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 Chapitre II

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A Kind Of Tibäw

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MessageSujet: Chapitre II   Chapitre II EmptyLun 23 Aoû - 6:36

II

Je suis seul. J’ai peur. Tout autour de moi, les ténèbres. Je viens de recevoir une balle dans le corps. Pourtant, je n’avais rien demandé à personne. Je suis d’accord, un adolescent de 14 ans n’a rien à faire dans les rues à 4 heures du matin, surtout trois jours après le décès de son père. Mais je n’allais pas très bien. Je voulais acheter du beurre pour faire un gâteau à mon petit frère. Arrivé au super marché, qui incroyablement était encore (ou déjà ?) ouvert, j’ai couru comme un chien fou dans le rayon fruits et légumes avant de me retrouver nez à nez avec mon meilleur ami.
« Salut, la forme ? J’ai appris pour ton père, c’est dommage, il était sympa, ma mère l’aimait bien, elle disait que c’était le meilleur imitateur de Georges Washington qu’elle n’ait jamais connue.
- Tu sais, lui répondis-je sur un ton plutôt arrogant, ta mère a beau être frisée comme une boule de bowling, cela ne lui donne pas le droit de parler ainsi d’un mort, surtout s’il s’agit d’un de mes parents. »
Sur ce, je tournis les talons, et à peine eus-je le dos tourné, que j’entendis la voix de mon ancien ami me traiter d’artichaut, de mobylette, de rang d’oignon, bref, je sus qu’il ne fallait pas faire confiance aux salades vertes, surtout à cette époque de l’année.
Je continuai ma marche nocturne. Rayon charcuterie. J’ai soudain un fou rire. Un souvenir me revient. C’était il y a à peine six mois. Je faisais les courses avec ce cher père, lorsque celui-ci se confectionna un T-shirt en jambon de Parme. Il me confia que ce déguisement n’était pas seulement très à la mode à Londres, mais que porté à même la peau, il permettait de vaincre toute sorte de rhumatisme. Arrivé devant l’hôtesse de caisse, il fit comme si de rien n’était, me parlant de sa première masturbation dans un lieu public. Le pire, c’est que la charmante demoiselle n’y vu que du feu, et qu’elle nous souhaita « une bonne cure de désintoxication ».
Après quelques larmes (dues au rire, et non à la peine d’être à moitié orphelin), j’eu la soudaine envie d’uriner. In-sou-te-nable. Cela ne m’étais jamais arrivé. Je décidai alors de trouver un endroit tranquille, où je pourrai faire « pleurer mon babouin ». Je me dirigeai alors là où tout le monde serait allé : le rayon surgelé. Quel bonheur ! Quelle fraîcheur ! Je baissai mon pantalon ainsi que mon caleçon à pois, et je marchai, tel le pingouin sur la banquise. J’eus de la chance de ne pas rencontrer un ours blanc, ils devaient tous être en train de regarder la retransmission du mach de curling opposant la Russie à l’Australie. Derrière un extincteur, je me vidai la vessie en pensant à ma petite amie.

Ah, ma petite amie ! Il faut que je vous en parle. C’est une perle rare. La perfection. Un œil bleu, l’autre vert. Une bouche en arc en ciel. Si elle avait eu des cheveux, je suis sur qu’ils auraient blonds. Vous vous dites sûrement que je suis superficiel. Ce n’est pas le cas. Son physique d’éternelle demoiselle d’honneur n’était qu’un bonus. J’étais tombé amoureux d’elle pour son esprit, sa façon de penser et aussi pour son fameux milk-shake cerise abricot fruits de mer. Sylvaine était anarcho-communiste, parlait couramment l’hébreu, portait des tongues été comme hiver et rougissait quand je l’appelais « mon brugnon ». Sa chanson préférée n’était autre que Obla Di Obla Da des Beatles. Elle jouait de la contrebasse, et travaillait chez un marchand de lézard. Nous avions pour la première fois fait l’amour, toute la nuit, de 14h à 16h, un jour où notre professeur de Physique Chimie était absente. Ses parents n’étant pas à leur domicile (car ils avaient tous les deux la chance d’avoir un travail), nous passâmes les deux heures les plus californiennes de l’humanité.

Une marre s’était formée à mes pieds. Je décidai donc de me rhabiller et de poursuivre ma quête. Un détail, qui ne m’avait jusque là jamais choqué, attira mon attention. Près de la caisse centrale (là où les enfants en larmes attendent généralement leurs parents heureux d’avoir pu obtenir quelques minutes de paix), se trouvait une porte, en aluminium. Celle-ci brillait de mille feux. Elle m’attira comme une lampe halogène attire un vulgaire moustique. Et mon sort ne fut pas meilleur que celui de ces pauvres insectes.

La curiosité de l’Homme doit être l’un de ses plus grands défauts, mais aussi l’une de ses meilleures qualités. Sans la curiosité, nous n’aurions jamais découvert l’essence sans plomb, le théorème des « trois pourquoi » , les milk-shakes cerise abricot fruits de mer et les vélos d’appartement.

Cependant, la curiosité me fit entrer dans ce lieu inconnu, une pièce immense, peuplée de figurines en plâtre, d’une hauteur approximant les 95 centimètres. Toutes ces statuettes étaient différentes. La plus proche représentait un homme-singe, vêtu d’une chemise à fleur et d’un pantalon de sport. Cet hybride avait un regard perçant, me suppliant de le pousser, pour provoquer un déséquilibre momentané, ce qui le ferait tomber sur le sol et l’éclaterait en millier de morceaux indigestes. Je suivis mon instinct, et lui lançai un grand coup de pied en pleine tête. Comme prévu, je le détruisis en une fraction de seconde, le délivrant de sa monotone vie de statue. Une fraction de seconde plus tard, des haut-parleurs invisibles diffusèrent Life On Mars ? de David Bowie. Etait-ce la conséquence directe du décès du nain primate ? Je ne le saurai certainement jamais.

J’avançai encore un peu, pour me trouver face à ce qui me sembla être une poule aux œufs d’or. Mais, réfléchissant un peu, je me dis : « Qu’est ce qu’une poule aux œufs d’or ferait à cette heure dans une cachette secrète dans le supermarché de ma ville ? ». Je compris très vite qu’il s’agissait d’une supercherie, et j’empoignai le vulgaire poulet pour lui arracher le bec. Une fois cette tâche réalisée, je laissai partir l’animal, que je baptisai Gugusse, en hommage à moi-même.

Qui aurait pu savoir qu’à ce moment précis, j’étais observé par un agriculteur, et que tous ceux que j’avais rencontrés jusqu’à présent (mon meilleur ami, l’extincteur, l’homme-singe et le poulet) n’étaient là que pour me conduire jusqu’à lui. Tout avait été calculé, pour pouvoir m’éliminer, il devait jubiler en voyant que son plan fonctionnait à merveille. Je m’approchais doucement de lui, suivant un itinéraire qui avait peut être été mis au point depuis des années.
Le voilà, il s’était montré. Sans mot dire, il sorti de la poche intérieure de sa veste un révolver, qu’il pointa aussitôt sur moi. Je crois qu’à ce moment précis, j’eus peur. Il y avait un grand sac en toile de jute à côté de lui. Il en sorti des morceaux de cartons, en formes de bulles de bande dessinée. Sur la première bulle était marqué « alors fiston, on fait moins le fier ?! », et fixant mon visage totalement hagard, il se mit à rire sans qu’un son ne sorte de sa bouche. Etonnant. Il sortit une autre pancarte : « tu vas me suivre jusque dehors, et là, je te tuerai de sang froid ». Il m’ordonna d’ouvrir le pas. Je n’osai pas lui dire que si je passais devant, c’est lui qui aurait à me suivre. Après quelques minutes de voyages, nous nous retrouvions sur le parking, totalement désert. Le malotru me fit lire son ultime message : « si tu veux connaître la vérité sur ton père, adresse toi à Bob Weizman, c’est lui qui te donnera toutes les réponses que tu attends. Au revoir ».
C’est à ce moment que j’ai découvert que l’on pouvait se poser une multitude de questions en moins d’une seconde : comment connaît-il mon père ? Qui est ce Bob Weizman ? Où le trouver ? Pourquoi pourrait-il me renseigner sur le passé de mon père ? S’il me tue, comment pourrais-je un jour rencontrer cet homme ? Quand on est menacé de mort par un déséquilibré et que l’on n’est pas croyant, est-il tout de même utile de prier ? Si a+b=2 et que a-b=4, combien valent a et b ? Pourquoi veut-il me tuer ? Est-ce une vraie arme qu’il pointe sur moi, ou est-ce un jouet en plastique ? Je n’eus pas le temps de répondre à toutes ces interrogations, mais la balle qui transperça ma poitrine me fit comprendre qu’il s’agissait d’une arme réelle, ou alors d’un jouet très dangereux.
Le muet s’éloigna de moi, son travail accomplit. Il me laissait là, gisant sur le sol, agonisant, crachant du sang par la bouche, et le nouvel orifice qu’il venait de m’offrir. Je suis seul, j’ai peur. Tout autour de moi les ténèbres, alors que mes yeux ne sont même pas fermés. Une dernière quinte de toux, et il en est fini de moi, je meurs, je suis mort.

Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé depuis ma mort. Quelques secondes ? Une dizaine de minutes ? Peut être une ou deux années. J’ouvre les yeux. Je suis dans une petite pièce. Par terre, quelques vieux mouchoirs, c’est assez répugnant. Sur les murs, d’anciennes affiches publicitaires (toutes identiques), vantant les bienfaits d’une poudre de cacao (qui ajoutée à du lait se transforme en délicieuse boisson chocolaté).
Je me lève. Quel mal de crâne ! Je me rends compte que je ne suis plus habillé comme tout à l’heure. Ce sont certainement les employés de la morgues qui ont du me travestir, pensant que ne m’en apercevrai jamais.
Une glace s’offre à moi. Je m’observe soigneusement. J’ai toujours l’air d’avoir 14 ans. Je soulève mon T-shirt, il n’y a aucune cicatrice, les médecins légistes font des merveilles de nos jours.
Pour vérifier que je ne suis pas devenu un vautour, je pousse un hurlement prolongé. Là, ma mère (mais que fait elle là, serait-elle morte elle aussi ?) entre dans la pièce et me gifle comme un vulgaire SDF.
« Tu n’as que ça à faire le jour de l’enterrement de ton père, petite vermine ? Dépêche toi de t’habiller, sinon je te jure que ne t’envoie pas en Biélorussie ces prochaines vacances de Pâques ! »
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyJeu 26 Aoû - 20:15

Moi je préfèrais le premier chapitre, je trouve que là, ça frise le vulgaire parfois, alors que je trouvais le début plus poétique, et puis c'est très dense tapabrécistement parlant, yen a un peu trop. Sinon ça me fait rire et ça ça fait du bien Razz Wink
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyVen 27 Aoû - 15:18

C'est ou que ca frise le vulgaire? Je vais le retaper, j'ai des critiques plutot mauvaises pour ce chapitre.

Je vais garder l'idée générale, mais en rajoutant plus d'éléments, pour mieux expliquer le contexte, et surtout pour refléter un peu plus de réalité.
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyVen 27 Aoû - 16:26

Ben quand tu fais pisser ton bonhomme, je trouve que ça fait beaucoup!! Sinon le mec qui parle avec des pancartes en bulles de BD, c'est génial, j'adore! En fait, je trouve que tu entases les "figures de styles" tabaprécistes, c'est assez indigeste, déjà pour moi, alors je pense que d'autres n'aimeraient pas.
J'aime pas te critiquer, mais puisque t'as dit qu'il fallait...
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyLun 30 Aoû - 14:37

Mais il le faut, Riris! La critique fait avancer les choses. Je vais virer le passage d'urine (mais remarque ca aurait pu etre pire, il aurait pu s'occuper avec une toute autre activité, en pensant à sa petite amie).
Sinon, jsais pas si je dois enlever des "figures de styles", ou tout simplement les espacer un peu. Je vais retravailler ca ce soir, si j'ai le temps....
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyLun 30 Aoû - 21:29

Personnellement je ne trouve pas qu'il y ait trop d'images tbp, mais je suis sans doute très mal placé, puisque supportant ces images depuis 3ans. Dc suis riris sur ce coup-là. Par contre pour l'histoire d'urine je ne trouve pas ça vulgaire. Je pense qd meme qu'il faut le travailler mais pas pr le supprimer. Je serai plus parti sur l'idée "je ne sais pas ce que je fous ni pourquoi, mais je le fais qd meme". Comme ds tous les rêves en fait. C fort possible de rever qu'on urine ds un rayon surgelé mais on devrait plus resentir la gene. Je te donne un exemple perso: j'ai rêvé ya 3jrs que tom me demandait d'aller chez aurélie à poil. Moi j'ai pas réfléchi je suis venu à poil. Bien sur tout le monde était habillé (meme les gens que je ne connaissais pas), je me suis senti géné ms personne ne remarquait rien. Après je me suis réveillé heureusement. Mais c souvent comme ça ds les reves, on fait des trucs sans savoir pourquoi et c normal. C meme parfois incohérent.
Le réveil est réussi par contre. Tu fais comprendre que c'est un reve sans le dire, parfait.
NB: comme c un reve tu devrais carrément meme te lacher, et enchainer les trucs indigestes. ON aurait peur, on dirait "c quoi ces conneries merde!?" mais à la fin on serait soulagé de comprendre que c un reve. Dc chapitre réussi finalement si c ça.

PS: Ce n'est qu'un avis biensur
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyLun 30 Aoû - 22:31

Jon a tout à fait raison, même si se baser sur un avis plus extèrieur comme celui de Riris n'est pas une mauvaise idée.

PS: C'est un parti politique aussi.
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyMar 31 Aoû - 5:09

Voici une deuxieme version du chapitre, mais je pense que ce ne sera pas la derniere. Je n'avais pas tenu compte des deux derniere remarques que je viens de lire. Je vais donc revoir le chapitre, en reparlant d'urine (?), mais c'est vrai qu'il faudrait ajouter l'idée de "je ne sais pas pourquoi je le fais, mais je me sens obligé". Moi un rève récurent, c'est etre quelque part et ne pas avoir de chaussures. Et tout le monde le voit, mais tout le monde s'en fout bizarrement....



II

Je suis seul. J’ai peur. Tout autour de moi, les ténèbres. Je viens de recevoir une balle dans le corps. Pourtant, je n’avais rien demandé à personne. Je suis d’accord, un adolescent de 14 ans n’a rien à faire dans les rues à 4 heures du matin, surtout trois jours après le décès de son père. Mais je n’allais pas très bien. Je voulais acheter du beurre pour faire un gâteau à mon petit frère. Arrivé au super marché, qui – je ne saurais l’expliquer - était encore (ou déjà ?) ouvert, je courus comme un chien fou dans le rayon fruits et légumes pour me retrouver nez à nez avec mon meilleur ami.
« Salut, la forme ? J’ai appris pour ton père, c’est dommage, il était sympa, ma mère l’aimait bien, elle disait que c’était le meilleur imitateur de Georges Washington qu’elle n’ait jamais connue.
- Tu sais, lui répondis-je sur un ton plutôt arrogant, ta mère a beau être frisée comme une boule de bowling, cela ne lui donne pas le droit de parler ainsi d’un mort, surtout s’il s’agit d’un de mes parents.
- Tout de suite les grands mots… Tu es pathétique et abrutissant.»
Je savais qu’il me provoquait. Mais je n’allais pas me battre avec mon ami d’enfance dans une superette, cela ne se fait pas. Je préférai donc l’ignorer, et à peine eus-je le dos tourné, que j’entendis la voix de mon ancien ami me traiter d’artichaut, de mobylette, de rang d’oignon, bref, je sus qu’il ne fallait pas faire confiance aux salades vertes, surtout à cette époque de l’année.

Je continuai ma marche nocturne. Rayon charcuterie. J’ai soudain un fou rire. Un souvenir me revint. C’était il y a à peine six mois. Je faisais les courses avec ce cher père, lorsque celui-ci se confectionna un T-shirt en jambon de Parme. Il me confia que ce déguisement n’était pas seulement très à la mode à Londres, mais que porté à même la peau, il permettait de vaincre toute sorte de rhumatisme. Mon père était très cultivé. Arrivé devant l’hôtesse de caisse, il fit comme si de rien n’était, me parlant de sa première masturbation dans un lieu public. Le pire, fut que la charmante demoiselle – prénommée Vendetta - n’y vu que du feu, et qu’elle nous souhaita « une bonne cure de désintoxication ».

Après quelques larmes (dues au rire, et non à la peine d’être à moitié orphelin), j’eu une bouffée de chaleur. In-sou-te-nable. Cela ne m’étais jamais arrivé. Je décidai alors de trouver un endroit tranquille, où je pourrais me rafraîchir les idées. Je me dirigeai alors là où tout le monde serait allé : le rayon surgelé. Quel bonheur ! Quelle fraîcheur ! Je baissai mon pantalon ainsi que mon caleçon à pois, et je marchai, tel le pingouin sur la banquise. J’eus de la chance de ne pas rencontrer un ours blanc (plus couramment appelé vigile), ils devaient tous être en train de regarder la retransmission du mach de curling opposant la Russie à l’Australie .
Généreusement frigorifié, je posais mes yeux un peu partout dans le magasin. J’observais l’armature métallique assez complexe qui soutenait le toit de cet immense hangar. Puis je me demandai de quoi pouvaient bien être recouverts ces murs jaunâtres. Un détail, qui ne m’avait jusque là jamais choqué, attira mon attention. Près de la caisse centrale (là où les enfants en larmes attendent généralement leurs parents heureux d’avoir pu obtenir quelques minutes de paix), se trouvait une porte, en aluminium. Celle-ci brillait de mille feux. Elle m’attira comme une lampe halogène attire un vulgaire moustique. Et mon sort ne fut pas meilleur que celui de ces pauvres insectes.

La curiosité de l’Homme doit être l’un de ses plus grands défauts, mais aussi l’une de ses meilleures qualités. Sans la curiosité, nous n’aurions jamais découvert l’essence sans plomb, le théorème des « trois pourquoi » , les milk-shakes cerise abricot fruits de mer et les vélos d’appartement.

La curiosité me fit donc entrer dans ce lieu inconnu, une pièce immense, éclairée par une lumière blanche artificielle.
Devant moi se tenait immobile une statuette de 95 centimètres environ, représentant un homme-singe, vêtu d’une chemise à fleur et d’un pantalon de sport. Cet hybride avait un regard perçant, me suppliant de le pousser, pour provoquer un déséquilibre momentané, ce qui le ferait tomber sur le sol et l’éclaterait en millier de morceaux indigestes. Je suivis mon instinct, et lui lançai un grand coup de pied en pleine tête. Comme prévu, je le détruisis en une fraction de seconde, le délivrant de sa monotone vie de statue. Une fraction de seconde plus tard, des haut-parleurs invisibles diffusèrent Life On Mars ? de David Bowie. Etait-ce la conséquence directe du décès du nain primate ? Je ne le saurai certainement jamais.

J’avançai encore un peu, pour me trouver face à ce qui me sembla être une poule aux œufs d’or. Mais, réfléchissant un peu, je me dis : « Qu’est ce qu’une poule aux œufs d’or ferait à cette heure dans la cachette secrète du supermarché de ma ville ? ». Je compris très vite qu’il s’agissait d’une supercherie, et j’empoignai le vulgaire poulet pour lui arracher le bec. Une fois cette tâche réalisée, je laissai partir l’animal, que je baptisai Gugusse, en hommage à moi-même.

Qui aurait pu savoir qu’à ce moment précis, j’étais observé par un agriculteur, et que tous ceux que j’avais rencontrés jusqu’à présent (mon meilleur ami, l’homme-singe et le poulet) n’étaient là que pour me conduire jusqu’à lui. Tout avait été calculé, pour pouvoir m’éliminer, il devait jubiler en voyant que son plan fonctionnait à merveille. Je m’approchais doucement de lui, suivant un itinéraire qui avait peut être été mis au point depuis des années.
Le voilà, il s’était montré. Sans mot dire, il sorti de la poche intérieure de sa veste un révolver, qu’il pointa aussitôt sur moi. Je crois qu’à ce moment précis, j’eus peur. Il y avait un grand sac en toile de jute à côté de lui. Il en sorti des morceaux de cartons, en formes de bulles de bande dessinée. Sur la première bulle était marqué « alors fiston, on fait moins le fier ?! », et fixant mon visage totalement hagard, il se mit à rire sans qu’un son ne sorte de sa bouche. Etonnant. Il sortit une autre pancarte : « Tu vas me suivre jusque dehors, et là, je te tuerai de sang froid ». Il m’ordonna d’ouvrir le pas. Je n’osai pas lui dire que si je passais devant, c’est lui qui aurait à me suivre. Après quelques minutes de voyages, nous nous retrouvâmes sur le parking, totalement désert. Le malotru me fit lire son ultime message : « Si tu veux connaître la vérité sur ton père, adresse toi à Bob Weizman, c’est lui qui te donnera toutes les réponses que tu attends. Au revoir ».
C’est à ce moment que j’ai découvert que l’on pouvait se poser une multitude de questions en moins d’une seconde : comment connaît-il mon père ? Qui est ce Bob Weizman ? Où le trouver ? Pourquoi pourrait-il me renseigner sur le passé de mon père ? S’il me tue, comment pourrais-je un jour rencontrer cet homme ? Quand on est menacé de mort par un déséquilibré et que l’on n’est pas croyant, est-il tout de même utile de prier ? Si a+b=2 et que a-b=4, combien valent a et b ? Pourquoi veut-il me tuer ? Est-ce une vraie arme qu’il pointe sur moi, ou est-ce un jouet en plastique ?
Je n’eus pas le temps de répondre à toutes ces interrogations, mais la balle qui transperça ma poitrine me fit comprendre qu’il s’agissait d’une arme réelle, ou alors d’un jouet très dangereux, à ne pas confier à tous les enfants.
Le muet s’éloigna de moi, son travail accomplit. Il me laissait là, gisant sur le sol, agonisant, crachant du sang par la bouche, et par le nouvel orifice qu’il venait de m’offrir. Je suis seul, j’ai peur. Tout autour de moi les ténèbres, alors que mes yeux ne sont même pas fermés. Un dernier toussotement, et il en est fini de moi, je meurs, je suis mort.

Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé depuis ma mort. Quelques secondes ? Une dizaine de minutes ? Peut être une ou deux années. J’ouvre les yeux. Je suis dans une petite pièce. Par terre, quelques vieux mouchoirs, c’est assez répugnant. Sur les murs, d’anciennes affiches publicitaires (toutes identiques), vantant les bienfaits d’une poudre de cacao (qui ajoutée à du lait se transforme en délicieuse boisson chocolatée).
Je me lève. Quel mal de crâne ! Je me rends compte que je ne suis plus habillé comme tout à l’heure. Ce sont certainement les employés de la morgue qui ont du me travestir, pensant que ne m’en apercevrai jamais.
Un miroir s’offre à moi. Je m’observe soigneusement. J’ai toujours l’air d’avoir 14 ans. Je soulève mon T-shirt, il n’y a aucune cicatrice, les médecins légistes font des merveilles de nos jours.
Pour vérifier que je ne suis pas devenu un vautour, je pousse un hurlement prolongé. Là, ma mère (mais que fait elle là, serait-elle morte elle aussi ?) entre dans la pièce et me gifle comme si j’étais un vulgaire SDF.
« Ne me dis pas que tu viens de te lever ? Il va bientôt être 13h30 ! Tu n’as que ça à faire le jour de l’enterrement de ton père, petite vermine ? Dépêche toi de t’habiller, sinon je te jure que ne t’envoie pas en Biélorussie ces prochaines vacances de Pâques ! »…
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyMer 1 Sep - 23:21

C vrai que là il est pas mal ce chapitre. T'as bien négocié la suppression de l'urine finalement. J'aime bien le genre de phrase comme "il permettait de vaincre toute sorte de rhumatisme. Mon père était très cultivé" c très bon. T'as bien fait de supprimer le passage de la petite amie, il m'avait pas choqué mais maintenant qu'il n'est plus là sa suppression est évidente. une chose : il y a une phrase en trop, ou trop maladroite c "La curiosité me fit donc entrer dans ce lieu inconnu, une pièce immense, éclairée par une lumière blanche artificielle. " surtout le "donc", je pense qu'près l'aparté tu peux revenir directement au récit sans cette transition trop "domengienne"
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyJeu 2 Sep - 0:36

Ok ok, j'en tiens compte. C'est vrai que je fais un petit bilan sur la curiosité, alors on se doute bien que c'est a cause de ca que je rentre dans la pièce.

Pour la petite amie, je la referai revenir en temps voulu, mais c'est vrai que dans un rêve, il n'y avait pas besoin de parler d'elle.
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyDim 12 Sep - 17:24

quelle attente pour le chap3!
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyLun 13 Sep - 8:42

J'ai l'idée, mais pas le temps. Et quand j'ai le temps, je n'ai plus l'inspiration.

Je préviens d'avance, le troisième chapitre ne sera pas tres tabapréciste.
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyMer 8 Déc - 21:15

« Laisse les enfants jouer,
Regarde leurs larmes couler,
Surtout ne regrette jamais »











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Je suis seul. J’ai peur. Tout autour de moi, les ténèbres. Je viens de recevoir une balle dans le corps. Pourtant, je n’avais rien demandé à personne. Je suis d’accord, un adolescent de 14 ans n’a rien à faire dans les rues à 4 heures du matin, surtout trois jours après le décès de son père. Mais je n’allais pas très bien. Je voulais acheter du beurre pour faire un gâteau à mon petit frère. Arrivé au super marché, qui – je ne saurais l’expliquer - était encore (ou déjà ?) ouvert, je courus comme un chien fou dans le rayon fruits et légumes pour me retrouver nez à nez avec mon meilleur ami.

« Salut, la forme ? J’ai appris pour ton père, c’est dommage, il était sympa, ma mère l’aimait bien, elle disait que c’était le meilleur imitateur de Georges Washington qu’elle n’ait jamais connue.
- Tu sais, lui répondis-je sur un ton plutôt arrogant, ta mère a beau être frisée comme une boule de bowling, cela ne lui donne pas le droit de parler ainsi d’un mort, surtout s’il s’agit d’un de mes parents.
- Tout de suite les grands mots… Tu es pathétique et abrutissant.»

Je savais qu’il me provoquait. Mais je n’allais pas me battre avec mon ami d’enfance dans une superette, cela ne se fait pas. Je préférai donc l’ignorer, et à peine eus-je le dos tourné, que j’entendis la voix de mon ancien ami me traiter d’artichaut, de mobylette, de rang d’oignon, bref, je sus qu’il ne fallait pas faire confiance aux salades vertes, surtout à cette époque de l’année.

Je continuai ma marche nocturne. Rayon charcuterie. J’ai soudain un fou rire. Un souvenir me revint. C’était il y a à peine six mois. Je faisais les courses avec ce cher père, lorsque celui-ci se confectionna un T-shirt en jambon de Parme. Il me confia que ce déguisement n’était pas seulement très à la mode à Londres, mais que porté à même la peau, il permettait de vaincre toute sorte de rhumatisme. Mon père était très cultivé. Arrivé devant l’hôtesse de caisse, il fit comme si de rien n’était, me parlant de sa première masturbation dans un lieu public. Le pire, fut que la charmante demoiselle – prénommée Vendetta - n’y vu que du feu, et qu’elle nous souhaita « une bonne cure de désintoxication».

Après quelques larmes (dues au rire, et non à la peine d’être à moitié orphelin), j’eu une bouffée de chaleur. In-sou-te-nable. Cela ne m’étais jamais arrivé. Je décidai alors de trouver un endroit tranquille, où je pourrais me rafraîchir les idées. Je me dirigeai alors là où tout le monde serait allé : le rayon surgelé. Quel bonheur ! Quelle fraîcheur ! Je baissai mon pantalon ainsi que mon caleçon à pois, et je marchai, tel le pingouin sur la banquise. J’eus de la chance de ne pas rencontrer un ours blanc (plus couramment appelé vigile), ils devaient tous être en train de regarder la retransmission du mach de curling opposant la Russie à l’Australie.
Généreusement frigorifié, je posais mes yeux un peu partout dans le magasin. J’observais l’armature métallique assez complexe qui soutenait le toit de cet immense hangar. Puis je me demandai de quoi pouvaient bien être recouverts ces murs jaunâtres.
Un détail, qui ne m’avait jusque là jamais choqué, attira mon attention. Près de la caisse centrale (là où les enfants en larmes attendent généralement leurs parents heureux d’avoir pu obtenir quelques minutes de paix), se trouvait une porte, en aluminium. Celle-ci brillait de mille feux. Elle m’attira comme une lampe halogène attire un vulgaire moustique. Et mon sort ne fut pas meilleur que celui de ces pauvres insectes.

La curiosité de l’Homme doit être l’un de ses plus grands défauts, mais aussi l’une de ses meilleures qualités. Sans la curiosité, nous n’aurions jamais découvert l’essence sans plomb, le théorème des « trois pourquoi »(1) , les milk-shakes cerise abricot fruits de mer et les vélos d’appartement.

Cette même curiosité me fit entrer dans ce lieu inconnu, une pièce immense, éclairée par une lumière blanche artificielle.
Devant moi se tenait immobile une statuette de 95 centimètres environ, représentant un homme-singe, vêtu d’une chemise à fleur et d’un pantalon de sport. Cet hybride avait un regard perçant, me suppliant de le pousser, pour provoquer un déséquilibre momentané, ce qui le ferait tomber sur le sol et l’éclaterait en millier de morceaux indigestes. Je suivis mon instinct, et lui lançai un grand coup de pied en pleine tête. Comme prévu, je le détruisis en une fraction de seconde, le délivrant de sa monotone vie de statue. Immédiatement, des haut-parleurs invisibles diffusèrent Life On Mars ? de David Bowie. Etait-ce la conséquence directe du décès du nain primate ? Je ne le saurai certainement jamais.

J’avançai encore un peu, pour me trouver face à ce qui me sembla être une poule aux œufs d’or. Mais, réfléchissant un peu, je me dis : « Qu’est ce qu’une poule aux œufs d’or ferait à cette heure dans la cachette secrète du supermarché de ma ville ? ». Je compris très vite qu’il s’agissait d’une supercherie, et j’empoignai le vulgaire poulet pour lui arracher le bec. Une fois cette tâche réalisée, je laissai partir l’animal, que je baptisai Gugusse, en hommage à moi-même.

Qui aurait pu savoir qu’à ce moment précis, j’étais observé par un agriculteur, et que tous ceux que j’avais rencontrés jusqu’à présent (mon meilleur ami, l’homme-singe et le poulet) n’étaient là que pour me conduire jusqu’à lui. Tout avait été calculé, pour pouvoir m’éliminer, il devait jubiler en voyant que son plan fonctionnait à merveille. Je m’approchais doucement de lui, suivant un itinéraire qui avait peut être été mis au point depuis des années.
Le voilà, il s’était montré. Sans mot dire, il sorti de la poche intérieure de sa veste un révolver, qu’il pointa aussitôt sur moi. Je crois qu’à ce moment précis, j’eus peur. Il y avait un grand sac en toile de jute à côté de lui. Il en sorti des morceaux de cartons, en formes de bulles de bande dessinée. Sur la première bulle était marqué « alors fiston, on fait moins le fier ?! », et fixant mon visage totalement hagard, il se mit à rire sans qu’un son ne sorte de sa bouche. Etonnant. Il sortit une autre pancarte : « Tu vas me suivre jusque dehors, et là, je te tuerai de sang froid ». Il m’ordonna d’ouvrir le pas. Je n’osai pas lui dire que si je passais devant, c’est lui qui aurait à me suivre. Après quelques minutes de voyages, nous nous retrouvâmes sur le parking, totalement désert. Le malotru me fit lire son ultime message : « Si tu veux connaître la vérité sur ton père, adresse toi à Bob Weizman, c’est lui qui te donnera toutes les réponses que tu attends. Au revoir ».
C’est à ce moment que j’ai découvert que l’on pouvait se poser une multitude de questions en moins d’une seconde : comment connaît-il mon père ? Qui est ce Bob Weizman ? Où le trouver ? Pourquoi pourrait-il me renseigner sur le passé de mon père ? S’il me tue, comment pourrais-je un jour rencontrer cet homme ? Quand on est menacé de mort par un déséquilibré et que l’on n’est pas croyant, est-il tout de même utile de prier? Si a+b=2 et que a-b=4, combien valent a et b (2)? Pourquoi veut-il me tuer? Est-ce une vraie arme qu’il pointe sur moi, ou est-ce un jouet en plastique?
Je n’eus pas le temps de répondre à toutes ces interrogations, mais la balle qui transperça ma poitrine me fit comprendre qu’il s’agissait d’une arme réelle, ou alors d’un jouet très dangereux, à ne pas confier à tous les enfants.
Le muet s’éloigna de moi, son travail accomplit. Il me laissait là, gisant sur le sol, agonisant, crachant du sang par la bouche, et par le nouvel orifice qu’il venait de m’offrir. Je suis seul, j’ai peur. Tout autour de moi les ténèbres, alors que mes yeux ne sont même pas fermés. Un dernier toussotement, et il en est fini de moi, je meurs, je suis mort.

Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé depuis ma mort. Quelques secondes ? Une dizaine de minutes ? Peut être une ou deux années. J’ouvre les yeux. Je suis dans une petite pièce. Par terre, quelques vieux mouchoirs, c’est assez répugnant. Sur les murs, d’anciennes affiches publicitaires (toutes identiques), vantant les bienfaits d’une poudre de cacao (qui ajoutée à du lait se transforme en délicieuse boisson chocolatée).
Je me lève. Quel mal de crâne ! Je me rends compte que je ne suis plus habillé comme tout à l’heure. Ce sont certainement les employés de la morgue qui ont du me travestir, pensant que ne m’en apercevrai jamais.
Un miroir s’offre à moi. Je m’observe soigneusement. J’ai toujours l’air d’avoir 14 ans. Je soulève mon T-shirt, il n’y a aucune cicatrice, les médecins légistes font des merveilles de nos jours.
Pour vérifier que je ne suis pas devenu un vautour, je pousse un hurlement prolongé. Là, ma mère (mais que fait elle là, serait-elle morte elle aussi ?) entre dans la pièce et me gifle comme si j’étais un vulgaire SDF.

« Ne me dis pas que tu viens de te lever ? Il va bientôt être 13h30 ! Tu n’as que ça à faire le jour de l’enterrement de ton père, petite vermine ? Dépêche toi de t’habiller, sinon je te jure que ne t’envoie pas en Biélorussie ces prochaines vacances de Pâques!»…


(1) Théorie élaborée par Frédéric Beigbeder dans Vacances dans le coma, Grasset & Fasquelle, 1994.

(2) La réponse à ce système de deux équations à deux inconnues n’est autre que a=3 et b=-1.
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MessageSujet: Re: Chapitre II   Chapitre II EmptyMar 15 Fév - 4:26

Je vais avoir 20 ans et je n'ai meme pas ecrit mon premier livre, je me demande si je suis vraimetn un etre humain
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