tout le monde a grandi en ayant des héros à imiter, ou à envier. Avant, on voulait devenir Superman, ensuite, ce fut John Lennon, puis Jean-Pascal. Dans mon enfance (dont je ne suis certainement pas totalement sorti, car je découpe encore les articles concernant les tracteurs dans le journal), les "héros des temps modernes" n'étaient autres que les Tabaprécistes, ceux qui nous avaient délivré de la banalité, de l'ennui, de cette prison de verre dans laquelle avaient été enfermés nos parents, nos grands-parents etc.
Mon père en avait donc était un.
Après m'avoir fait cet aveu, il se mit à marcher, lentement. Il chantonnait un vieil air de rock'n'roll, que j'avais certainement déjà entendu à la maison, mais dont je ne connaissais pas le titre. Il s'était éloigné d'environ une vingtaine de mètre. Je n'avais pas bougé d'un poil, tétanisé par cette nouvelle peu banale. Je n'avais même pas douté, je l'avais cru sur parole. Après tout, quand on vous annonce une si extraordinaire nouvelle, vous ne pouvez que la croire.
Il s'était arrêté, et regardait en l'air. Brusquement, il se déshabilla. Il se mit nu, complètement nu. A cette distance, j'apercevais ce qui 15 ans auparavant avait servi à féconder mère, provoquant ma conception. D'après les rumeurs familiales, je fus conçu lors d'un dîner mondain. Mes parents, souvent invités contre leur gré, s'obligeaient à participer passivement à ces activités. Provocateurs dans l'âme, il leur arrivait couramment de copuler dans les toilettes des restaurants les plus chics, risquant à tout moment de se faire prendre. J'étais donc né grâce (à cause?) à un esprit de provocation, voire de contradiction.
Je n'avais pas vu mon père nu depuis très longtemps. Je devais avoir 9 ans la dernière fois. C'était à l'opéra. Il faisait chaud. Dans un moment de folie (très courants chez mon père, puisqu’il était schizophrène), il s'était écrié "quelle chaleur ici! Si dans quatre minutes je n'ai pas un seau de glace pilée, je me mets nu, et personne ne m'en empêchera". Je ne sais pas si les personnes qui nous entouraient ne le prirent pas au sérieux, ou si au contraire ils attendaient avec impatience un spectacle autre que celui offert par Montserrat Caballé... Toujours est il que personne ne lui apporta le fameux seau de glace, et mon père était le genre d'homme qui tenait ses paroles. La société n'étant pas très chaleureuse dans ce genre de situation, nous nous fîmes gentiment jeter dehors, avec interdiction formelle de remettre les pieds dans cet opéra.
Que faire lorsque votre père est nu, sur un pont, sachant qu'il fut (et donc qu'il est certainement toujours) Tabapréciste? Je n'avais pas la réponse à cette époque (je ne l'ai toujours pas aujourd'hui). Soudain, il s'accroupi, tenant sa tête dans ses mains fines et poilues. Je me rappellerai toujours du cri qu'il poussa. Avez vous déjà vu, à la télévision par exemple, des personnes folles? Des gens qui n'ont plus aucune retenue, qui ne commandent plus leur esprit, qui sont totalement contrôlées par leur inconscient. Je crois qu'à ce moment précis, mon père faisait partie de ces personnes. Son cri résonne encore dans mon crâne. Un cri animal, mêlant douleur, haine, folie et je pense aussi une certaine lassitude de la vie. A ce moment, j'ai compris que je ne pouvais plus rien pour lui...
Il se coucha sur le sol humide. Sur le ventre. Puis sur le dos. Il se retournait sans cesse, comme pris de démangeaisons incontrôlables et incompréhensibles. Il vomit son repas du midi, une blanquette de veau qui apparemment avait été à peine digérée. Il se traînait dans sa vomissure, et aussi - mais je ne le sus que plus tard, quand je me suis approché de lui - dans ses excréments. Il se laissait aller, c'est peut être ce qu'il avait recherché toute sa vie. Et au bout d'un moment, il ne bougea plus, comme si ses batteries étaient mortes, comme si ces derniers instants l'avaient totalement vidé. Je m'approchai de lui, et je compris que son petit discours n'était rien d'autre qu'un adieu...

Sur le chemin du retour, je composai ces quelques vers :

Notre Père qui es osseux,
Que Ton nom soit sans pitié ;
Que Ton peigne tienne ;
Que Ton bol de thé soit fait,
Sur l’altère comme du miel.

Donne-nous aujourd’hui notre crin de velours ;
Redonne-nous une chance,
Comme si nous chantions
Pour ceux qui nous ont écoutés.

Ne nous conduis pas en hydravion,
Mais lis les Fleurs du Mal.



Dernière mise à jour, vendredi 20 août 2004
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyJeu 26 Aoû - 16:34

Excellent il est excellent!
Une lecture pas banale qui éveille la curiosité dés les premières lignes! Franchement, il n'y a rien à changer à ce premier chapitre, c'est géniale!
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyLun 6 Sep - 12:20

c genial, certains passages (comme le 1er paragraphe) me rappellent du Pratchett c'est dire
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyLun 6 Sep - 12:28

"tout semble fonctionner à l'envers" je pense pas que ca soit la peine de l'ecrire noir sur blanc enfin blanc sur bleu. le lecteur va tres vite s en rendre compte, c'est un peu comme les rires enregistres a la tv ou comme si on entendais j.cameron dire "je me la ferais bien kate winsaly" sur le tournage du titanic
"je suis le seul a avoir regai "normalement""(ou kek chose comme ca) je pense qu il faut pas etre si declaratif
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A Kind Of Tibäw

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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyMar 7 Sep - 19:11

J'en tiendrai compte (ce week end, je n'ai pas le fichier sur moi à lens), sinon, veuillez bien pardonner mon manque de culture, mais c'est quoi comme style Pratchett?
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyMer 8 Sep - 0:39

/mod pub -on

Pratchett, c'est l auteur du disquemonde, une saga d une 30aine de livres (une 20n dispo en francais) il n'y a pas d'ordre precis pour les lire , exeptes les 2 1ers qui plantent bien l ambiance (la 8eme couleur et le 8eme sortilege) meme si ce ne sont pas les meilleurs . C'est ecrit dans un style tres ... euh faut lire pour comprendre . Les persos sont aussi varies qu attachants la Mort, Rincevent , Deux-Fleur ...
J encourrage tout le monde a essayer ...

/mod pub -off


Dernière édition par le Mer 8 Sep - 0:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyMer 8 Sep - 0:41

c'est de la parodie de fantasy
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyMer 8 Déc - 21:14

« Du haut de la falaise il te sourira,
Et la vie démoniaque que tu as endurée
Ne sera plus qu’un mauvais souvenir »











I


Je suis assis, sur les genoux de ma mère. Pendant qu'elle s'entretient avec Paul, elle me donne le sein. Goulûment, n'en perdant pas une goutte, je tête, comme un petit ourson.
Quelqu'un frappe à la porte d'entrée. Me décrochant délicatement de son imposante poitrine, ma mère se lève pour accueillir nôtre nouvel hôte. Il s'agit du taxidermiste. Il est venu pour mon père. Depuis vendredi, le jour de sa mort, tout semble fonctionner à l'envers. Tout d'abord ma mère m'a confiée qu'elle était encore vierge, et qu'elle se réservait pour le grand amour. Ensuite, ce fut le chien, qui se mit à marcher sur ses pattes de devant, à utiliser les toilettes et à téléphoner à une certaine "Adeline", dont je ne sais rien de plus. Enfin, mon frère s'est mis à lécher tout ce qui n'était pas prévu à cet effet: chandeliers, chaussures, tapisseries, télévision, miroirs, ma mère, moi et mes attributs.
Seul une personne dans la maison n'avait pas changé, ou plutôt avait réagit "normalement" au décès de mon père: moi-même. A croire que du haut de mes 14 ans, j'étais le plus mature de la famille. C'est moi qui avais contacté le taxidermiste. Je connaissais les dernières volontés de mon père, étant donné qu'il était mort à mes côtés. Sa mort fut lente (et certainement calculée), il put donc me donner toutes les instructions à suivre après son décès prématuré. En premier lieu, je devais enfermer ma soeur aînée (oui, elle avait 2 mois et demi de plus que moi) dans la commode du salon, en m'assurant qu'elle ne pourrait pas sortir par ses propres moyens. Ensuite, je dus aller au magasin de location de vidéos, voir si son film préféré "la mayonnaise est un vilain défaut" était enfin disponible en DVD. Je me suis également chargé d'appeler le taxidermiste (qui me promit des prix raisonnables), le maire de la commune (pour lui souhaiter "une bonne et heureuse fin de vie") et le curé (afin de le prévenir de l'apocalypse, qui n'était plus qu'à quelques jours maintenant).

Je n'avais pas pleuré quand mon père était parti. Il était mort assez bêtement je dois l'avouer. Nous courions ensemble, le long du canal (réputé pour son eau polluée, ses prostituées bon marché et ses ragondins cannibales). Arrivés au pont Boniface, il s'arrêta, et me regarda dans les yeux. Il me dit, calmement, avec une voix qui aurait fait frissonner un ours blanc au Sahara: "Mon fils, tu as maintenant 14 ans. Je ne vais pas te mentir, tu n'es pas encore un homme. Tu es imberbe, tu te laves tous les jours, tu manges beaucoup trop de céréales, tu crois que tu sais tout, et tu as beaucoup trop de boutons sur le visage. Cependant, ta mère et moi te faisons confiance, et nous pensons que tu es assez mature pour connaître la vérité. Je suis Tabapréciste".
Mon sang ne fit qu'un tour. Mon père, mon propre père avait participé au Tabaprécisme?! Je croyais que les Tabaprécistes étaient des légendes urbaines, des espèces de mythes. Dans chaque société, les enfants doivent avoir des modèles, pour leur montrer le droit chemin. Tout le monde a grandi en ayant des héros à imiter, ou à envier. Avant, on voulait devenir Superman, ensuite, ce fut John Lennon, puis Jean-Pascal. Dans mon enfance (dont je ne suis certainement pas totalement sorti, car je découpe encore les articles concernant les tracteurs dans le journal), les "héros des temps modernes" n'étaient autres que les Tabaprécistes, ceux qui nous avaient délivré de la banalité, de l'ennui, de cette prison de verre dans laquelle avaient été enfermés nos parents, nos grands-parents etc.
Mon père en avait donc était un.
Après m'avoir fait cet aveu, il se mit à marcher, lentement. Il chantonnait un vieil air de rock'n'roll, que j'avais certainement déjà entendu à la maison, mais dont je ne connaissais pas le titre. Il s'était éloigné d'environ une vingtaine de mètre. Je n'avais pas bougé d'un poil, tétanisé par cette nouvelle peu banale. Je n'avais même pas douté, je l'avais cru sur parole. Après tout, quand on vous annonce une si extraordinaire nouvelle, vous ne pouvez que la croire.
Il s'était arrêté, et regardait en l'air. Brusquement, il se déshabilla. Il se mit nu, complètement nu. A cette distance, j'apercevais ce qui 15 ans auparavant avait servi à féconder mère, provoquant ma conception. D'après les rumeurs familiales, je fus conçu lors d'un dîner mondain. Mes parents, souvent invités contre leur gré, s'obligeaient à participer passivement à ces activités. Provocateurs dans l'âme, il leur arrivait couramment de copuler dans les toilettes des restaurants les plus chics, risquant à tout moment de se faire prendre. J'étais donc né grâce (à cause?) à un esprit de provocation, voire de contradiction.
Je n'avais pas vu mon père nu depuis très longtemps. Je devais avoir 9 ans la dernière fois. C'était à l'opéra. Il faisait chaud. Dans un moment de folie (très courants chez mon père, puisqu’il était schizophrène), il s'était écrié "quelle chaleur ici! Si dans quatre minutes je n'ai pas un seau de glace pilée, je me mets nu, et personne ne m'en empêchera". Je ne sais pas si les personnes qui nous entouraient ne le prirent pas au sérieux, ou si au contraire ils attendaient avec impatience un spectacle autre que celui offert par Montserrat Caballé... Toujours est il que personne ne lui apporta le fameux seau de glace, et mon père était le genre d'homme qui tenait ses paroles. La société n'étant pas très chaleureuse dans ce genre de situation, nous nous fîmes gentiment jeter dehors, avec interdiction formelle de remettre les pieds dans cet opéra.
Que faire lorsque votre père est nu, sur un pont, sachant qu'il fut (et donc qu'il est certainement toujours) Tabapréciste? Je n'avais pas la réponse à cette époque (je ne l'ai toujours pas aujourd'hui). Soudain, il s'accroupi, tenant sa tête dans ses mains fines et poilues. Je me rappellerai toujours du cri qu'il poussa. Avez vous déjà vu, à la télévision par exemple, des personnes folles? Des gens qui n'ont plus aucune retenue, qui ne commandent plus leur esprit, qui sont totalement contrôlées par leur inconscient. Je crois qu'à ce moment précis, mon père faisait partie de ces personnes. Son cri résonne encore dans mon crâne. Un cri animal, mêlant douleur, haine, folie et je pense aussi une certaine lassitude de la vie. A ce moment, j'ai compris que je ne pouvais plus rien pour lui...
Il se coucha sur le sol humide. Sur le ventre. Puis sur le dos. Il se retournait sans cesse, comme pris de démangeaisons incontrôlables et incompréhensibles. Il vomit son repas du midi, une blanquette de veau qui apparemment avait été à peine digérée. Il se traînait dans sa vomissure, et aussi - mais je ne le sus que plus tard, quand je me suis approché de lui - dans ses excréments. Il se laissait aller, c'est peut être ce qu'il avait recherché toute sa vie. Et au bout d'un moment, il ne bougea plus, comme si ses batteries étaient mortes, comme si ces derniers instants l'avaient totalement vidé. Je m'approchai de lui, et je compris que son petit discours n'était rien d'autre qu'un adieu...

Sur le chemin du retour, je composai ces quelques vers :

Notre Père qui es osseux,
Que Ton nom soit sans pitié ;
Que Ton peigne tienne ;
Que Ton bol de thé soit fait,
Sur l’altère comme du miel.

Donne-nous aujourd’hui notre crin de velours ;
Redonne-nous une chance,
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyMar 15 Fév - 4:25

Amen
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soso
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MessageSujet: lalala   Chapitre I EmptySam 19 Mar - 18:52

Kikoo toute la commauté tabapréciste!!!
Tibaw en particulier!!
Je trouve ton premier chapitre "crocro" bien....surtout les vers à la fin qui m'ont bien fait sourire; cependant, je vais te faire une critique mais faut surtout pas mal le prendre, je pense que la critique négative peut te faire avancer .Lol!!
Voilà ce qui m'a gêné dans la lecture, c'est lorsque tu nous dis que ton père est schizophrène, il faut ménager le suspens; toute la subtilité réside dans la découverte de cette "maladie", il faut faire réagir le lecteur et ne pas le laisser passif à la lecture de ton chapitre....voilà, voilà....---Critiquer ne veut en aucun cas dire dénigrer---, il est superbe ce chapitre! Tu as vraiment du talent.
Amicalement!!!
SOSO
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyDim 20 Mar - 5:14

Ah mais je ne prends absolument pas mal la critique, au contraire! Je ne demande que ça la critique, de façon à me faire avancer...

Je ne trouvais pas que la schizophrènie révélait le livre... enfin , le premier chapitre va etre entierement remodelé, divisé en plusieurs chapitres d'intoduction (merci Jon)

Mais juste une question... qui es tu Soso??
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Jon
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyDim 20 Mar - 13:49

je suis d'accord avec soso. Il ne faut pas laisser le lecteur passif et donc le faire deviner ce qu'il doit ressentir et comprendre des personnages.
Toi mon salopiot t'es fan de Boris Vian. Tibaw-->Tibäw
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyDim 20 Mar - 14:04

Exact Jon! Jsuis heureux que tu le remarques!
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyDim 3 Avr - 11:45

Ta réécriture est 100 fois mieux, sincèrement. Très esprit boris vian, mais très bien. Il ya toujours matière à chipoter mais je chipoterai plus tard car là je ne vois pas trop. j'ai hate de voir la suite.
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyDim 3 Avr - 16:12

Merci mon Jon, c'e'st en grande partie grace à toi, il faut le souligner: c'est en grande partie grace à toi. D'ailleurs jvais poster la nouvelle version...


Dernière édition par le Dim 3 Avr - 16:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyDim 3 Avr - 16:19

Chapitre Premier

Je suis sur les genoux de ma mère. Alors qu’elle s’entretient avec Paul, elle me donne le sein. Je n’en perds pas une goutte, je tête comme l’ourson que j’aurais pu être.
Elle se confie à ce Paul, que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam, mais que je déteste déjà.
– Je suis encore vierge, je me réserve pour le grand amour – pardon – pour le Grand Amour, lui explique-t-elle l’air absente.
– Je comprends, moi-même je suis entièrement composé de loutres.
– Comment un être humain peut-il être composé de poutres ? C’est tout bonnement impossible !
– Non, pas de poutres, de loutres, comme l’animal.
– Ah, excusez-moi, j’avais mal compris. Je préfère cela.
Cet homme au visage visqueux me dégoûte. Ne pouvant plus supporter le son de sa voix, son image, son attitude, sa simple présence même, je décide d’abandonner l’imposant mamelon maternel pour vaquer à d’autres occupations.

J’espère que le Colonel Oscar, notre chien d’aveugle, a envie de jouer avec moi. Je me dirige donc vers sa chambre située, pour des raisons de sécurité évidentes, au second étage. J’entre sans frapper : le surprendre nu en train de jouer de la clarinette serait une bonne occasion d’entamer une conversation. Malheureusement, je le trouve pendu au téléphone. Il remarque à peine ma présence dans son antre. À l’autre bout du fil, une certaine Adeline, dont je ne connais quasiment rien. Tant pis pour le Colonel Oscar, je vais devoir faire sans lui.

L’idée de partager ma solitude avec mon frère ne me traverse même pas l’esprit. Celui-ci est insupportable depuis qu’il s’est découvert une nouvelle passion. Il prend depuis quelques jours un malin plaisir à lécher tout ce qui n’est pas prévu à cet effet : chandelier, aspirateur, escalier, chaussures, tapisseries, miroirs, le Colonel Oscar, mes livres d’école, les assiettes tout juste lavées par Lise-Bonne notre femme de ménage, les poignées de portes, quelques tournevis et évidemment, le robinet d’eau chaude de la cuisine (ceci dit, il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises de lécher ce même robinet, et je dois avouer que son goût mi-figue mi-raisin m’avait alors enchanté).

Ma sœur aînée, avec qui nous avons trois mois d’écart, quant à elle ne veut toujours pas sortir de la commode du salon. Cela fait maintenant deux semaines qu’elle occupe paisiblement sa nouvelle chambre. Lors d’un repas familial, elle avait en effet déclaré que n’importe qui pouvait s’épanouir en vivant dans un meuble en ébène. Tout le monde n’étant pas en accord avec cette théorie, elle s’était volontairement enfermée dans cette minuscule pièce rebaptisée pour l’occasion le paradis des gentilshommes. Il serait dommage de mettre fin à cette expérience en la distrayant.

Une seule personne n’est pas à la maison, et c’est malheureusement avec elle que j’aurais pu passer intelligemment mon temps. Cet être extraordinaire n’est autre que mon père. Il est mort hier, et il me manque déjà.
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MessageSujet: Re: Chapitre I   Chapitre I EmptyDim 3 Avr - 17:23

moï aussï je t'aïme
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