[Tibäw] Tabapréciste Égocentrique

Mon tuteur n’est pas là, je passe ma journée à taper mon rapport de stage que j’aurais du finir en début de semaine. Aucun stress pourtant, ça ne servirait à rien quand on y réfléchit.

Le boss me convoque dans son bureau. Lui aussi a décidé de me faire peur. Il me dit « Bon, il ne faut pas croire que je ne sais pas ce que tu fais… » aïe, il s’en est rendu compte que je ne faisais rien. Il continue « Frédéric me tient au courant, et on est content de ton boulot ». Qu’ont-ils tous avec mon boulot bien fait ? Sont-ils fous ? Toujours est-il qu’il m’annonce officiellement le renvoi de Vincent et mon embauche du mois de juillet.

Je passe la soirée avec Kev, je dors chez lui-même. En fait, nous attendons le lendemain avec impatience, pour aller voir Starwars épisode III…

Comme prévu, nous allons voir Starwars à trois, Kev, ‘P’ et moi-même. J’ai beaucoup aimé. Surtout les combats aux sabres lasers. C’est ce que je préfère dans Starwars.

Je passe mon samedi soir à taper mon rapport de stage. C’est un comble, je ne fais absolument rien de ma semaine, et je travaille le samedi soir. En même temps, il est bien mieux d’avoir un week-begin de cinq jours plutôt qu’un week-end de deux jours…

La journée avait pourtant commencé normalement… Oui, il s’agit là du titre d’une nouvelle de Jon, mais pas seulement. Cette phrase résume bien ce dimanche.
L’après-midi, je bosse mon rapport, normal. Je prends mon train vers 17h30, toujours très normal pour un dimanche. Arrivé à Lens, je m’aperçois que ma casquette gavroche en velours noir. Je ressemble au batteur de Jet dans le clip Are You Gonna Be My Girl quand je la mets.

Après avoir mangé un kebab et pris un café Aux Arts, nous revenons avec Pako vers nos domiciles respectifs, quand nous nous faisons embarquer dans la Clio de JF, qui, par un heureux hasard passait par là. Il nous fait faire un détour dans Lens, ce qui nous laisse le temps de lui dire « tiens, si on allait à Paris prendre une photo de nous devant la tour Eiffel ? ». Il s’agissait de la phrase à ne pas prononcer…

Je trouve ça génial de savoir qu’en 15 minutes montre en main, il est possible de trouver cinq personnes capables d’aller à Paris un dimanche soir à 22h, sans l’avoir prévu au préalable. Après s’être muni d’une carte, de musique, de livres et de couvres chefs, nous voilà dans cette même Clio en direction de Paris, capitale de le France.

Nous arrivons à l’arc de Triomphe vers 00h30. Nous nous faisons photographier par deux jeunes chinoises, touristes tout comme nous. A peine deux photos plus tard, direction la Tour Eiffel. Magnifique, surtout avec le nouvel éclairage. Quelques photos également. Nous nous faisons tirer le portrait par un grec et une allemande ivre. Nous nous dirigeons vers le champ de Mars pour s’y coucher (il est environ 01h15) et nous découvrons avec peine que celui-ci est entouré d’un grillage nous bloquant l’accès. Dommage, nous repartons visiter la capitale. Direction Pigalle. Moulins Rouge, sex shop, peep show, prostituées… du bonheur pour les yeux. Il est 02h00, nous décidons de repartir dans notre bon vieux Nord de la France.

Arrivée à Lens, 04h00. Je devais me coucher vers 21h parce que je dois me lever à 06h30.

Je me lève comme prévu à 06h30. Je dois aller à Dieppe, en Normandie avec mon tuteur. Je m’étais dit « pas grave, je dormirai dans la voiture ». Erreur, à peine entré dans la 307 break, mon tuteur me demande si ça ne me dérange pas de conduire. Nous ne sommes plus à une folie près ! Sans lui avouer que j’ai quasiment passé une nuit blanche, je prends le volant du monstre (comparé à ma petite Fiesta, c’est un monstre).

Résumé de la journée : 5 heures de route, deux restos, et 8 heures à regarder mon tuteur bosser. Et dire que je suis payé pour ça…

Mon tuteur école est enfin venu me rendre visite. Ce qui est génial, c’est que j’ai été assez persuasif pour le convaincre que je bossais et que mon rapport à peine commencé correspondait totalement à ses attentes.

J’envoie un SMS à Jon, et fini par : « Tu diras bonjour à ton aimée quand tu la verras »
Il me répond et termine son message par : « Tu diras bonjour à ton aimée quand tu y croiras »

Quel génie.

Leçon de drague par Tibäw …

Tout d’abord, aborder une inconnue :
« Bonjour mademoiselle. Je m’appelle Thibaut et j’ai 20 ans. Je me laisse pousser les cheveux et la barbe pour faire croire que je suis un artiste, mais en réalité je suis élève ingénieur et éjaculateur précoce. Puis-je vous offrir une limonade STP ? »

- Si la jeune fille rie , sourit ou m’embrasse, c’est que c’est bien parti.
- Si la jeune fille appelle son petit-copain, sa petite-copine, son frère, si elle s’en va ou répond « dégage crétin », il faut tout de suite abandonner, celle-ci n’a pas d’humour.

Une autre phrase choc, à prononcer à la fin de la rencontre :
« Je peux vous embrasser la bouche STP mademoiselle ? »

- Mêmes remarques que pour l’autre phrase.

Il ne me reste plus qu’à trouver ce qu’il faut dire entre ces deux phrases, et je deviendrai le nouveau Casanova.

On parle toujours d’amour et même parfois d’Amour, partout, tout le temps, c’est ce qui apparemment intéresse le plus les humains (après le sexe, le pouvoir et l’argent, ces trois entités n’étant pas séparables). Mais c’est quoi l’amour ? Pour moi l’amour c’est…

- Chanter Le lundi au soleil sous la douche.
- Pleurer devant un film dont l’acteur principal est Jean-Claude Van Damme.
- Se renifler sous les bras pour vérifier l’efficacité de son déodorant.
- Manger une glace vanille/pistache, non on n’a plus pistache, c’est pas grave mettez moi fraise à la place.
- Rire de quelqu’un qui glisse sur une peau de banane, ou à défaut de peau de banane, sur des excréments canins.
- Manger des pâtes vers 03h00 du matin.
- Faire une photocopie de sa main et la signer (la photocopie, pas la main).
- S’épiler les poils du dos avec du Scotch©.
- Croire que les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
- Déclarer publiquement que le Velcro© a été envoyé sur Terre par les extraterrestres.
- Faire la cuisine nu dans son studio, mais rien qui éclabousse, ça pourrait être dangereux.
- Faire la vaisselle après chaque repas avec de l’eau chaude et du savon, sans oublier de l’essuyer avant de la ranger.
- Se brosser les dents trois fois par jours, voire plus si affinité.
- S’acheter une boite de 12 préservatifs en croyant sincèrement pouvoir tous les utiliser en peu de temps.
- Avoir un préservatif à la fraise vieux de cinq ans dans son porte feuille.
- Dire à son petit frère, petit cousin, fils, ou enfant inconnu que le Père Noël n’existe pas.
- Se masturber en lisant la page 120 de J’irai cracher sur vos tombes.
- Dire des « je t’aime » qui signifient « j’ai envie de toi ».
- Dire des « j’ai envie de toi » qui signifient « je t’aime ».
- Dire des « j’ai envie de toi » qui signifient « j’ai envie de toi ».
- S’embrasser la bouche sur un banc public, banc public, banc public, sans se soucier du regard oblique des passants honnêtes.
- Se convaincre que l’amour peut durer plus de trois ans.
- Aider un aveugle à traverser la rue sans se sauver arrivé à mi-chemin.
- Croire que les sentiments à sens unique est la chose la plus douloureuse qu’il puisse exister (alors que se coincer un doigt dans une porte fait bien plus mal, cela a été mainte fois prouvé en clinique).
- Appeler quelqu’un belle-maman.
- Faire un effort le matin pour mettre les mêmes chaussettes.
- Repasser une chemise pour sortir manger au restaurant.
- Annoncer à sa mère que l’on va avoir un bébé en lui montrant un paquet de café.
- Ne plus employer le mot « nichon ».
- Essayer de se convaincre que faire l’amour est plus agréable que la masturbation.

Pas de stage aujourd’hui, direction Lille. Après avoir passé quelques heures à Central, je me décide à aller voir Jon et Tom, fraîchement en vacances. J’ai l’occasion de visiter la fac de Jon : 75% de filles, réellement écœurant.

Julien est sur Lille également. C’est le grand rassemblement ! On passe l’après midi et la soirée à parloter, pour le peu que l’on se voit, il faut bien en profiter.

Je vole une trentaine de photos à Tom, depuis le temps que je les voulais.

Je ne désir plus rien. Je suis comblé. Comblé pourquoi ? Je ne sais pas. Comblé par quoi ? Je ne le sais pas non plus. Quand on a l’impression que tout va bien, on se dit que ça va continuer, et on se sent comblé. C’en est presque lassant.

Comme dit Jon: " quand tout va bien, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas."

J’ai enfin terminé mon rapport de stage. Deux jours avant ma soutenance, pas mal quand même ! Merde, je viens de me rendre compte que j’avais aussi ma soutenance à préparer… Je sais ce que je vais faire de mon dimanche au moins. Le pire c’est que ça ne me dérange même pas.

En Août, je crois que je vais aller à Toulouse. Après tout, pourquoi pas ?

Le dimanche, c’est triste. On ne fait rien le dimanche. On ne vit pas le dimanche. Le dimanche a été créé pour aller manger du gâteau sec et boire du thé au citron chez mamie. Et quand on n’a plus de mamie, un dimanche ça ne sert à rien.

Si, un dimanche ça peut servir à voir Vincent Delerm chanter Les filles de 1973 ont trente ans. Moi je chante Les filles de 1985 ont vingt ans. Je suis de la nouvelle génération.

Dans le train, je commence à lire Particules élémentaires de Michel Houellebecq. Toujours très bien écrit, même si – comme d’habitude – l’histoire est assez étrange… j’ai l’impression qu’il n’y a pas d’histoire en fait.

Je commence à écrire une lettre à Laëtitia vers 22h30. Je n’avais pas écrit de lettre depuis une éternité.

Les semaines se succèdent et se ressemblent. Me voici reparti pour cinq jours que je pourrais certainement décrire à l’avance. Les jours sont tellement identiques que pour savoir où nous en sommes dans la semaine, je dois regarder au linge sale combien il y a de caleçons. Un seul caleçon, nous ne sommes que lundi…




En fait, je crois que ce qu’il me manque, c’est de la tendresse. Pas de l’amour, de la tendresse. Pas du sexe, de la tendresse. Pas de l’amitié, de la tendresse. Juste être dans les bras de quelqu’un et de m’abandonner quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures. Juste me sentir protégé, me sentir à la fois libre et prisonnier.

J’aimerais être l’enfant innocent que j’ai peut être été mais que je ne suis plus, dans les bras de la mère affectueuse et protectrice que je n’ai jamais eu. C’est interdit ça ?

Par hasard, ce que je viens d’écrire me fait penser à une chanson de Queen : Mother Love. Très belle chanson, grave et triste, présente sur l’album posthume Made In Heaven.

Aujourd’hui soutenance de stage. Jour important de l’année, car il représente deux mois et quelques semaines de travail intensif…

Plan de soutenance :

I. Introduction

II. Comment parler sur MSN quand on ne peut pas installer le logiciel ?
a. Avoir une connexion Internet
b. Se connecter à http://webmessenger.msn.com, situé dans ses favoris bien sur
c. Mettre un pseudo en rapport avec la musique ou l’humeur du moment
d. Ne pas oublier de toujours être sur le qui-vive pour évité d’être surpris en train de discuter

III. Rédiger son journal public
a. Comment réussir à passer chaque jour quelques heures à rédiger un journal public ?
b. Comment faire passer une réflexion intensive sur le vide de sa vie pour une réflexion intensive sur la fonction Data-Report de Visual Basic ?
c. Comment s’inventer une vie plus intéressante que celle que l’on possède réellement ?

IV. Simuler le travail
a. Écrire des mails régulièrement
b. Toujours avoir quelques fenêtre VB, SQL Server et Explorateur d’un dossier ouvertes
c. Parler avec les clients au téléphone et dire « oui oui », « bien entendu Monsieur Chantecler », « c’est comme si c’était fait » ou « je vous envoie ça de suite »

V. Comment gagner du temps ?
a. Rire aux blagues du patron durant la pause café pour l’inciter à continuer
b. Reprendre une tasse de café
c. Aller aux toilettes le plus souvent possible
d. Envoyer des SMS

VI. Conclusion : les apports de ce stage
a. Une belle somme d’argent absolument pas méritée
b. Une bonne note de soutenance absolument pas méritée
c. Une excellente note technique encore moins méritée que les deux autres
d. Un job d’été, pour être toujours aussi voire plus performant que durant ces trois mois

N’empêche que j’ai eu 16 pour ma soutenance et 18 pour la partie technique du stage. Si ça c’est pas honteux…

Je me demande pourquoi je n’écris pas plus d’histoires. Franchement, lire une nouvelle, c’est agréable non ? En plus j’ai souvent des idées, mais jamais elles ne se concrétisent.

Exemple de thèmes à aborder en nouvelles :
- Ce matin, j’ai oublié de mettre mon pantalon
- Le jour où je suis devenu un porc
- Une journée dans la peau d’un homme
- La journée avait pourtant commencée paisiblement (ah non, ça a déjà été fait)

Parfois, il faut savoir prendre un peu de temps pour écrire. Ca sera pour le mois d’août je pense. S’isoler une journée avec uniquement du papier et un crayon, on ne peut en sortir que grandi.




J’ai réalisé ce midi que je n’allais certainement avoir aucune relation sexuelle l’année de mes 20 ans. C’est d’un triste, je suis sur que je pourrais passer à la télé avec ce genre de remarque.

Hier soir j’ai joué de la… BASSE ! C’est excellent la basse, j’adore. Et allez, un petit Another One Bites The Dust, et on enchaîne avec du Back Chat et puis on se fait plaisir on se lance dans un Under Pressure. Avec tout ça, j’ai oublié de faire With Or Without You et Are You Gonna Be My Girl… la honte, c’est tout de même la base de la basse… Je n’ai plus qu’à attendre que Max apprenne à jouer, et on pourra faire de la musique ensemble, en massacrant des morceaux qu’on aime… il reste tout le mois de juillet à Lens, comme moi, c’est la fête tartiflette !




Je continue d’avancer dans mon Houellebecq. Ca parle de physique, de biologie, des clubs échangistes, de partouzes, des années 60/70/80/90, de masturbations, de fellations, de prostituées, de sociologie, des hippies, des tueurs en séries, de chirurgies esthétiques… bref, un bon livre !

Hier soir, nous avons jamé pendant quelques heures avec une basse et une guitare. C’était bien sympa.

Durant la nuit, j’ai fais un rêve assez étrange. J’étais homosexuel, et je n’arrivais pas à sodomiser mon partenaire, qui malgré tout avait un vagin (mais qui était bien un homme malgré tout). La scène se passait dans la chambre de mon père. Moi, j’aurais besoin d’une bonne psychanalyse ? Si vous le dites…




Je viens de connaître le salaire que j’aurai en juillet…c’est tout simplement du vol. 1700€, si mes calculs sont exacts. Et mon tuteur me demande encore si « ça me va ». Non mais c’est dingue ! Rien que pour le fun, j’aurais du lui répondre que « non, je veux 50% en plus ou je me casse ! ».

J’ai décidé hier d’effectuer mon stage de l’année prochaine à Camden Town, à Londres.

J’ai passé une nuit blanche. Nuit blanche à parler avec Kev et à regarder des clips de Queen. En gros, une nuit comme j’aimerais en passer plus souvent. Je suis aller faire mes courses vers 9h30 du matin, un samedi ça parait inconcevable pour moi, et pourtant. J’ai pu observer des phénomènes auxquels je n’ai pas souvent accès (comme les mémés et leurs caddies à deux roues) .

L’après midi, nous sommes allés à Douai pour acheter des cadeaux de fête des pères. J’ai également acheté des cadeaux pour l’anniversaire d’un de mes proches amis, mais je ne dis pas qui ni quoi, cette personne est susceptible de lire ce que j’écris.

Je me suis endormi à 19h30. Le samedi soir, c’est la fête.

J’avais totalement oublié « l’apéritif citoyen » auquel j’étais convié vers 11h30. Je débarque par hasard à 12h15, complètement déconnecté du monde quand je vois toute la rue autour d’une table chez mon voisin hippie. Plus aucune chance d’y échapper.

Mon voisin hippie vient me voir et me demande des nouvelles de mes goûts musicaux. Il me promet de m’emmener voir des amis à lui qui reprennent du Led Zep et du Pink Floyd à la rentré de septembre.

Il ne peut alors s’empêcher de sortir sa guitare et de me jouer Stairway. Quel salopard, il le joue très bien. J’ai donc maintenant pour mission de savoir jouer Stairway avant la fin des vacances, c’est largement faisable.

Je suis également convié à venir jouer chez lui, pour qu’il m’apprenne ses trucs, en gros, il a envie de transmettre son savoir.




Je ne suis pas parti directement à Lens, j’ai fais une escale par Lille. Non ce n’est pas sur mon chemin. Mais c’était pour y voir ‘F’, alors j’étais prêt à faire un petit détour. Elle a pris un diabolo je ne sais plus quoi et moi un ice-tea. La vie est parfois passionnante.

Je voulais l’embrasser avant de partir, et je me suis rendu compte que dire « je peux t’embrasser la bouche pour te dire au revoir » n’était pas si facile. Dommage, encore une chose que je regretterai. Le pire c’est que me prendre une veste ne me dérangerait pas, cela me paraîtrait même naturel. Le problème, c’est que je n’ose pas, tout simplement. En même temps, j’ai la fâcheuse manie de m’intéresser aux jolies filles, ce qui ne facilite pas la confiance en soit. Il faut être d’une prétention immense pour oser demander à la plus belle fille de Lille si on peut l’embrasser.[/i]

Un moment de la journée que j’aime beaucoup quand l’été fait son apparition, c’est le midi. Quand je reviens du stage, je passe devant des dizaines de maisons qui déversent leurs odeurs de nourriture par les fenêtres grandes ouvertes. Quand il fait chaud, toutes les odeurs sont plus puissantes, plus pures. Et sur ce chemin, le vent chaud me fouette le visage, et une sensation de bien être m’envahi. Comment peut-on être triste quand il fait si beau ?

Yeah !
Aujourd’hui, c’est la fête de la musique !
Aujourd’hui, c’est l’été ! Aujourd’hui, c’est un nouveau départ, une nouvelle direction, un nouveau chemin.
Le début d’une nouvelle ère.
Aujourd’hui, je vais prouver à la vie que j’ai bien compris ce que depuis quelques années elle me dit.
Aujourd’hui, tout est permis.
Aujourd’hui, il faut oser, alors osons, osons la folie, osons l’incroyable, l’impensable, l’inimaginable.
Aujourd’hui, faisons peur aux mémés dans la rue, mettons des chemises à fleurs, roulons nous dans l’herbe, embrassons des jeunes filles et crions notre joie de ne pas porter des pantoufles.



Petite transition :





J’ai toujours entendu dire que dans la vie, tout était une question de dosage. Je pense plutôt que tout est question d’osage.




Je n’ai pas pu voir ‘F’. Dommage, ça sera pour une prochaine fois. C’est bête, j’étais complètement Dragon Attack.

Fête de la musique lilloise : marche pendant trois heures sans entendre un seul groupe potable. Enfin, nous tombons sur Ortax qui nous offre des reprises de Téléphone, Nirvana, -M-, Rolling Stones, AC/DC etc… très très bien.

Je suis resté éveillé jusqu’à 5 heures du matin… je dois me lever à 7 heures pour prendre mon train… dur dur.

On ne devrait pas autoriser les gens à se lever si tôt le matin.

Je me suis couché à 18 heures. J’ai arrêté de dormir vingt minutes pour manger. Et je me suis rendormi.

On ne devrait pas autoriser les gens à dormir si peu.

Vendredi 24 juin 2005

Je suis trop vieux ou trop jeune pour ce genre de conneries, il faut que j’arrête. Trois fêtes en quatre soirs, c’est trop.

Dandysme décadent, ainsi sera ma vie :

- Qu’est ce que t’en dis ?
- Tu te dandines bien dis donc.
- Oui, mais dans dix minutes ?
- Tu seras un dandy.
- Et dans dix ans dis-moi ?

Un peu de musique, dans ce monde de brute :
Il pleut des canards. J’ai la tête en charpies. Ma main n’arrive plus à viser. J’ai la pomme d’amour en ligne de mire. Le petits enfants sont sales. Les petits papier sont rouges. La voiture s’arrête, puis redémarre aussitôt. Le tapis du salon essaie de me gratter le bidon. Je n’ai plus beaucoup de dents à mon actif. Croire en Dieu, c’est d’abord croire en moi. Barbichette n’est finalement que la femme de Kenchette.

Parabole ?
La pluie ne fait pas le beau temps.
La pluie ne fait pas le bonheur.
La pluie qui roule n’amasse pas mousse.
La pluie a ses raisons que la raison ne comprend pas.
La pluie des uns s’arrête là où commence la pluie des autres.
La pluie ne vaut rien, rien ne vaut la pluie.
La pluie et les couleurs, ça ne se discute pas.
La pluie est un long fleuve tranquille.
Une pluie vaut mieux que deux tu l’auras.
Une pluie de perdue, dix de retrouvées.

Quand on le répète beaucoup de fois, le mot ‘pluie’ ne veut plus rien dire. Comme tous les autres mots d’ailleurs.

La pluie est une pute. La vie est une pute. Je suis une pute.

Variation du thème, gamme d’une vie :
Décadence, décadence, décadence, décadence, décadence, décadence, décadence, décadence.

On se lève avec Kev tant bien que mal vers midi, un lendemain de fête, c’est normal. J’ouvre le frigo et tombe nez à nez avec une bouteille de Smirnoff Ice que je descend d’une traite.

Moi : Boire de l’alcool au réveil c’est honteux tu ne trouves pas ?
Kev : Écoute. Test parents ils ne buvaient pas ?
Moi : Non.
Kev : Tu ne veux pas avoir la même vie que tes parents ?
Moi : Non, surtout pas !
Kev : Alors bois.

Belle philosophie s’il en est.

Je passe la soirée avec Kev, Jon et Tom. Elle est pas belle la vie ?

Je finis d’écrire ma lettre à ‘L’. Ca ne fait que trois semaines que je l’avais commencée.
Dans la résidence il n’y a presque plus personne. Occasion rêvée pour jouer de la guitare très mal, certes, mais très fort.

Je suis complètement métrosexuel.

Alors que nous pensions passer une soirée banale, JF vient chez moi et bien vite, nous sommes rejoins par Pako. Nous décidons d’organiser une randonnée pédestre dans Lens.

Dans le sac de JF, nous rangeons notre matériel de survie : un sac de 500g de billes, une voiture miniature à friction, une bouteille de bière (qui n’était pas très bonne, mais en fait c’est juste parce que je n’aime pas la bière)…

Nous nous rendons compte que c’est le jour des encombrants. Génial. Nous trouvons un bloc de mousse, que nous utiliserons toute la soirée comme ballon de football. Photos à l’appui.

Arrivés devant l’hôtel de ville, nous découvrons avec émerveillement un portique destiné à faire grimper des fleurs, Lens est une ville fleurie. Nous réalisons bien vite que ce portique peut aussi être destiné à faire grimper JF. Photos à l’appui.

Nous nous faison aborder par Moustafa, Charlotte et Marine. Nous discutons environ 30 minutes avec eux.

De retour dans le centre, nous trouvons des présentoirs en carton tous droit sortis d’une pharmacie. Nous les embarquons. Ca me fera une table et une armoire pour mon studio.

Dans la rue piétonne, nous trouvons deux cartons complètement remplis de cintres. Comment peut-on jeter autant de merveilles ? Nous les embarquons également. Là, JF a une idée de génie : « Eh les gars, si on accrochait tous ces cintres au portique devant la mairie ? ». L’idée est adoptée à l’unanimité, allez, on retourne à la mairie.

Pako lance des cintres à JF, situé en haut du portique, qui s’efforce de les accrocher le plus vite possible (parce qu’il serait dommage que la police, certainement avertie par les citadins ne nous surprenne). Pendant ce temps, je confectionne une pancarte : « Une production TABAPRÉCISTE, tabaprecisme@gmail.com ».

Et voilà comment est née la première production urbaine tabapréciste, la première production publique.

Samedi je me suis rasé la barbe (ça faisait trois mois qu’elle poussait tranquillement) et épilé les sourcils.

Je ne me reconnais plus quand je me regarde dans une glace, j’ai l’impression d’être nu. Quand je croise mon reflet, dans une glace ou une vitre, j’ai l’impression de voir un enfant. J’ai perdu cinq ans en trente minutes.

Dimanche en voyant mon double réfléchi par une vitre, j’ai eu l’impression que je devenais chauve. J’ai eu très peur sur le coup. Finalement, après observation minutieuse de mon implantation capillaire, je me suis rendu compte que oui, je perdais certainement mes cheveux. Mais finalement, je me dis que c’est la vie, et que ça devait bien arriver un jour.

J’ai envie de chevaucher un sapin sans épines et de me faire appeler d’Artagnan. J’ai envie d’être complètement hirsute, complètement volatile, complètement groggy. J’éprouve le besoin de m’épiler la partie dorsale de mon anatomie et d’avouer au monde entier que je mâtais les pornos de mon père à l’age de douze ans.

Hier soir, je suis allé au furet, et je me suis encore fait avoir : j’ai acheté quatre bouquins, dont je ne connais même pas les auteurs. Tout ce que je sais, c’est que ces livres ont le label « nouvelle génération », c’est déjà assez pour attirer mon attention.

J’ai fini mon Houellebecq Plateforme devant la mairie de Lens, près du portique décoré de cintres. C’est marrant, j’avais vu arriver la fin. Mais je n’en suis pas du tout déçu ! On n’est jamais déçu par un maitre.

Pause café d’une heure et dix minutes : j’adhère !

Durant la pause de midi je suis allé chercher mon bulletin de notes : 13.03 de moyenne générale et je suis 18e sur 49. A priori, ça passe.

Ce midi j’ai commencé un nouveau livre : Alice, la saucisse de Sophie Jabes. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les quatre premiers chapitres se lisent tout seuls !






Une petite fille qui va chercher du pain à la boulangerie du coin pour sa mémé, tout le monde s’accorde pour dire que c’est mignon. Oui mais seulement, à chaque fois qu’elle va à la boulangerie, la petite fille garde quelques centimes de la monnaie que lui rend la boulangère sans le dire à personne. Ce n’est pas grand-chose, quelques centimes. D’ailleurs sa mémé lui dit parfois de garder les piécettes couleur cuivre. Parfois mais pas tout le temps. La petite fille ne devrait pas prendre quelques centimes à chaque fois, c’est ce qu’on appelle du vol.

Sa mémé est trop vieille pour s’en apercevoir, trop vieille pour s’en inquiéter. Par contre elle n’est pas trop vieille pour mourir, ça non. Mais la petite fille aux cheveux blonds, elle ne voit pas ce genre de choses. La petite fille court car elle est pleine de vie. La petite fille a des copines à l’école, des copines de classe, qu’elle retrouve parfois à la boulangerie. Alors elle rigolent, le plus souvent pour rien ou pour des futilités. Les petites filles rigolent, tandis que les mémés meurent, c’est un peu le cycle de la vie.

Une fois, la petite fille n’avait pas envie d’aller à la boulangerie. Sa mémé voulait du pain, les vieilles personnes sont souvent très à cheval sur leurs habitudes. Le midi, la mémé ne pouvait pas supporter de déjeuner sans son bout de pain. Elle prenait un réel plaisir à mâchouiller du peu de dents qu’il lui restait une bonne tranche de pain coupé. Seulement, la petite fille, ce jour là n’avait pas envie de bouger du fauteuil gris du salon. D’ailleurs, elle était tellement absorbée par les dessin animés que diffusait la télévision qu’elle n’entendit même pas sa mémé sortir de chez elle pour aller chercher soi-même son pain coupé, que la boulangère avait pris pour habitude de laisser de côté, car la mémé et la petite fille étaient de bonnes clientes, qui venaient tous les jours.
Lorsque la mémé allait elle-même chercher son pain, la boulangère qui était très commerçante lui offrait un peu de son temps pour entamer une discussion qui n’aboutirait à aucune conclusion utile. Durant leurs entrevues, elles abordaient souvent le temps qui était beau mais qui n’allait pas durer, les voitures qui roulaient trop vites, les jeunes de nos jours qui étaient de plus en plus malpolis, elles parlaient du bon vieux temps, des bonnes vieilles gens. Ces conversations plaisaient beaucoup à la mémé. Elle n’avait plus grand monde à qui parler depuis la mort de son mari à moustache. Bien sur, elle parlait quelque fois à la crémière, à la bouchère ou à la dame de la caisse enregistreuse du grand magasin, mais ce n’était pas la même chose, la boulangère était vraiment gentille. Son visage rond la rendait sympathique aux yeux de la mémé.


Je ne sais absolument pas pourquoi j’ai écrit ceci, je ne sais pas s’il y aura une suite, même si je l’ai déjà imaginée. Je crois que j’ai pris autant de plaisir à écrire ces lignes que vous à les lire : aucun.

Hier soir, j’ai fini Alice, la saucisse devant la mairie de Lens. J’ai sympathisé avec deux vagabonds. L’un m’a conseillé de m’abonner à France Loisir, l’autre m’a lancé un gentil « bonne continuation camarade » lorsqu’il est parti. Dingue les gens qu’on peut rencontrer en restant assis sur un banc pendant 1h15.




Poil. Poil poil poil. Pwal-pwal-pwal-pwal-pwaaaaaaaal !!!! Thibaut et ses poils. Thibaut à poil. Thibaut poil au dos. Thibaut espèce de sale con. Bonjour Thibaut. Il est où Thibaut ? Thibaut fait dodo. Thibaut se prend pour un bobo. Thibaut est un con. Thibaut ne veut pas. Thibaut ne veut plus. Thibaut espèce d’idiot. Thibaut je t’aimais. Thibaut je ne t’aime plus. Thibaut c’est pas beau. Thibaut pathétique. Thibaut a des tics. Thibaut est un poil. Thibaut souriceau. Thibaut le fardeau. Un verre d’eau Thibaut ? T’es malade Thibaut ? T’as soif Thibaut ? Tu veux une fellation Thibaut ? Thibaut à l’envers. Thibaut de dos. Sale con, sale con, sale con, sale con. Pas de sentiment Thibaut. C’est un salaud Thibaut. Thibaut t’es qu’un salaud. T’es une véritable ordure Thibaut. Tu pleures Thibaut ? Tu m’aimes Thibaut ? On se voit quand Thibaut ? T’es chez toi Thibaut ? Et ta maman, elle va bien Thibaut ? Tu fumes un joint Thibaut ? T’es homo Thibaut ? J’ai envie de toi Thibaut. Tu me dégoûtes Thibaut. T’es laid Thibaut. T’es mon seul ami Thibaut. J’aime pas quand t’es comme ça Thibaut. J’aime pas Thibaut. Il est prétentieux Thibaut. Il raconte n’importe quoi Thibaut. Il est égoïste Thibaut. Il est égocentrique Thibaut. Il a honte Thibaut ? T’as gagné le gros lot Thibaut. Il s’appelle Thibaut, pas Thibault. Thibaut n’a pas de ‘L’, ce n’est pas un ange ni un oiseau Thibaut. Vomis dans le seau Thibaut. T’as sali la moquette Thibaut. Quoi de neuf Thibaut ? Alors, il a osé Thibaut ? C’est un blaireau Thibaut. Il croit qu’il a un style Thibaut. Il se prend pour un artiste Thibaut. C’est une merde Thibaut. Il ne fera rien de sa vie Thibaut. Il fantasme trop Thibaut. Tu fantasmes trop Thibaut. T’es un obsédé Thibaut. Tu penses qu’à ça Thibaut. T’es bien un mec Thibaut. T’es un mec bien Thibaut. Arrête de penser à ça Thibaut. Je peux te dire un secret Thibaut ? Faut le répéter à personne Thibaut ! T’aimes bien les cerises Thibaut ? Ca fait longtemps qu’on s’est pas vu Thibaut. Tu me manques Thibaut. Un Thibaut, deux Thibaut, trois Thibaut doudou. On te l’avait déjà faite celle-là Thibaut ? Thibaut comme un camion. Tu trouves pas ça drôle Thibaut ? C’est la vie Thibaut. T’as pas de vie Thibaut. Trouve toi une copine Thibaut. Il est temps que tu te trouves une copine Thibaut. Arrête de me regarder comme ça Thibaut, tu me fais peur Thibaut. Thibaut, tu peux me rendre un service ? Alors, qu’est ce que tu fous Thibaut ? Thibaut, c’est l’heure ! Il se touche sous la douche Thibaut. Il ne veut pas se marier Thibaut. Pourquoi tu fais la gueule Thibaut ? T’es désagréable aujourd’hui Thibaut. T’as pas envie d’aller à la plage Thibaut ? Thibaut, il n’a jamais envie de rien. Tu vis comme un vieux Thibaut. Tu sais pas faire la fête Thibaut. Profite de la vie Thibaut. Qui ne tente rien n’a rien Thibaut. T’aimes pas cette expression Thibaut ? Thibaut t’es amoureux ? Thibaut a 20 ans déjà. Thibaut Thibaut Thibaut. A l’école, Thibaut on l’appelait Turbo. Et la fille de Lille, elle te plait pas Thibaut ? Pourquoi tu ne tentes pas Thibaut ? J’ai une copine à te présenter Thibaut ! Regarde, Thibaut a peur des enfants ! Il critique toujours tout le monde Thibaut. Il n’est pas très large d’esprit Thibaut. Il méprise beaucoup de monde Thibaut. C’est un véritable con ce Thibaut. Il rêvait d’un autre monde Thibaut. Il est utopiste Thibaut. Il est pessimiste Thibaut. Il est cyclothymique Thibaut. Il fait semblant d’avoir des problèmes pour qu’on le plaigne Thibaut. Regarde autour de toi Thibaut. Sale égoïste. Mais en fait t’aime quoi dans la vie Thibaut ? Dis le si je te fais chier Thibaut… Thibaut, tu ne respectes vraiment rien. Thibaut aimerait se faire psychanalyser, au moins il arrêterait d’emmerder tout le monde avec les détails de sa vie insignifiante. Thibaut mérite une bonne paire de claques. Thibaut ne lit pas les journaux. Les chapeaux, ça ne lui va pas à Thibaut. Tu te prends la tête pour rien Thibaut*.

* Note de moi : Bande de cons, c’est la plus belle activité du monde que de se prendre la tête, si vous vous preniez la tête un peu plus souvent,vous seriez certainement plus intelligent.

J’ai fait les soldes avec mon papa. C’est la première fois de ma vie que je fais les soldes. Avec mon argent en plus. Résultat des courses : nouvelles chaussures, quatre chemise et une veste super classe… Je suis bien fier de moi, mon style se bobotise.

Nous avons également fait l’erreur de passer au furet… Deux nouveaux Boris Vian (Elles se rendent pas compte et Les morts ont tous la même peau) et l’unique Beigbeder que je n’avais pas encore (Je crois moi non plus) dans ma bibliothèque.

J’ai repris l’écriture de mon livre. J’ai écris un chapitre assez facilement. L’inspiration revient d’elle-même. C’est agréable.

J’ai lu d’une traite Les morts ont tous la même peau de Boris. Encore une fois, excellent. Le meilleur passage du livre est la postface, où Boris Vian détruit les critiques (déjà à l’époque) et affirme qu’il n’a fait que traduire J’irai cracher sur vos tombes, et que ce livre a été écrit par Vernon Sullivan. Dans un sens, il ne mentait pas !

Le temps passe vite, extrêmement vite, beaucoup trop vite. Demain, je me réveillerai et j’aurais mon diplôme en poche, ainsi qu’un métier. Dans deux jours, j’ouvrirai les yeux et je tomberai nez à nez avec ma femme, ma femme que j’aimerai de toutes mes forces. Le lendemain, j’assisterai à la naissance de notre premier enfant, il sera si beau. L’amour dure trois jours. Le temps d’une nuit et il sera l’heure du divorce, de la garde alternée, de la pension alimentaire. Et puis quelques jours plus tard, je serai sur mon lit de mort. Et je me dirais que le temps passe vite, extrêmement vite, beaucoup trop vite. Alors je regarderai derrière moi, et je me dirai « il y a quelques jours, j’étais en instance de divorce. La veille, j’assistais à la naissance de mon fils. Le jour d’avant, je me mariais à la plus belle femme du monde. Juste avant, j’avais obtenu mon diplôme et un bon métier. Et puis la veille, la veille… je me disais que le temps passait vite, extrêmement vite, beaucoup trop vite… »

Dis papa, pourquoi on peut pas arrêter le temps, et rester comme maintenant, tant qu’on est bien ?

Dur dur de se lever à 4h30 ! Tout ça pour aller à Bretigny, au sud-est de Paris. Durant cette journée, je n’aurais pas dit un mot (mais alors pas un seul mot), mais j’aurai eu quelques idées, qui bien entendu ne contribueront en rien à la logistiques des entrepôts de Fotovista, sauf si leur gérants souhaitent lire mes nouvelles.

Toutefois, j’aurais tout de même croisé durant cette journée les sosies de : Shrek (avec une jambe de bois), Kirsten Dunst (une autrichienne) et Pierre Perret (bourré de tics faciaux, dans le style de Vincent Lindon, mais en pire).

Je pense à un concept à développer : nouvelles sous viagra. Un recueil de nouvelles essentiellement basée sur des histoires salaces, érotiques voire pornographiques. Inspirations Boris Vian (J’irai cracher sur vos tombes), Frédéric Beigbeder (La nouvelle la plus dégueulasse de ce recueil), Michel Houellebecq (Plateforme, Particules élémentaires)…
Je vais proposer ce concept à Jon et Kev… je crois que je vais proposer à Thom aussi, il peut être très bon dans ce genre de littérature.

8h30, le réveil sonne, je me lève , je mets mon short blanc, le T-shirt que ‘K’ et ‘P’ m’ont offert un jour de Noël, je mets mon baladeur sur mes oreilles, mon bandeau dans les cheveux, je pars courir, je cours 17 minutes et 40 secondes, je fais des étirements, j’ai un peu de mal à respirer, je prends une douche, je me sèche, je m’habille, je pars au boulot, j’arrive au boulot, je m’assois sur ma chaise à roulette, je fais semblant de taper du code, je dois modifier des étiquettes, je commence à faire ce travail, je fais le tour des sites en favoris dans ma session, je regarde l’heure, j’ai faim, je repars chez moi pour manger, je mange une pizza, je joue de la guitare, je lis quelques pages de Je crois moi non plus, je repars au boulot, je parle à ‘B’ et ‘A’ sur MSN, ‘G’ est connectée à MSN mais ne vient pas me parler, j’attends qu’elle vienne me parler, elle vient me parler, elle me demande si je lui fais la gueule, je lui réponds que non, je me rappelle que je n’ai plus rien à manger ni à boire chez moi, je dois aller faire mes courses, à 18h je vais à Champion faire mes courses, j’envoie un SMS à ‘JF’ pour savoir s’il veut se faire un Sensas, il veut bien se faire un Sensas, je rentre chez moi, je lis un peu, je m’endors, ‘JF’ sonne à l’interphone, je ne l’entends pas, ‘JF’ fait sonner mon portable, cette fois-ci je l’entends, je lui ouvre la porte, il monte dans mon studio, il préfère manger au Lens Frite plutôt qu’au Sensas, il est venu en voiture, on passe par le centre en voiture, on regarde si les cintres sont toujours accrochés au portique de la mairie, ils sont toujours là, je retire 20€ au Crédit Agricole juste en face du portique, on va au Lens Frite, on se moque d’un mec qui fait la queue, sa copine était juste à côté de nous, ça nous fait bien marrer, ‘JF’ commande un savoyard, je commande un savoyard avec des frites, on rentre chez moi, on mange, on sort un peu, ‘JF’ fume une roulée, on passe tous les deux en troisième année, l’année prochaine on fera notre stage à Camden Town, on parle de champis, ‘JF’ repars chez lui, je remonte chez moi, je lis quelques pages de Je crois moi non plus, je me couche, je m’endors.


Vous le dites si je vous fais chier !

Lorsqu’au café Des Arts je déclare à Pako, ‘L’ et ‘N’ que je passe mes journées à lire, écrire et dormir, et qu’il ne m’en faut pas plus pour être heureux, je ne fais pas l’unanimité. J’ai même le droit à « il t’en faut vraiment peu à toi pour être heureux ». Là, je ne dis rien, pour ne pas entrer dans un débat inutile et à sens unique, mais je suis tout de même choqué… ‘peu’ ?? Lire et écrire seraient ‘peu’ de choses ? La littérature n’est que ‘peu’ de chose de nos jours ? Attention, quand je parle de littérature, je parle de ce que je lis, pas de ce que j’écris !

Bon, je suis d’accord que j’aurais pu éviter d’ajouter dormir, mais c’était pour le côté comique, comme si dormir m’apportais le bonheur, ce qui d’ailleurs est loin d’être une idée optimiste, étant donné que dormir, c’est tout de même dans un certain sens échapper à la réalité, une espèce de fuite, la recherche du monde merveilleux qu’est celui des rêves, qui ne sont que l’expression de notre inconscient et donc tout ce que nous avons refoulés, tous les désirs incompris, inexprimés, censurés durant la journée. Mais je ne vais pas m’étaler sur le sujet, je n’y connais presque rien, et je n’ai pas envie de faire de la psychologie de super marché.

Quand mes amis abordent le sujet des bobos, je me demande s’ils ne se sont pas concertés avant que j’arrive pour essayer de m’énerver. En tout cas, les critiques pleuvent. « Ils me font rire les bobos, quand ils parlent, ils sont ridicules et ne s’en rendent pas compte », « les bobos ont toujours un avis sur tout, quelque soit le sujet »… Je suis tenté de répondre qu’il vaut mieux avoir un avis sur tout, même si cet avis est un peu stéréotypé plutôt que d’être totalement inculte et de ne pas s’intéresser à l’actualité ou à la l'art, mais je me retiens, j’ai peur que cette remarque soit prise (encore une fois) comme un genre d’attaque personnelle.
Ce qui me fait surtout rire (intérieurement, car je suis déjà en froid avec elle, ça n’aurait pas été intelligent d’en rajouter), c’est que je trouve que ‘N’ est complètement bobo (ce qui pour moi est un énorme compliment) : fringuée ‘bohème’ je ne vois pas d’autre mot, un studio dans le centre de Lille, étudiante en psycho… genre femme libérée, avec un papa qui a l’air de plutôt bien gagner sa vie. ‘N’, t’es une bobo, ne te moque pas d’eux ! En même temps, l’autodérision, c’est très usité chez les bobos…

Toujours est-il que nous nous quittons rapidement. Cela tombe bien, je ne rentre pas trop tard chez moi, ce qui me permet de finir mon Beigbeder et de commencer Elles se rendent pas compte de Boris Vian.

Une petite chanson pour passer le temps (à jouer à la guitare sèche, les accords étant La/Mi pour les couplets et La/Mi/Ré pour le refrain) :

Durant la nuit, je m’amuse à créer un site web contenant quelques textes, quelques photos, quelques dessins… de moi (l’égocentrisme n’a plus aucune limite, je le sais maintenant).

Je vois Jon au Bistrot habituel, on se retrouve chez Thom avec Julien. J’apprends qu’ils vont tous au concert de U2 le lendemain (je croyais que seuls Thom, Kev et ‘P’ y allaient, mais finalement Jon et Julien également).

Croyant avoir affaire à ‘F’ sur MSN, je parle ‘accidentellement’ à une jeune inconnue, chinoise, au joli prénom de Ting Ting. Rien qu’en lisant son prénom sur l’écran, je réalise que j’ai gagné ma journée.

Je finis mon Boris Vian dans le train, sous le regard d’une jeune fille assez mignonne. Le soir même, je commence Le jour des fourmis de Bernard Werber. Jon m’a donné envie de lire un nouveau Werber… en plus de cela, il en est à son troisième, il est donc sur le point de me rattraper !! Il faut parfois savoir sauver son honneur…

Alors que mes amis sont certainement en totale excitation devant Bono, The Edge, Larry et Adam, je reçois un SMS de ‘V-S’ (c’est la première fois qu’elle apparaît dans ce journal, pourtant Dieu sait si je parle souvent de cette demoiselle avec Jon), la petite amie de Jon (justement). Il faut préciser que Jon et ‘V-G’ sont ensemble depuis huit mois (je pense) et que je n’ai jamais eu l’honneur de rencontrer la jeune fille. Ce qui est presque devenu un jeu entre elle est moi maintenant, nous ne nous évitons pas, mais nous ne faisons rien pour nous rencontrer. Pourtant, on ne peut pas dire que nous ne nous connaissons pas : Jon me parle beaucoup d’elle et lui parle beaucoup de moi. S’il est honnête avec nous deux (ce dont je ne doute absolument pas), je ne puis affirmer que nous ne nous connaissons absolument pas. Ce sera donc le dimanche 10 juillet 2005 qu’aura lieu la première prise de contact ‘V-S’/Thibaut. Un jour qui restera dans les mémoires, j’en suis certain !

Je me suis rendu compte ce matin que nous étions la semaine du 14 juillet et donc que ma semaine s’achevait mercredi soir (étant donné que cette année le 14 juillet tombe un jeudi et que mon entreprise m’oblige à faire le pont). C’est tout de même marrant de ne pas se souvenir d’un week-end de quatre jours qui est sur le point d’arriver…

Suite à une malheureuse phrase mal interprétée du jeudi 8 juillet 2005 ("Je suis tenté de répondre qu’il vaut mieux avoir un avis sur tout, même si cet avis est un peu stéréotypé plutôt que d’être totalement inculte et de ne pas s’intéresser à l’actualité ou à la culture, mais je me retiens, j’ai peur que cette remarque soit prise encore une fois comme un genre d’attaque personnelle."), j’ai eu un petit accrochage (non, en fait c’est elle qui s’est accrochée toute seule !) avec ‘L’. Je précise encore une fois que c’était une phrase d’ampleur générale et générique, et qu’elle n’était pas destinée à quelqu’un en particulier (d’où le « j’ai peur que cette remarque soit prise encore une fois comme un genre d’attaque personnelle » car quand on prend pour quelque chose, c’est qu’on se trompe, par exemple, tout le monde me prend pour un pervers, et pourtant… bon laissez tomber, de toute façon, c’est un mauvais exemple).

Toutefois, un slogan pour ce journal public me vient à l’esprit (alors que je m’apprêtais à entrer dans ma douche, déversant une eau chaude et vaporeuse, prête à humidifier mon corps nu et viril, pour lequel tant de jeunes filles et de jeunes homme – mais de moins jeunes également, car le bon goût n’a pas d’age – seraient prêt à tuer pour avoir l’occasion ne serait ce que de le toucher. Comment, moi je m’égare ? C’est faux, je sais très bien où j’en suis…) le slogan donc (tout ça pour ça) : le journal public, j’écris tout haut ce que je n’ose pas dire tout bas.

Réunion tabapréciste ce mardi. Membres présents : Pako, JF et moi-même. Jon n’a pas pu venir. Lors de la réunion, nous avons évoqué la parution prochaine de l’Australo n°5, du site Web officiel du Tabaprécisme ainsi que du manifeste que nous devrons rédiger à quatre.

Pako me tiens jusqu’à 2h30 du matin pour me convaincre de partir en week-end avec lui. Ce salopard arrivera à ses fins… grâce à des arguments plus ou moins convaincants, mais surtout plus ou moins vrais.

Oh, c’est une journée sans aucun intérêt que ce mercredi. Je n’ai même pas envie d’en parler. La seule chose intéressant ce fut la lecture du Jour des fourmis dans le train. Sinon, même à Somain, je n’ai absolument rien à faire. Si j’avais su, je serai allé voir ‘P’. Je n’ai pas osé, de peur qu’elle soit couchée. Dommage pour moi.

Le jour du 14 juillet, je reste dans mon lit douillet, la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas. Je ne suis pas Georges Brassens, mais je n’en pense pas moins. Ce jour n’a de fête que le nom. Parce que les défilés militaires et Jacques interviewé par PPDA, moi je ne trouve pas que ce soit réellement une fête. Heureusement, au soir, il y a un semblant d’amélioration avec le feu d’artifice… Bon, l’agréable compagnie féminine (‘P’ et ‘A’) valait mieux que le spectacle j’en conviens. Quoi que, même si tout le feu d’artifice de Somain était assez moche, le final valait le coup d’être vu… Bref, comme tous les ans à Somain !

Un lendemain de fête… nationale. Mons difficile que les autres lendemains de fêtes donc. Même si je me suis couché à 5h du matin. C’est que ‘P’ et ‘A’ sont de sacrées bavardes. Honte sur moi, je me suis endormi avant elles. Les aventures de Kôh-Lanta ne me passionnait peut-être pas au point de me tenir éveillé… eh oui, c’est possible.

Alors qu’il devait venir me chercher à 17h, Pako arrive à 18h. Normal, je le savais d’avance. Et c’est parti, en route pour La Panne. Ah, on ne va plus à La Panne ? Ok, c’est parti pour Koknbuaxdcnze, non, pas la peine, je ne me souviens plus de ce nom barbare… Enfin, on va dans un autre camping que prévu… ça commence bien !

Ca faisait longtemps que je n’avais pas dormi dans une tente. Maintenant je me souviens pourquoi… C’est bête de dormir dans une tente alors qu’on peut dormir dans un lit. Et encore, le pire reste à venir ce soir, quand ‘N’ arrivera et que je n’aurai plus de matelas. D’ailleurs, ‘N’ provoque un mini débat au sein de notre mini camp : « allez, c’est l’occasion de te réconcilier avec elle », « c’est bête de continuer comme ça »… bien entendu, c’est à moi de faire des efforts pour me réconcilier avec les gens, normal, tout est toujours de ma faute (même si parfois, quand je raconte ma version des faits, certains sont tout à fait d’accord avec mes réactions, mais je ne citerai pas de nom, ça serait compromettant). Quelqu’un ose même lancer un « tu n’as qu’à lui demander de dormir avec toi cette nuit »… mais bien sur, en plus de devoir faire des efforts pour essayer de recoller les morceaux, je devrais en plus de cela me prendre une belle veste devant tout le monde ? Je veux bien être gentil, mais je ne veux pas être con !

Bref, je saute les passages à la plage, le foot dans les dunes, le pédalo, la voiture à pédales à cinq places, les gamins hollandais qui s’amusent à m’appeler monsieur-madame (comme dans les bronzés font du ski) les coups de soleils, la douche froide… (en fait, je ne les saute pas, vu que je viens de les énumérer)…

Arrivent alors Damien et sa copine, suivis de ‘N’, la fameuse ‘N’. Tout se passe merveilleusement bien, je l’accueille avec un large sourire qui n’est même pas hypocrite, je suis réellement content de la voir.

On a faim, on a faim ! Mot d’ordre général… Allons manger sur la côte, comme les jeunes cons que j’idolâtrais dans ma jeunesse. Oui, car dans ma jeunesse, j’admirais toujours les grands de 20 ans qui partaient en groupe de filles et de garçons, ensemble, sans parent, sur la plage et qui riaient tout le temps, ces mecs avec du poil sur le torse, ces filles en bikini, tous avec des lunettes de soleil sur le nez, j’avais l’impression qu’ils étaient les rois du monde, et que rien ne pouvait égaler le bonheur que celui de vivre comme eux. Erreur de jeunesse… maintenant que je suis ce jeune (tout au moins pour un simple week-end) je me rends compte que le bonheur n’est pas dans un groupe de jeunes sur la plage. En fait, les jeunes qui sont sur la plages, ce sont juste des jeunes cons, un point c’est tout.

Arrivés à la pizzeria, un pari est lancé… le serveur est-il français ou belge ? Question métaphysique qui apportera beaucoup à tous. ‘N’ et Benoît, que je vais appeler Ben, ça fait encore plus jeune con qui va à la plage avec ses copains le week-end, parient une boisson (alcoolisée de préférence, n'oublions pas que nous sommes des jeunes cons). Par solidarité et dans le but de montrer que je ne suis pas toujours contre elle, je pense comme ‘N’ : le serveur est français. Pour en être sur, lorsque ‘N’ fait tomber sa fourchette par terre, je propose d’aller lui en chercher une nouvelle, et par le même occasion, je demande au serveur de répondre qu’il est français si on lui pose la question. Mission accomplie : lorsqu’il vient nous demander si tout va bien, Ben lui demande s’il est français ou belge. Français bien entendu ! Il va même jusqu’à préciser qu’il a des amis lensois… ce n’était pas prévu dans le contrat, mais ça fait son petit effet.

Après avoir mangé une glace monstrueuse dans un bar lounge, nous repartons au camping, où je dormirai à même le sol… enfin, où je dormirai, c’est vite dit.

Nuit difficile. Réveil difficile. Qui a eu l’idée de con de partir au camping? Je me retiens, je ne veux pas plomber l’ambiance. Une bonne douche me fera du bien. Je reste un quart d’heure sous la flotte brûlante. Là au moins, je ne pense plus à rien. J’essaie juste de me détendre et d’oublier que j’ai mal à la tête, au cou, au dos aux bras et aux jambes.

On remballe les tentes, on met tout dans les voitures. On va où ? On va à Oostende. On va manger là-bas, et ceux qui veulent aller à la plage pourront y aller. Pas de problème, je suis le troupeau, ai-je d’ailleurs le choix? J’allais monter avec ‘N’ quand soudain, ‘S’ prise d’une solidarité féminine qui m’échappera certainement toujours se déclare accompagnatrice de ‘N’ dans ce périple. Qu’à cela ne tienne, je monte avec Pako et ‘L’.

JF devait nous rejoindre au matin au camping. Apparemment injoignable jusqu’au moment du départ, il ne sera prévenu de notre migration vers Oostende… que devant le camping par nous déserté. Il repartira (je pense, vu que pour l’instant je n’ai pas réussi à le joindre) chez lui bredouille, lui qui était l’argument principal de ma présence lors de ce week-end.

A Oostende, deux groupes se forment : les plagistes et les non-plagistes. Je suis des seconds. La plage et moi, ce n’est pas une grande histoire d’amour. Je fais donc guise de troisième roue du carrosse (accompagnant Pako et ‘L’), ceci n’étant qu’une expression, car je n’ai vraiment pas eu l’impression de tenir la chandelle. En tout cas beaucoup moins que si j’avais été à la plage : ‘N’ et Ben ont l’air de s’entendre de plus en plus. Quoi de plus normal, il est mignon et il a une moto, de quoi exciter tout un troupeau de petites minettes [je m’expose à de violentes remarques en écrivant ceci, mais je prends sur moi, au moins cette fois-ci, ça sera de ma faute].

Moi, je passe la journée à mater tout ce qui bouge : filles, garçons, jeunes, vieux, chiens, enfants… j’aurais même vu une naine, comme quoi, ce week-end fut réellement fabuleux. Je passe bien entendu pour un gros pervers, surtout aux yeux de ‘N’. Qu’est ce que cela peut me faire finalement. Ce n’est pas comme si j’étais un violeur. Toutes ces salopes qui montrent leur seins, leur cuisses et leurs fesses savent très bien que tout le monde va les mater. Alors moi, j’en profite. Je ne vais pas être hypocrite en disant que je n’apprécie pas ce spectacle : pour moi il s’agit de l’unique intérêt de la plage. Mais ce n’est pas pour autant que je ne trouve pas tout cela totalement dégradant. Vision rétrograde ou (et) machiste ? Je n’en sais rien, peut être. Je me sens presque féministe ou catholique quand je dis ce genre de choses. Sauf que je le dis avec mes mots à moi !

Bikinis, strings, strings ficelle, seins nus, seins refaits, mini jupes, mini shorts, T-shirts sans soutien gorge, strings qui dépassent, mains aux fesses, autant de choses qui me font dire que nous sommes dans un monde en plein déclin. Le pire, c’est que ce monde n’est qu’une apparence. Nous ne sommes pas dans A nous les petites anglaises. Une fille qui fait seins nus ou qui se ballade à moitié à poil n’est pas une fille dragable. Dans la vie, quand on a 20 ans, on reste souvent célibataire plus d’une demi-heure, voilà la différence d’avec les films. Je veux vivre dans le film A nous les petites anglaises. A la place, je vis dans les 21e siècle. A nous les petites frustrations.Pas si petites d'ailleurs. Tout le monde à poil, personne ne touche. La vie est un porno soft. Nous sommes spectateurs d’un érotisme ambiant, nous sommes tous les acteurs, alors qu’en fait personne ne participe vraiment. Nous essayons de nous illusionner les uns les autres. Je commence en à avoir marre. Je crois que je n’irai plus jamais au bord de mer. Ni au camping d’ailleurs. Pako m’a convaincu en me disant que je ne pouvais pas dire que je ne n’avais pas envie d’y aller sans avoir essayé. Il vit par empirisme. Eh bien par empirisme, je suis certain d’une chose : je n’ai plus envie d’aller au camping et à la plage. Je ne veux plus faire partie ce cette horde de jeunes cons bronzés. Je ne suis pas de ceux-là. Ce monde est complètement surfait. En fait, ce week-end j’ai eu l’impression de faire partie de la jet-set du pauvre. Mais très vite, ce qui fait rêver chez les riches devient vulgaire et de mauvais goût chez les pauvres. Malgré les apparences, je n’aime pas le mauvais goût. Ni la vulgarité. Et je suis un extrémiste. Je ne veux pas vivre dans une porno soft où tout est visible mais où rien n’est possible. Je veux vivre dans un milieu chaste et sein ou au contraire dans une immense partouze. Mais pas au milieu. Je suis pour l’absolu, le démesuré, l’incommensurable ou au contraire pour l’inexistant. En gros, sous mes airs de pessimiste et de nihiliste*, je suis un utopique. Comme la plus part des pessimistes et des nihilistes finalement.

*« Un nihiliste est un homme qui juge que le monde tel qu'il est ne devrait pas exister, et que le monde tel qu'il devrait être n'existe pas. Donc vivre (agir, souffrir, vouloir, sentir) n'a pas de sens : ce qu'il y a de pathétique dans le nihilisme, c'est de savoir que tout est vain, - et ce pathétique est encore une inconséquence chez le nihiliste » (Nietzsche)

Eh oui, parfois je cite Nietzsche, et paf, dans les dents.

J’ai reçu deux SMS dans la nuit : Kevin et ‘G’. J’ai rêvé de deux personnes dans la nuit : Kevin et ‘G’. Finalement, c’est facile de rêver…

Jon m’apprend qu’il ne vient pas avec moi à la fête de ‘G’ samedi… Jon, je te le dis en face via mon journal (pour certains ce « en face » peut sembler décalé voire absurde, mais je sais que Jon lit ce journal, et pour lui dire quelque chose, je pense que c’est le moyen le plus pratique et le plus rapide) : vieux salopard ! Ok, à ta place, j’aurais moi aussi certainement préféré passer mon week-end avec ma petite copine ‘V-S’ qui a la maison pour elle toute seule… mais t’es un salopard quand même.

Heureusement, j’arrive à convaincre JF (qui est toujours vivant, ouf) de venir avec moi. Mieux encore, on y va en voiture ! Comme ça, pour lui c’est gratis, et pour moi c’est moins cher. Finalement Jon, ça m’arrange – financièrement parlant – que tu ne viennes pas (ne le prends pas mal surtout, il y aura toujours une place dans la voiture si tu veux venir…).

C’est marrant ça. Hier après midi mon tuteur n’était pas là, et il m’a donc laissé du boulot à faire. Je galère toute l’après midi à essayer de comprendre ce qu’il m’avait expliqué quelques heures auparavant (oui, il m’avait tout expliqué au matin, mais j’ai oublié d’écouter et de prendre des notes), je galère donc, je modifie quelques lignes de code qui affiche un semblant de résultat. Ce matin j’arrive tout penaud du style « je sais que j’ai rien glandé hier après midi, j’implore votre grand pardon, ne me flagellez pas trop fort maître », et lui me dit – encore une fois – que j’ai fait du bon boulot et que tout fonctionne correctement. Je suis en train de me demander si mon tuteur n’est pas schizophrène et s’il ne vient pas le matin pour faire mon travail à ma place… Finalement c’est pas marrant, c’est même plutôt flippant.
Heureusement, vendredi il part en vacances. Donc il ne reste plus que trois jours à « bosser », et ce sont les vacances.

Ce midi, j’ai mangé au MacDo. Ce que j’adore faire, c’est aller au MacDo en costar. Ca fait jeune cadre dynamique complètement busy, qui doit aller manger au fast-food pour gagner le maximum de temps, parce que le temps c’est de l’argent, et son but dans la vie, c’est de gagner le maximum d’argent. Mais la réelle raison de ce repas, c’est juste que j’ai la flemme de me faire à manger, de faire ma vaisselle et aussi de faire les courses.
Devant moi mangent deux filles, dont je serais incapable de donner les âges approximatifs. Elles ont entre 16 et 20 ans, je pencherais pour 17, mais sans aucune conviction. La première a un haut noir et un jeans, classique. La seconde a un débardeur blanc, au travers du quel on voit sans difficulté son soutien gorge noir. Elle porte un pantalon orange assorti à ses chaussures. Malgré la description, je trouve qu’elle est bien habillée. Je suis convaincu qu’elles sont lesbiennes. La première me rappelle vaguement mon ancienne meilleure amie ‘P’ (pas la sœur de Kevin, une autre ‘P’, qui a, je l’avoue, le même prénom), bisexuelle de son état. Elle lui ressemble, elle a le même regard. Mais elle a de plus jolies fesses. L’autre a un regard beaucoup plus noir, plus profond, du genre femme fatale. Les deux jeunes filles sont coiffées sensiblement de la même manière : pas très long devant avec un dégradé vers l’arrière. Un peu comme les footballeurs des années 80/90, mais en plus joli.
Moi j’ai l’air complètement paumé derrière mon Sprite 50cl et mon Croc’MacDo que je n’aurai même pas le courage de terminer.

Je remarque au moment où je regarde ces deux demoiselles que quand je pense, je parle intérieurement comme dans un livre. Je ne suis même plus auteur de mes pensées, juste narrateur. Un narrateur qui raconterai les pensées de son personnage principal, et non pas un personnage principal qui serait narrateur. Si mes pensées étaient directement écrites sans aucune modification, le résultat ne serait pas très loin de ce journal. Ce qui explique que je n’ai aucun mal à taper une page par jour si le cœur m’en dit, vu que je n’ai besoin que d’une chose : penser. Finalement je me dis que les écrivains sont juste des mecs qui écrivent ce qu’ils pensent, tout comme moi, à la seule différence qu’ils ont du talent. Cela me fait dire que si j’avais eu du talent, j’aurais beaucoup aimé devenir écrivain.




Bon, là je commence sérieusement à m’ennuyer… il est 16h20, et cela fait deux heures que je ne fais rien, absolument rien…après avoir consulté dix fois ma boite mail, fais le tour de tous les forums que je connais, envoyé quelques SMS, un passage aux toilettes, un verre d’eau fraîche et quelques discussions sur MSN je suis en manque d’inspiration. Certains diront que je pourrais travailler… oui, bien entendu, mais c’est quand même la chose que l’on a le moins envie de faire lorsque justement on est à son travail.

[attention, le passage qui va suivre va être complètement inintéressant. j’ai juste envie d’extérioriser ce que je pense, et comme je suis au boulot et que je ne peux pas crier, je l’écris]

J’ai remarqué une chose, plus ou moins amusante : lorsque que je rencontre beaucoup de gens que je ne connais pas, je suis mal à l’aise. Lors de fêtes (au moment de danser entre autre), je suis mal à l’aise. En présence de ‘G’, je suis mal à l’aise (ça je le sais par empirisme, comme dirait Pako). Alors je vous laisse deviner mon état samedi, sachant que je vais à la fête d’anniversaire de ‘G’ où je ne connaîtrai absolument personne… Je n’ose même pas imaginer… Ca pourrait être le moment idéal pour prouver que l’on peut changer, que c’est une question de volonté.

Après tout, tous ces gens que je ne connais pas, soit ils s’en foutent de moi, soit ils ne m’aimeront pas, soit ils m’aimeront bien. Jusque là, je pense être dans le vrai. S’ils s’en foutent de moi, je m’en fous d’eux. S’ils ne m’aiment pas, je les emmerde (je suis vulgaire, mais finalement, je le pense), et s’ils m’aiment bien, je n’ai aucun souci à me faire. Alors pourquoi s’inquiéter… Ca règle le problème du « je ne connais personne ».

Bon, en étant honnête, danser ça reste remuer les bras, les jambes et la tête en rythme. Le rythme, je l’ai, ce n’est pas le problème. Le problème, c’est la peur de paraître ridicule en gesticulant sur une musique que je n’apprécie à priori pas le moins du monde. Donc là, il y a deux solutions : soit se rendre compte que 95% des gens ne savent pas danser et faire comme eux (c'est-à-dire faire semblant de savoir danser et d’aimer cela), soit trouver des prétextes pour ne pas danser (« j’ai mal aux pieds », « j’ai trop bu », « j’ai mal au ventre », « j’ai mes règles », « ma religion me l’interdit », « regarde là-bas, y’a deux dinosaures homosexuels en train de copuler » etc…). Voilà donc le problème numéro deux, à savoir « je suis mal à l’aise lors d’une fête » réglé à son tour.

Il reste ‘G ‘… A nous deux ma chère. Bon, la dernière fois qu’on s’est vu, il faut bien avouer que j’étais complètement pétrifié. Et encore, les statues de pierres n’ont pas les jambes en coton, ne bafouillent pas, ne réfléchissent pas trois plombes avant de dire une phrase, ne se posent pas des questions métaphysiques pour trouver comment lui dire qu’elle est très jolie ou pour la prendre dans ses bras pour finalement abandonner l’idée, bah oui depuis le temps que je réfléchissais à ce stratagème, il était déjà 4 heures du matin, et la belle était en train de dormir. Le problème est don la confiance en soit (la confiance en moi en l’occurrence), si je me comprends bien. Là, je préfère ne rien prévoir. En effet, quand on prévoit de dire ou de faire quelque chose avec une fille, il y a toujours un évènement inattendu qui se produit :

Moi : « J’ai quelque chose d’important à te dire »
Elle : « Moi aussi : je te présente mon nouveau petit copain, il s’appelle [insérer ici un prénom tendance, style acteur américain], il est [insérer ici quelque chose dont vous avez toujours rêvé d’être] et on s’est rencontré grâce à [insérer ici le prénom de quelqu’un que vous détestez]. Tu voulais me dire quoi au fait ? »
Moi : « Je voulais savoir si t’avais pas une corde avec un nœud coulant au bout… »

Ou encore :

Moi : « J’ai quelque chose d’important à te dire » (jusque là, rien ne change)
Elle : « Moi aussi : je te présente [insérer un prénom féminin], quand on s’est rencontré, ça a été le coup de foudre. Et dire que j’ai si longtemps cherché l’amour sans me rendre compte que je cherchais du mauvais côté… Tu voulais me dire quoi au fait ? »
Moi : « Tu m’avais dit que tu habitais pas loin de la Seine, c’est ça ? »

Mais jamais, ô grand jamais :

Moi : « J’ai quelque chose d’important à te dire » (jusque là, toujours aucun changement)
Elle : « Moi aussi, je n’y tiens plus, je t’aime [insérer votre prénom], depuis tout ce temps, je ne fais que penser à toi, depuis tout ce temps, j’ai l’impression que tu m’ignores, depuis tout ce temps… Ô, [insérer votre prénom], que voulais tu me dire de si important ? »
Moi : « On a parié avec les copains sur la couleur de ta p’tite culotte. Alors, elle est bleue ou rose ? » (ce n’est qu’une simple vengeance …)

Hier, journée des « bonnes nouvelles ». Déjà, après une hésitation (compréhensible), JF déclare officiellement qu’il viendra avec moi à Paris. Bon, c’est déjà une bonne chose de faite. D’ailleurs, merci à Pako de l’avoir convaincu, ça lui pardonne le week-end précédemment décrit.

Ensuite, c’est au tour de mon tuteur de prendre… un congé maladie ! Ah, si c’est pas beau ça. Donc je finis cette semaine tout seul, et la semaine prochaine, comme prévu, je suis seul aussi. Ca me laissera le temps d’écrire un article sur l’Australo et aussi sur Queen.

Ce matin, à la pause café, encore une énormité : le boss de l’agence me demande – en rigolant au début – si je veux continuer à « bosser » pour eux (il n’avait pas mis de guillemets, mais j’insiste là-dessus) en août, je propose pour deux semaines, au hasard… mais je ne crois pas que je vais accepter. En fait, j’ai le choix : soit je bosse, je fais le boulot qu’on me demande et je reste deux semaines de plus, soit je ne glande rien de mes deux semaines qui reste et je me barre comme convenu fin juillet… La glande et les vacances, ou le travail et l’argent ? Dur dur de choisir quand même !

Petite phrase, en passant : "Quand je vois l'état de ma vie sentimentale, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle aurait été si j'avais été moche"

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de ma mère. Quelle bonne blague. Si j’étais vraiment méchant, je lui téléphonerai. Mais je préfère ignorer (ou détester en silence) plutôt que d’être méchant. C’est tout de même assez drôle. Avec Kevin, on s’est rendu compte que même q’il me restait des séquelles (parait il) de l’absence d’une mère, je l’avais totalement oubliée. C’est vrai, à part aujourd’hui (et encore, juste parce que j’ai vu la date « 21 juillet »), je ne pense absolument jamais à elle.

Ce soir, je vais au ciné voir le machin de la chocolaterie, bon ok c’est pas le nom exact. On m’a dit (‘on’ est en fait ‘G’) que c’était absolument génial. J’attends donc de voir. Au départ je croyais qu’il s’agissait d’un film pour les gosses, du style « allo maman, je suis enfermé dans la chocolaterie », mais apparemment, ce n’est pas réellement ce genre de film. En général, je n’aime pas aller voir des films sérieux au cinéma. D’ailleurs je n’aime pas trop aller au cinéma. Je n’aime pas regarder des films. En fait, je me contente vraiment de peu. J’en parlais hier avec Pako. Il me disait que s’il avait de l’argent, il irait voyager en Europe. Moi j’ai l’argent (durement gagné) pourtant je n’ai aucune envie de le dépenser pour voyager ici et là… Je ne ressens jamais le besoin de partir en week-end, de parler à des personnes que je ne connais pas, de sortir aller boire un coup dans un bar ou de pratiquer une activité de jeune…

Finalement, aux yeux de beaucoup de monde, ma vie doit être ennuyeuse, pathétique, voire banale… Je les vois bien ces gens qui se disent : « mais qu’est ce qu’il a lui, à raconter sa vie, tous les jours, à se plaindre tout le temps, à débattre tout seul sur des sujets qui n’intéressent personne… pour qui il se prend ce mec, il se croit intéressant ou quoi ? Il pense se rendre utile ? Tu crois que les gens ont envie de savoir que tu es nihiliste, que ce soir tu vas au ciné ou que t’as pas les couilles d’embrasser une fille qui te plait? T’écris tout ça juste parce que t’as pas le courage de vivre ta vie. Les plus belles histoires ne sont pas écrites dans les livres, mais elles sont vécues par des personnes bien réelles. Allez mon gaillard, remue toi, tu vois même pas le temps que tu perds à écrire tes conneries. »

Non, je ne suis pas d’accord. Les plus belles histoires ne sont pas dans la vie, mais dans la tête. Je viens de découvrir quelque chose d’affreux. Je parle comme mon ex. Là ça commence à devenir très très grave. Elle aussi possède un monde imaginaire au beau milieu de son crâne, là où personne ne peut accéder. Au moins, moi je le fais partager à tous… C’est une façon de ne pas sombrer dans la folie, ou plutôt, sans être si prétentieux, dans la dépression.

Je me rends compte qu’il n’y a pas que Jon qui lit mon journal. Plus ça vient, et plus on me fait des remarques sur des points précis de ce que j’écris… Ce qui me laisse penser que les personnes qui me parlent de mon journal le lisent… Alors je vais faire comme Bernard Werber dans son Livre du voyage (que j’ai fini il y a 10 minutes), je vais te tutoyer lecteur, toi qui es derrière ton écran à me lire. Es-tu fou ?? Pourquoi me lis-tu ? Trouves-tu ce que je raconte intéressant? Ou alors est-ce par simple curiosité ? Tu veux savoir comment j’arrive à m’occuper 24 heures par jour c’est ça ? Tu veux te rassurer en te disant qu’il existe des personnes pires que toi peut-être… et oui, j’existe. Je n’invente pas ce que j’écris. Cette vie désespérée est bien vécue, sois en sûr !