[Tibäw] Tabapréciste Égocentrique

Jeudi 14 avril 2005

Téléphoné à Jon pendant 1h30. Idée de ce forum, pour chaque jour écrire une pensée ou un évènement. Parlé littérature aussi, mon livre, son livre, notre livre.

Pour l'instant ce que j'écris est inutile: "je fais d'abord semblant d'écrire, pour ensuite écrire vraiment" F.B. (ce n'est pas exactement ça, je mettrai la citation exacte plus tard, la flemme de chercher)

Téléphoné à 'G' pendant 45 minutes: elle a une voix douce et chatoyante, je me sens ridicule quand je pense à elle. J'ai envie d'employer des expressions banales, utilisées par tous, du style mon coeur, mon ange, ma chérie, alors qu'il serait beaucoup plus agréable de la nommer Casimir.


Téléphoné 35 minutes à Tom. La phrase de la conversation lui revient: tout ce qu'il me manquait pour être heureux, c'etait une copine. Maintenant que j'en ai une, je me rends compte que le bonheur est impossible.

Vendredi 15 avril 2005

Je passe trop de temps sur Internet : ça me rend introverti et égoïste. En fait, surfer sur le net ne fait qu'empirer ce que je suis déjà, amplifier mes traits de caractères les plus regrettables.

J’aurais aimé pouvoir déclarer ceci sérieusement :


Les rats sont plus autonomes que les hommes, la preuve celui de ma très chère amie 'N' s’autofélasse. Les rats ont la vie belle.

La nuit, les hommes sont monotones. Je pense sincèrement que la nuit est une belle garce. Si je le pouvais, je lui en ferai voir de toutes les couleurs, mais la nuit, tous les chats sont gris.

C'est ce que je me dis quand je pense à 'G'



Perrine :
- J’ai les cheveux longs depuis plus longtemps que toi tu sais.
Kévin :
- Oui, mais moi, j’ai une grosse bite.

N’empêche que sur ce coup là, on ne peut pas les contredire…



Un samedi après midi, c’est le moment ou jamais d’avoir une activité intellectuellement basse, voire inexistante. Pour cela, beaucoup de solutions, mais la plus simple, la télévision et plus précisément TF1.
Lors d’un jeu, des candidats idiots doivent répondre à des questions idiotes, spectacle aussi comique que tragique, un seul exemple et vous comprendrez :

La présentatrice :
- De quel groupe de rock Freddie Mercury était-il le leader?
(nous ne tiendrons pas en compte le fait que Freddie Mercury n’était pas le leader de Queen mais simplement le chanteur-pianiste, et encore, pas pour toutes les chansons)
La candidate (après un long moment d’hésitation) :
- Les chaussettes noires ?
Devant cet attentat contre la musique, Kevin répond à la candidate :
- Et moi je te jouis sur les poils
N'empêche que sur ce coup là, on ne peut pas lui en vouloir...


Plus tard dans la journée,
Kévin :
- Je vaux mieux que certains mais bien moins que d'autres.
Moi :
- Reste à savoir si le monde est composé de certains ou d'autres
Kévin :
- Je ne suis amoureux de personne et personne ne l'est de moi : parfois la vie est bien faite


Le dernier mot reviendra à Jean-François :

A l’heure de prendre mon train pour me rendre à Lens, je sens dans le souterrain qui me permet de passer d’une voie à l’autre le parfum d’une jeune fille, et je tombe instantanément amoureux (du parfum, pas de la jeune fille).


J’ai vu ‘G’ par webcam (eh non, le romantisme n’a aucune limite) :

Vous remarquerez que j’ai fait un effort, ce sont des octosyllabes.

Cet après-midi, j’ai vu l’émission d’Ardisson de la semaine passée. Non, pas par nostalgie. C’est juste que la semaine dernière, Beigbeder était l’invité principal de l’émission.

Je suis bisexuel : j’aime ‘G’ et Beigbeder.

Une jeune fille à ma droite dans le train. Elle n’est pas spécialement belle, elle a un rhum et se mouche d’une manière classieuse.


En réponse à Jean-François : Quand je me suis réveillé ce matin, j’ai remarqué que nous étions cet après-midi. La réciproque est donc valable.


Ma voisine de train a une très jolie poitrine et mange du chocolat. On dirait bien qu’elle est blonde et elle a un crunch sous le menton.

J’ouvre mon Beig et je me sens immédiatement atteint d’une puissance absolue.

Ma voisine de train porte des lunettes, ce qui la rend plus sexy. Elle regarde mon reflet dans la vitre subtilement située à sa gauche (alors que je suis moi-même situé à sa droite). Moi, je la regarde de temps à autre, mais surtout je l’écris.


Vous remarquerez que je n’ai pas fait d’effort pour le nombre de syllabes.

Remarque personnelle : pourquoi notre Terre, celle à qui nous devons TOUS la vie s’écrit « le monde » sans majuscule, alors qu’un vulgaire journal qui se veut intellectuel aurait le droit de s’appeler « Le Monde », avec des majuscules ?

[À lire très vite] : J’ai envie de rire, de parler, d’écrire, de crier, de jouir, de jouer, de vivre, de penser, de bander, de pleurer, de m’épiler, de me battre, de prier, d’espérer, de désespérer, de dire « je t’aime », d’avoir peur… du moment que c’est grace, à cause, pour, avec, en, sur, dans ‘G’ que je le fais (à vous de remmettre ça dans l'ordre)

Envoi d’un SMS à Jon, pour savoir s’il est bien arrivé en Corse et s’il a bien commencé tout comme moi son journal public. Réponse dans les 10 minutes, tout va bien, il vit des choses extraordinairement nouvelles pour pouvoir écrire, c’est normal, il est génial. Exemple : ce matin, il a fait gym tonic avec des vieux, si ça c’est pas du talent…


Ce midi, j’ai terminé L’Égoïste Romantique, je suis à la fois heureux d’avoir lu le dernier livre de Beig, mais en même temps un peu déçu, car c’était le dernier livre, il va falloir attendre un bon moment pour en avoir un nouveau à se mettre sous la dent.

Dehors il pleut, alors que dans mon cœur il fait du soleil. Je suis en contradiction avec la nature.
Rectification : après quelques secondes de réflexion, j’en conclus que finalement c’est la nature qui est en contradiction avec moi.

Enfin ! Quelque chose d’intéressant sociologiquement arrive au stage : une micro-coupure d’électricité…

Cela se passe pendant que je suis au toilettes, de là, je peux entendre tout l’étage. Alors que pour moi, seule la petite lumière du plafond s’est éteinte (même pas une seconde), ce sont des réseaux qu’il faudra reconfigurer, des fichiers que l’on devra régénérer et bien entendu beaucoup de temps de perdu pour les autres.

A la seconde même où je suis plongé dans l’éphémère obscurité, j’entends un grand « oh, putain ! ».

Alors qu’auparavant le seul bruit audible était le tapotage des touches de claviers et le double click des souris, immédiatement l’Homme moderne retrouve la parole et un incroyable fond sonore s’installe, traduisant à la perfection la peur d’être privé de l’outil magique : l’ordinateur.

Tant que j’ai mon carnet et mon stylo, moi, je m’en fous.

Sans l’électricité, nous ne sommes plus rien. La preuve, pas d’électricité pendant à peine une seconde et tout le monde flippe. Les Hommes sont très cons.

Pendant ce temps, les fourmis qui envahissent la pièce ou je travaille ne voient pas la différence, elles n’ont qu’une préoccupation elles, éviter de se faire écrabouiller par mon tuteur (moi je les laisse vivre, car j’ai lu Les Fourmis de Werber).

Allez les gars, soyez zen, fallait appuyer sur « ctrl+s » plus souvent, c’est tout…

Le genre humain ne peut rien faire d’autre que souffrir et il l’a très bien compris. La preuve, il n’existe pas de contraire à l’expression « avoir mal ».

Ce matin, dans la rue, je vois une vieille derrière sa fenêtre. Elle regarde la vie des autres pour oublier sa mort. Une comparaison malsaine me vient à l’esprit : la vieille derrière sa vitre me fait penser aux prostituées d’Amsterdam. A une différence près : elle m’excite largement moins.

SMS de Jon : il m’annonce qu’il est précoce. En effet, il est jeune mais s’intéresse aux mêmes choses que les personnes âgées.

Quand je fais un compliment (à ‘G’ surtout), je déteste que l’on me réponde « c’est gentil ». Non, ce n’est pas gentil, c’est vrai. Si je te dis « je n’ai jamais rencontré de fille plus belle que toi », c’est la vérité, je ne mens pas pour te faire plaisir, alors tu me crois, OK ?

Je déteste également les gens qui lèchent leur index pour tourner des pages d’un livre.

Suis-je le seul à être convaincu qu’en amour, ce qui n’est pas consommé est plus beau ? Suis-je le seul à préférer vivre dans l’imaginaire, le rêve et le fantasme ? Suis-je le seul à comprendre qu’une relation sexuelle ne peut que dégrader le lien qui unit deux êtres qui s’aiment ? Suis-je le seul obsédé sexuel qui s’est auto-convaincu que le sexe n’est pas si merveilleux ?

Oui, bien entendu je suis obsédé sexuel. Je suis L’OBSÉDÉ SEXUEL !Je ne pense qu’à ça, le matin en me levant, le midi en mangeant, l’après midi en travaillant et le soir avant de m’endormir. Et la nuit me direz vous ? Tu ne penses pas au sexe la nuit ? Mais c’est bien à ce moment que j’y pense le plus mes pauvres amis ! Dans mes rêves, je suis une sex-machine . Toi qui me lis, si je te connais un minimum (c'est-à-dire si je connais ton visage), tu peux être sûr à 90% que tu as déjà fait partie d’un de mes fantasmes nocturnes. Et ce n’est pas la peine de me remercier ou de m’en vouloir car c’est mon inconscient qui se charge de toutes ces choses : la psychologie humaine est bien faite.

Attention, ne me fais pas écrire ce que je n’ai pas pensé. Je suis un obsédé inoffensif. Je suis le Grand Masturbateur de Dali, le lecteur des pages 350-385 de La Redoute, l’amateur des vidéos amatrices, le mateur invétéré des demoiselles (de 7 à 77 ans) qui peuplent les trottoirs. Je suis un obsédé du regard. J’ai les yeux partout ou il faut et surtout où il ne faudrait pas.

Mais comme beaucoup de monde, je suis schizophrène. Quand l’un de mes personnages intérieur bave devant de la lingerie fine, l’autre le trouve obscène et écoeurant. Quand l’un agit avec sa verge, l’autre pleure avec son cœur.

Pour l’instant, la morale l’emporte. C’est le gentil Tibaw qui a plus souvent raison du Tibaw porc. Mais pour combien de temps encore ? Le porc prendra certainement un jour le pas sur le gentil, et alors, que se passera-t-il ? Deviendrai-je l’archétype de tout ce que j’ai toujours détesté, à savoir un gros con ? Mes amis supporteront-ils ce nouveau moi ? Aurai-je plus de succès avec les filles, si au lieu de leur dire « le sexe est quelque chose de sale, je ne veux pas coucher avec toi de peur de nous faire souffrir » (ce que je pense actuellement), je leur déclare d’un air salace « viens ici ma cochonne que je te fasse le cul » (ce que je n’ai pas envie de penser, mais que j’ai tout de même déjà entendu) ?

La vie n’est pas facile pour un obsédé sexuel romantique.





Je parle toujours de sexe et pourtant je ne couche jamais :

J’ai appris cet après-midi même que j’allais passer les deux premiers jours de la semaine prochaine (approximativement lundi et mardi) en Moselle, dans le cadre de mon stage. Tant mieux, l’hôtel, le restaurant et la découverte d’une nouvelle région me feront le plus grand bien.

Je suis allé chez mon ex ce soir. C’est fou comme nous nous entendons bien, encore maintenant. Nous sommes devenus amis, alors qu’on s’est aimé, désaimé, détesté même pour l’un des deux de l’ancien couple. J’ai remarqué quand nous étions tous deux adossés à la voiture que nous faisions assez ‘vieux ex’.
Elle m’a raconté comment se passait sa nouvelle vie, ça m’avait l’air agréable, elle paraissait épanouie. Je lui ai raconté ce qu’il ne se passait pas dans la mienne et bizarrement, je paraissait épanoui également.
En quelques mois (seize pour être exact, que le temps passe vite, c’est incroyable), nous avons beaucoup changé. Notre ancienne vie commune nous semble si loin maintenant. Nos anciens nous ne sont plus que de lointains étrangers, prisonniers à jamais des temps passés.
En tout, nous aurons parlé environ quatre heures, alors qu’à l’origine je devais juste récupérer quelque photos d’elle, de moi et de nous.

Sur le chemin du retour, With Or Without You de U2 dans l’autoradio. Je ne ressens aucune tristesse bien qu’une multitude de souvenirs plus ou moins liés à cette chanson refasse surface.

Je me suis découvert une nouvelle passion : paraître mieux que les petits copains. Non, je ne veux pas « draguer » les filles, ni même qu’elles pensent que je m’intéresse à elles, bien au contraire. Je veux juste qu’elles croient que je suis mieux que leur mec. Même si ce n’est pas toujours la vérité. Mais la vérité ce n’est pas ce qui compte. Ce qui compte, c’est l’apparence, c’est ce que l’on perçois de l’autre, et non pas ce que l’autre est réellement.
Alors moi, je veux paraître mieux que les petits copains, parce qu’il n’y a rien de plus agréable que de s’entendre dire : si seulement mon copain pouvait me dire ça…

J’ai remarqué une chose aujourd’hui : je ne suis pas attiré par le genre de filles qui sont attirées par les mecs de mon genre.

Cette nuit j’ai rêvé d’ELLE. Pas de ‘G’, ou de mon ex, ou de quiconque que nous puissions connaître. Non, c’était ELLE, la fille parfaite, puisqu’ELLE n’existe pas.
Je l’ai aimée le temps d’une nuit. Comme certains mâles de mon espèce, il m’arrive de passer la nuit du samedi au dimanche avec une jeune inconnue. Nous savons tous que cette histoire ne durera qu’une nuit et que nous ne nous reverrons jamais plus après. Mais nous vivons l’instant présent sans se soucier de la suite.
Dans mon rêve, notre relation restera chaste et pure. Le seul échange avec ELLE aura été bucco-buccal, un doux, long et tendre baiser.
L’idylle prend fin quand Kevin se décide à se lever, alors que dans mon rêve, nous allions tout juste nous coucher.

Kévin, je te déteste, tu as mis fin à ma plus belle histoire d’amour.

Levé à 5h20 pour partir le plus tôt possible en direction de Sarreguemines. Nous arrivons vers 11 heures. 5 heures donc à discuter avec mon tuteur de stage Frédéric. Je ne me savais pas aussi sociable.

Arrivés à l’entrepôt, je pose immédiatement l’œil sur Camélia, jeune préparatrice de paquet, qui tout de suite me le donne. Elle parait 23 ou 24 ans, mais en réalité, elle n’a que 19 ans, mon âge préféré. Lorsqu’elle m’aperçoit, elle me lance un timide sourire qui, je dois l’avouer, m’émeut.

Nous faisons le tour de l’entrepôt avec Frédéric et saluons tous les employés. Nous arrivons enfin à Camélia. Je lui serre la main : elle est aussi douce que sa voix, et je dois l’avouer, tout cela m’autruche.

Durant toute la journée, je ne cesserai de lui lancer des regards suggestifs. Elle s’en va à 16h, quel dommage. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir, j’étais dans l’entrepôt en train de chercher des cloches en plastique dont la référence approximait B58-07-B.

De retour au bureau auquel on m’avait assigné, je trouve un post-it délicatement posé sur ma chaise et dont le message m’émoustille immédiatement : 06-25-03-28-12, appelle moi, Camélia. Je n’ai jamais été aussi excité par un post-it.

J’attends difficilement la fin de journée. Arrivés à l’hôtel, Fred me propose de nous retrouver 10 minutes plus tard pour le dîner. Très bien, exactement le temps de passer un petit coup de fil. Je donne rendez vous à Camélia à 22h30 à l’hôtel.

Le temps de manger, de prendre un bon bain, la musique dans les oreilles, et l’heure tant attendue arrive, accompagnée de Camélia, tout autant attendue, si ce n’est plus. Elle est ravissante et sent la framboise. Pour me faire pardonner de ne pas lui avoir dit au revoir tout à l’heure, je lui embrasse la bouche. Elle se laisse faire et décide même de prendre le dessus : c’est exactement ce que je voulais.

Nous voilà bientôt nus dans le lit deux places de la chambre n°6 du premier étage de l’hôtel Union, à Sarreguemines (57200) bien entendu. Je la caresse en la regardant droit dans les yeux. Je sens en elle une contradiction : la peur et le désir. Plus mes doigts se font agiles, plus elle plisse les yeux. Je pousse la torture jusqu’à ce qu’elle les ferme complètement. Je la sens brûlante comme l’enfer comme dirait Boris.

J’en profite pour la pénétrer violemment, comme l’on poignarde quelqu’un. Elle gémit, de plaisir, de surprise ou de douleur, je ne le saurai certainement jamais. Je donne des grands coups, je n’ai pas du tout envie d’être gentil et doux, et j’y arrive très bien. Je lui tiens les mains au dessus de sa tête, ma langue explore la partie mammaire de son anatomie. Mes yeux se posent sur son visage. Je ne peux pas supporter cette face déformée par mes efforts. Je la mets donc sur le ventre et la prends par derrière, naturellement. Ainsi, je domine encore plus la situation. L’envie subite de lui tirer les cheveux me vient. Je réalise ce fantasme du mieux que je peux. A chaque va et vient de mes reins correspond un hochement de sa tête, de plus en plus violent. Cela m’excite drôlement. De ma main gauche, je l’oblige à relever le bassin, de façon à pouvoir caresser ce bout de chair que seule les femmes possèdent. Elle sent la transpiration et je remarque qu’elle n’est pas épilée sous le bras. Cela me redonne encore plus d’ardeur. Je lui demande de se caresser elle-même, pour m’exciter encore plus. Elle s’exécute. Alors je lui dit d’introduire un, puis deux, puis trois de ses doigts dans son vagin alors que j’y suis déjà. Elle s’exécute de nouveau. J’y vais de plus en plus fort, sans aucune retenue, je ne pourrais pas faire pire. Elle sert les dents sur l’oreiller. Des larmes s’échappent des ses jolis yeux bleus, j’éclate de rire tout en continuant de donner le pire de moi-même.

Je lui dit que c’est une traînée, qu’elle n’a aucun respect pour elle-même, que de là ou je suis, elle n’a pas plus bel air qu’une truie montée par son porc. Je lui claque les fesses, les malaxe, les écarte et les visite. J’y vais très fort, elle crie, elle pleure, elle supplie. Je lui crie que plus elle a mal, plus cela m’excite. Je lui dit à l’oreille que je la déteste et que je les déteste toutes. Je te déteste, je vous déteste, JE TE DETESTE, JE VOUS DETESTE !

Je veux qu’elle crie plus fort, qu’elle pleure de plus belle, qu’elle saigne. J’introduis le maximum des doigts de ma fidèle main gauche dans son vagin. Je la déchire de partout. Elle paie pour toutes les autres, toutes celles qui m’ont fait souffrir, toutes celles qui ont couché avec ces autres batards, toutes celles qui se sont faites souiller sans en avoir honte. Je veux que tu aies honte !

Elle n’en peut plus, je la sens à bout de force. Je lui retire les cheveux un bon coup pour la réveiller, et redouble de vigueur. Le grand moment arrive : je jouis au plus profond d’elle, le plus loin possible, pour la salir jusqu’au bout, dans un dernier effort.

Je me retire d’elle avec un dégoût innommable. C’est elle qui me dégoûte, elle comme toutes les autres. Elle aura payé : elle pour elles toutes.

Camélia, tu avais pourtant un joli prénom.

Je crois que je me suis senti vraiment adulte quand j’ai eu besoin de boire un café le matin.

Au réveil, je réalise que je devrais me masturber le plus souvent possible pour que ma vie ne devienne pas le remake de j’irais cracher sur vos tombes.

Rien n’est plus agréable que de vivre à l’hôtel. On prend un bain brûlant pour se détendre en mettant de l’eau à coté, quelque soit l’heure on peut manger à sa faim, pas besoin de faire le lit ni de laver par terre. Je me demande pourquoi les hommes se marient alors qu’ils pourraient vivre à l’hôtel.

Le 26 avril, c’est l’anniversaire de Tom, il a 21 ans. Dans trois jours, ça sera au tour de Jon. Les pauvres.

En ce moment, j’écoute beaucoup une chanson sensuelle à un point… inimaginable. Il s’agit de Since I’ve Been Lovin’ You de Led Zeppelin. On peut s’imaginer toutes sortes de choses rien qu’en fermant les yeux et en écoutant les cinq premières notes de Gibson de Page.
Ah, on pourrait se croire un à concert très privé de Led Zep, quelque chose d’intimiste. La lumière est bien entendu tamisée, tout le monde est en délire, ils ont déjà joué Black Dog et Whole Lotta Love. On attend avec impatience Stairway et on ne pensait pas qu’ils allaient enchaîner avec Since I’ve Been. Et là, Page accompagné de sa fameuse Gibson à deux manches entre en scène. Les cinq premières notes s’enchaînent, on se croirait au paradis de la musique. Nous sommes tous plus ou moins hippies dans le public. Il y a bien sur quelques cigarettes coniques aux propriétés hilarantes qui circulent. Ma petite amie ressemble à une indienne avec sa longue tresse de cheveux noirs, son teint mat et ses yeux noirs. Elle est devant moi, et je la serre dans mes bras en admirant mes idoles, toutes les conditions sont réunies pour que la soirée soit divinement exquise.
Plant est d’une extravagance rare, il se contorsionne sur la scène sur le son saturé de Page. Jones se repose un peu, il vient de jouer Mobydick pendant plus d’un quart d’heure, il reprend des forces grâce au petit sachet de poudre blanche posé sur son genou gauche.
Tout le monde est heureux ici, la musique adoucit les mœurs, c’est bien connu. C’est un slow d’enfer, cela me donne l’impression d’une fusion totale avec les gens qui m’entourent, avec ma petite amie aussi. Je ferme les yeux, pour encore mieux percevoir les vibrations de la basse, qui pénètrent jusqu’au plus profond de mon âme.
Le solo arrive : nous sommes transportés dans une autre dimension, Page est un extraterrestre, ce n’est pas humain de se servir d’une guitare de cette manière. Je pensais qu’il avait triché sur le vinyle, mais je suis forcé de constater qu’il n’a rien à envier à Hendrix. J’ai une envie de crier, de pleurer et de l’implorer, dieu vivant de la guitare. Je n’ai jamais rien vu ni entendu d’aussi beau. Ma petite amie devrait être jalouse de cet homme, car je l’aime plus qu’elle. Mais elle ne peut pas le comprendre, elle n’a pas la même sensibilité que moi en ce qui concerne la musique. Elle n’était déjà pas très motivée pour aller voir ce concert. Pour moi, il est complètement inconcevable de ne pas être complètement terrassé par ce groupe. Nous avons devant les yeux un mythe, et certains ne le remarquent même pas.
Je maudis tous ceux qui ne sont pas en émoi en écoutant de la musique.

Hier soir, j’ai téléphoné trois heures (rien que ça) à Laëtitia. J’ai un peu honte, nous n’avons parlé que de moi. Je suis vraiment égocentrique. Surtout qu’avec elle, je peux parler de tout et de n’importe quoi d’autre que de moi. J’aime beaucoup ce prénom : Laëtitia. Je trouve que ça respire le soleil. En plus il y a un tréma, et moi les trémas, j’adore ça. On a choisi dès le départ : Pako a pris les accents circonflexes et moi les trémas.
Mais Laëtitia, c’est plus qu’un tréma sur un ‘e’, c’est surtout ma trumelle. Pour ceux qui ne comprennent pas, lire L’arrache-cœur de Boris.

Une jeune fille est venue me parler sur le net (oui, en stage ça permet de passer le temps un peu), elle habite près de Lens, aime les mecs à cheveux longs et le surréalisme. Moi je dis : très bien ! Donc si je suis amené à reparler d’elle, je pense que je l’appellerai la fille du net.

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Jon. Pour fêter ça, SEDIA (l’entreprise dans laquelle j’effectue mon stage) m’offre une prime de 300€. Merci SEDIA et merci Jon, 300€, c’est exactement ce qu’il me fallait !

Petit dicton capitaliste : une petite prime, fini la déprime.

Maintenant, je n’ai plus besoin de travailler cet été, je vais pouvoir passer mon temps libre des mois de juillet et d’août entre au choix :
- Jouer de la guitare.
- Écouter de la musique.
- Traîner avec Kev.
- Traîner avec Tom.
- Traîner avec Jon.
- Traîner avec Pako.
- Traîner avec […].
- Aller à Paris voir ma chère ‘G’.
- Écrire – finir – mon roman.
- Commencer un nouveau livre.
- M’entraîner pour le semi marathon de Lille
- Lire tout ce qu’on me conseillera de lire.
- Manger des saucisses braisées.
- Dormir dehors en compagnie d’un feu de camp, d’une guitare sèche et de ceux que ça intéressera de passer une nuit avec un feu de camp, une guitare sèche et moi même.
- Finir de tapisser ma chambre avec du papier alu.
- Écrire une lettre de quelques pages à ma mère (depuis le temps que je dois le faire)
- Pleurer en regardant pour la 8ième fois Bruce Tout Puissant.
- Manger au MacDo en critiquant le capitalisme et la mondialisation.
- Vivre ma première expérience sexuelle avec un nombre de partenaires supérieur à l’unité.
- M’acheter un béret.
- Suivre une psychanalyse pour de faux.
- Réaliser un fantasme pour de vrai.
- Réussir à désirer quelque chose qui est acquis d’avance.
- Apprendre beaucoup de paroles de chansons (de Led Zeppelin notamment).
- Rencontrer Aurore (inscrite sur ce forum).
- […]

Aujourd’hui il a fait beau dans le Nord, comme partout en France à en croire la météo. Il en a profité pour aller finir son livre sur un banc près d’un espace vert, peu à peu recouvert par le béton de la ville. Sur son banc, il a pu observer la vie, comme elle devrait toujours être : à sa droite, un père avec son enfant de deux ans au maximum. L’amour qui se dégage de ce couple est presque attendrissant. S’il était muni des même sentiments que ses semblables, il se sentirait obligé de sourire bêtement lorsque l’enfant le regarde et lui tend son petit tracteur en plastique. Au lieu de cela, il détourne la tête, se souvenant qu’on peut également regarder à gauche, ce n’est pas interdit après tout. Il y a beaucoup de passage sur ce trottoir, même s’il n’est pas réellement dans le centre de la ville. Des jeunes filles ont osé le débardeur ou le T-shirt trop court. Ces accoutrements estivaux lui plaisent beaucoup. Il pense déjà au moment ou il écrira cela dans son journal public, mais aussi à ses proches qui penseront ou diront tout bas « mais ce n’est pas vrai, il est vraiment obsédé, il ne peut pas passer une minute sans poser l’œil sur une fille ».

Ca y est, il vient de finir son livre. Il aura lu Les amants du n’importe quoi en deux fois. Il n’a aucun mérite, le livre est assez court. Il a découvert qu’il aimait beaucoup Florian Zeller, et ce pour deux raisons : tout d’abord, il a l’impression que Zeller parle de lui dans ses livres. Il n’a eu besoin que de remplacer le prénom de la petite amie du personnage principal par celui de son ex pour s’imaginer héros du livre. Étant égocentrique, ce genre de fantaisie lui plait beaucoup. La deuxième raison, c’est que Zeller pense de la même manière que lui. Ils ont les mêmes raisonnements et en viennent naturellement aux mêmes conclusions. Au détail près que Zeller parle intelligemment (car il est intelligent), alors que lui balance toutes ses idées en vrac, ce qui lui enlève toute crédibilité auprès des personnes avec qui il discute.

‘G’ l’a appelé tout à l’heure. Ca lui fait toujours une émotion quand elle l’appelle, même si elle l’a prévenu quelques minutes auparavant. Dans ces moments d’euphorie éphémère non contrôlés, il se sent un peu bête. Il se sent un peu comme tous ces gens, tous ces couples qui donnent l’impression d’être heureux parce qu’ils ont l’impression de s’aimer. Il a l’impression de n’avoir jamais été amoureux, même s’il aime. Pour lui, aimer et être amoureux sont deux concepts très différents. Lui, il a aimé, c’est certain. D’ailleurs, il est très probable qu’il aime ‘G’ d’un très grand et très bel amour. Mais il n’a pas l’impression d’être amoureux. Il se demande même si l’on peut encore être réellement amoureux passé la douce insouciance de l’adolescence.

Je trouve que le journal public sonne mieux quand je parle de mon personnage principal à la troisième personne. Je peux le faire penser et agir plus librement.

C’est officiel les robes sont de retour. Vous ne le voyez peut-être pas, mais j’ai le sourire aux lèvres. Je viens de voir ma voisine que l’on va, tradition oblige, appeler ‘P’ en robe. Même si elle n’a que 16 ans, je la trouve ravissante (et je pèse mes mots pour ne pas paraître vulgaire et risquer la prison pour détournement de mineur). J’ai également vu ‘G’ en robe. J’étais dans le même état que le loup de Tex Avery lorsqu’il aperçoit la pin-up super sexy. Bref sous le coup de l’émotion pour ceux qui n’ont jamais regardé Ca cartoon quand ils étaient au CP, vous savez, à 19h30, juste avant d’aller se coucher et que papa vienne nous raconter l’histoire de la chèvre de M. Seguin ou nous apprendre les bases de l’anglais en nous faisant répéter « my name is Thibaut » (car à l’époque, on m’appelait encore par mon prénom, voire « Thib », chose que je n’ai jamais aimée), « is raton a rat ? » « yes it is » , « is raton a dog? » « No it isn’t ! ». (Pour information, Raton est une peluche qui appartînt à mon père et qu’il m’a légué en pré-héritage)

Cette semaine, je n’ai pas vu ma voisine du train. Par contre, j’ai revu la fille du train. Attention, il ne s’agit pas de la même personne. Ma voisine du train, j’en ai déjà parlé, je ne connais absolument rien d’elle, juste qu’elle prend le train le dimanche soir pour aller à Lens (tout comme moi donc). La fille du train, qui en réalité s’appelle Émilie (si mes souvenirs sont bons)(et nous l’appellerons donc ‘É’, naturellement) est une fille de Somain, jeune actrice et metteuse en scène de pièces de théâtre. Et mignonne par-dessus le marché. Je devais aller voir sa dernière pièce la semaine passée, mais comme il n’y avait personne pour m’accompagner et qu’elle m’avait snobé durant les trois dernières semaines, je n’y suis pas allé.

A Lens, nous prenons l’initiative avec Pako de finir de tapisser mes murs de papier alu.

Mais que t’arrive-t-il Tibäw ? Regarde toi enfin ! Il est 18h passé de quelques minutes, tu viens de finir ta journée de travail, et tu as le sourire aux lèvres. Pourtant, il n’y a aucune raison à cela. Mais dis moi, cela faisait un bon bout de temps que ça ne t’était pas arrivé. D’ailleurs, est ce que tu avais déjà connu une telle sensation de bonheur et d’insouciance ?
Tu croises dans la rue une jeune mère et ses deux fistons d’à peine 5 ou 6 ans. Les deux mômes te font sourire, car ils parlent pour ne rien dire. Ils parlent des filles. Déjà à leur age, leur préoccupation en revenant de l’école, ce sont les filles. Et leur maman les regarde, heureuse d’avoir donné naissance à ses chères têtes blondes. Elle est belle. Ils sont beaux.

Cet après midi, on t’a conseillé (de nouveau) de lire Nadja d’André Breton, puisque tu t’intéresses au surréalisme. Tu as alors décidé de te rendre au Furet. Comme il fait incroyablement beau, tu fais un grand tour, par le centre ville. Et tu souris de plus en plus, tu as même l’impression que tu vas te mettre à rire.

Les jolies filles te font sourire, parce qu’elles sont jolies, et donc plaisantes à regarder.
Les moins belles te font sourire parce qu’elles ne sont pas belles, et donc amusantes à regarder.
Les vieux te font sourire parce qu’ils sont vieux, alors que toi tu es jeune, et très en forme.
Les moches te font sourire parce qu’ils sont moches, alors que toi, aujourd’hui, tu te trouves beau.
Les gros te font sourire également parce qu’ils sont gros, alors que toi tu es très mince.

Quand ce jeune homme te dévisage de la tête au pieds, tu es fier. Aujourd’hui, tu ne penses pas qu’il se moque de toi en te regardant, comme toutes les autres fois où l’on t’a dévisagé dans la rue. Non, aujourd’hui, cet homme te regarde parce que tu es heureux et que ça te rend beau. Il est jaloux, c’est évident.

Tu croises alors un jeune couple. Ils sont beaux tous les deux. Ils ont l’air heureux, car naturellement, ils s’aiment, du plus grand amour qu’il soit. Ils sourient eux aussi. Mais tu remarques que même à eux deux, ils sourient moins que toi. Quand tu aperçois ton reflet dans une vitre, tu ne comprends pas pourquoi ce visage qui t’appartiens est si rayonnant.
Peut-être est ce en partie du à la musique que tu écoutes. Janis Joplin a des effets bénéfiques pour la santé ! Il faut que tu penses à conseiller cette chanteuse extraordinaire à tous tes amis, et même aux autres après tout.

Tu arrives au Furet. Tu cherches Nadja, en vain. Qu’à cela ne tienne ! Tu t’empares alors d’un Sartres (l’enfance d’un chef) et d’un Cohen (le livre de ma mère). Tu te dis que ces deux auteurs doivent être formidables, et que tu vas prendre un malin plaisir à dévorer leurs œuvres.
Arrivé à la caisse, tu veux payer par carte bancaire. « Pas en dessous de 10 euros monsieur ». Tu ne te décourages pas. Non. Fièrement, tu vas chercher LE livre que tu avais remarqué sans oser prendre. Pour passer au dessus des 10 euros, autant le faire avec classe.
C’est alors que tu achètes l’égoïste romantique de ton auteur préféré.

Rien d’extraordinaire aujourd’hui. Je devais écrire un article littéraire pour le Ch’ti Marcel (journal de mon école) et je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus dur que de parler des cours, des profs ou que de faire les mots croisés. Heureusement, j’ai un week-end de quatre jours pour remédier à cela. Je crois qu’au lieu de faire une banale présentation de quelques livres, je vais parler de ce que j’en suis arrivé à lire ces bouquins et ce que j’ai ressenti en les lisant. Tant pis si ça ne plait pas à ces cons d’élèves ingénieurs.

Durant mon long week-end, j’ai également prévu de finir l’herbe rouge et de lire les deux autres livres que j’ai acheté hier. Je le marque ici pour qu’il y ait une preuve et que je sois obligé de le faire réellement.

Avec Pako, nous avons continué de retapisser ma chambre de papier alu. Il ne reste quasiment plus que les finitions.

Je m’arrête là, car cette journée fut très inintéressante (sous-entendu encore plus que les autres).

A 18h je sais que je suis en week-end. J’ai un train à 18h10. Ca va être dur. Je l’annonce à mon tuteur, et comme si mon train avait un importance capitale, il décide de me conduire à la gare le plus rapidement possible. Il faut dire que lorsque la voiture démarre, il ne nous reste plus que 7 minutes avant le départ de mon TER.
On zigzague entre les voitures, les vélos et les piétons à une allure folle. Il me jette devant la gare de Lens. J’aime bien la gare de Lens. Je la trouve jolie. Des esprits très créatifs ont eu l’idée génialement originale de la construire en forme de locomotive.
Je cours au risque de paraître ridicule, car les personnes qui courent pour attraper leur train ont souvent l’air ridicule. Je vois le train en voie F s’éloigner devant mes yeux. Je ne vous cache pas la vérité : le train était parti sans moi.

Certes, cela ressemble fortement au début du roman Neiges Artificielles de Zeller, mais la suite n’est pas la même. Contrairement à son personnage principal, je ne me morfonds pas sur mon sort, bien au contraire. Je vais pouvoir tout d’abord lire mon Boris Vian. Il faut dire qu’entre le moment ou j’ouvre pour la première fois le livre et mon arrivée à Douai, j’aurais lu une bonne cinquantaine de pages.
Ensuite, je vais pouvoir observer la vie dans la gare, une vie très intéressante je trouve. Je vois tout d’abord un débile léger. Il parle seul, est en extase devant les murs peints de blancs et se régale avec des M&M’s. Cet homme ne doit pas avoir conscience que tout le monde le regarde soit en le méprisant, soit en se moquant, soit en ayant pitié de lui. Je pense être le seul - au moment ou il ramasse une de ses boules chocolatés tombée par maladresse – à trouver que cet homme est certainement le plus heureux, le plus libre et le plus sain de toute la gare.

Je remarque que les jolies personnes ne me paraissent pas intelligentes. Que les personnes intelligentes ne me paraissent pas heureuses. Et que les personnes heureuses sont des enfants ou des fous. Et au milieu de tout ça, il y a moi.




Vers 23h30, Aurore me demande si j’ai téléphone fixe. Comme je lui réponds oui, elle me téléphone pendant un peu plus de six heures.

C’est lorsque que j’ai du temps à tuer que je ne trouve pas le courage d’avoir une activité intéressante. C’est ainsi que le jeudi 5 avril 2005 fut une journée d’une banalité sans limite. Pourtant, de milliers d’activités champêtres s’offraient à moi. Par exemple, c’était le carnaval à Somain. Qui n’a jamais rêvé de voir le carnaval de Somain ? Eh bien tenez vous bien : j’aurais pu le voir, et je n’ai même pas fait l’effort de me déplacer jusqu’au centre pour voir des clowns pas drôles, des enfants aux visages peints, des parents donnant 1,50€ pour que leur rejetons s’achètent des bombes à serpentins, et que sais-je encore.
A la place, je me suis vu larvesque (larvique?), à écouter de la musique toute l’après midi, à rêvasser. Bref, j’ai comaté toute l’après midi.
Le soir, j’ai vu Kev, la soirée ne fut pas non plus riche en événement. Nous avons vu des gosses se jeter les mêmes bombes à serpentins en pleine tête en riant. Je me suis senti vieux d’un coup.
J’ai enfin remarqué que les personnes nées à la fin des années 80, voir au début des années 90 n’étaient pas si jeunes que ça. C’est dingue, parce que j’ai un souvenir qui date de 1991, et je me dis qu’il m’est maintenant possible d’avoir une conversation avec quelqu’un né en 1991 (donc 14 ans, ce qui est raisonnable pour une discussion), alors que j’avais déjà la conscience du moi, je savais déjà réfléchir, lire, compter, écrire (…) alors que cet ado de 14années n’était peut être même pas encore conçu.

J’ai fini l’herbe rouge de Vian. Génial. J’ai commencé l’enfance d’un chef de Sartre. Je me suis rendu compte que l’on pouvait être très intelligent et avoir des problèmes psychologiques. Je n’ai donc aucune raison d’avoir honte de mes problèmes. Ca ne veut pas dire que je suis intelligent pour autant.

‘G’ a écrit un texte, une réflexion sur l’amour. Elle dit que pour qu’un amour dure, il ne doit pas être consommé. Enfin quelqu’un qui résume ce que je me tue à dire depuis toujours… et en plus ce quelqu’un est ‘G’. Le monde est parfois étrangement bien fait je trouve.

J’ai d’ailleurs donné le lien de ce journal à ‘G’. Il va falloir que je continue à dire tout ce que je pense sans me censurer parce qu’elle me lit. C’est un exercice difficile, également appelé masochisme.

Ce soir j’ai parlé avec une jeune demoiselle de presque 8 ans, jeune fille dont ‘N’ s’est occupée durant la soirée. Apparemment j’avais la cote avec elle (la petite, pas ‘N’). Ce qui nous a amené à la réflexion suivante : dans 10 ans, elle en aura 18 et moi 30. « A la limite »…
Non mais c’est effrayant ! Je ne comprends pas les couples fille de 20 ans / mec de 32 ans, chose – je trouve – malheureusement trop fréquente. Ce sont en fait les raisons qui poussent les filles d’une vingtaine d’années à aller voir des mecs plus âgés qui me débecte. Un mec de 20 ans ne cherche pas de relation sérieuse. Déjà le postulat de départ est complètement faux. Pourquoi un mec de 20 ans ne chercherait pas une relation sérieuse ? Dans mon entourage, les mecs de 20 ans casés sont on ne peut plus sérieux, et on leur copines depuis plusieurs mois, voir plusieurs années, sans avoir eu de problème de « sérieux ». Ceux qui sont célibataires veulent avoir une copine sérieuse.
Et j’irais même plus loin, en disant que c’est exactement le contraire. Un mec de plus de trente ans, on est en droit de se dire qu’il veut se stabiliser dans la vie. Il a un boulot, il a peut être une maison, ou au moins un appart, peut être même un chien. Et il veut construire quelque chose avec une femme.
Oui, mais dans le cas où il s’agit d’une gamine de 20 ans ? Ca change tout… Comment construire quelque chose de stable avec des idées d’homme de 30 ans avec une fille qui est encore étudiante ?
A trente ans, si on ne l’est pas encore, on veut se marier. Et ce n’est pas en étant étudiante à 20 ans qu’on se marie.
A trente ans, si on n’en a pas encore, on veut faire des bébés. Et ce n’est pas en étant étudiante à 20 ans qu’on fait des bébés.
Alors les filles réfléchissez un peu. Au lieu de dire que les mecs de 20 ans ne vous draguent que pour votre cul, regardez autour de vous, et vous comprendrez que c’est faux.
Et au lieu de croire les promesses des grands garçons, demandez vous ce qu’un mec de trente ans attend de sa petite amie.

Sans rancune les filles ?

Aujourd’hui, pour ne pas sombrer dans l’ennui profond, je me suis fait violence : je m’oblige à lire, car je sais que si je continue sur ma lancée, je ne ferai rien de la journée. Je dois avouer que ce genre d’attitude est assez intéressante : c’est comme un viol auquel on prendrait goût peu à peu.

J’ai envie de citer Sartre, c’est une phrase qui m’a faite sourire, tant elle est vraie : « c’est comme si je l’avais eue : elle s’est offerte à moi et je n’en ai pas voulu ». C’est une vraie phrase de maître ! Grâce à ce genre de pensées, je peux encore m’imaginer libre devant le sexe opposé au mien. Et puis, ça ne s’étend pas uniquement aux relations. C’est applicable à la vie en général. C’est comme si j’avais vécu : on m’a offert la vie mais je n’ai pas voulu en profité. Ce qui en soit ne s’applique pas réellement à moi : j’ai voulu en profiter, mais je n’ai pas osé. Espérons que dans quelques temps, cette phrase évoluera encore.

Pour conclure cette journée, encore une leçon de vie par monsieur Sartre : «Croire qu’il y a des objets spécifiques du désir sexuel et que ces objets sont des femmes, parce qu’elles ont un trou entre les jambes, c’est la hideuse et volontaire erreur des assis. Moi ce que je vous dit, c’est que tout peut être objet de désir sexuel, une machine à coudre, une éprouvette, un cheval ou un soulier ». Tout est dit. Rien à ajouter. Bonsoir

J’ai terminé l’enfance d’un chef, cela m’a donné envie de lire d’autres livres de Sartre. J’ai même envie de dire : Sartre, t’es un bon.

J’ai eu la chance de croiser Jon sur le net. Nous nous sommes mutuellement complimentés. Pour moi, il est le meilleur d’entre nous. Pour lui, je suis le meilleur d’entre nous. La conclusion semblait évidente : nous sommes les meilleurs d’entre nous. En tant que futurs écrivains de la future génération des nouveaux écrivains, tout cela me parait bien naturel.

Jon :
- J’ai lu ton journal. Ca m’énerve, vu qu’il est génial, le mien ne peut être que très bon.
Moi :
- N’empêche que ça me ferait plaisir de lire ce que tu écris
Jon :
- Moi aussi ça me ferait plaisir de lire ce que j’écris.

C’est un génie je vous dis !

En discutant avec Kev, quelques phrases sortent de mon esprit, je ne sais comment, je ne sais pourquoi :

Tant de filles ont traversé ma vie sans regarder, qu’à la fin, c’est moi qui me suis fait écraser.



Dans le train j’ai commencé Le livre de ma mère de Cohen. Je ne suis pour l’instant vraiment pas emballé. « Oh maman est morte, pauvre maman, elle me faisait à manger, mais maintenant elle est morte, mais c’était bon le manger qu’elle me faisait, mais maintenant qu’elle est morte, elle ne peut plus me faire à manger, parce qu’elle est enterrée dans la terre du cimetière, alors que moi je suis vivant, vivant parmi les morts, et je dois manger, comme quand maman (qui est morte) me faisait à manger, hum, c’était bon quand maman me faisait à manger » (ce n’est pas un passage du livre, j’ai juste résumé l’idée principale)

Une question Albert… et ta mère, comment elle va ?

J’ai envie d’écrire La mère de mon livre, parodie de ce – parait il – chef d’œuvre…

Les toilettes sont un bon endroit pour méditer. Beigbeder a bien écrit un roman sur Les Chiottes, j’ai le droit de commencer ma journée par les toilettes non ? Mais quand on est au toilettes, il n’y a qu’une seule chose à faire : penser.
Je me demande bien comment un homme en est arrivé à inventer les toilettes. Ca nous semble naturel maintenant, mais il devait bien y avoir un temps où les toilettes n’existaient pas. Alors que certains cherchaient des théorèmes mathématiques, observaient les étoiles, faisaient de la magie, un homme inventait les toilettes. A mon avis, il devait sacrément se faire chier celui là. (je tiens à préciser que les premières lignes ont étaient spécialement imaginées et écrites pour en venir à cette conclusion douteuse)




J’en ai marre des personnes qui disent « je suis différent » ou «je ne suis pas un garçon/une fille comme les autres » (ce qui je vous l’accorde est sensiblement la même chose). Certes, il est très vexant de se rendre compte que nous sommes tous comme tout le monde… mais c’est la vérité . Nous sommes tous des banalités errantes, sauf quelques très rares exceptions que nous ne sommes, ni vous, ni moi. Ces exceptions, ce sont les génies et les génies artistiques. Pas les pseudo-artistes. Ce n’est pas la même chose. Se dit artiste l’adolescent capricieux qui s’acharne sur sa propre et inexistante peine. Est artiste celui qui ne dit rien, mais qui le prouve. Etre artiste, c’est dégueulasse pour les autres, parce qu’avoir le génie et le talent, ça ne s’apprend pas. On peut acquérir une technique, une culture, mais pas le génie ni le talent.
Si j’avais eu beaucoup de talent, je crois que j’aurais été un artiste (jusque là, j’enfonce des portes ouvertes). Comme j’ai peu voire pas de talent, je me contente de critiquer ce qui m’entoure en utilisant de jolis mots, de jolies phrases, et en faisant croire aux plus crédules que je suis plus intelligent qu’eux. Mais non, tout ça c’est de l’artifice. Ce ne sont que des mots mis bout à bout. Je ne suis pas plus intelligent, peut être juste plus rusé. L’artiste fait plus qu’aligner les mots, il fait rêver. Moi, dans le meilleur des cas, je fais sourire. Le génie n’imagine pas un monde merveilleux (pour lui), il l’invente (et je ne parle pas uniquement des toilettes).
Je crois que même si j’étais un artiste talentueux (pléonasme), je ne voudrais pas que l’on dise de moi que je suis un artiste. Toujours ce complexe du mérite (car ça y est, je lui ai donné un nom à mon complexe, mais j'y reviendrai un autre jour). Je n’ai rien fait pour être un artiste, donc je ne mérite pas de l’être. Bon, là je n’ai pas à me plaindre, je n’ai rien fait pour être un artiste et je ne le suis pas. Alors les rares qui pensent que je suis un artiste me font rire. Quand un pseudo-artiste entend quelqu’un lui faire des compliments sur son talent, son originalité, sa passion, je comprends très bien que celui-ci se sente flatté. Pour ma part, cela me fait juste sourire.
Je suis un garçon de 20 ans comme tous les autres. Et pour être franc, ça ne me gêne même pas. Plus le temps passe, et plus on se rend compte qu’on ne sera pas guitariste dans un groupe de rock ou écrivain invité chez Ardisson. A 20 ans tout les rêves d’adolescents s’écroulent, et on se rend compte que les grands avaient raison. On quitte l’adolescence pour rejoindre les traîtres d’adultes. Bande de salopards. Peut être que si les grands disaient aux gosses que oui, un jour mon petit tu seras une rock star, eh bien le petit pourrait le devenir. Mais les adultes sont égoïstes. Ils se rappellent qu’ils n’ont pas pu l’être, alors ils brisent les rêves des enfants, en leur rappelant qu’un jour ou l’autre les enfants se rendent tous compte que les rêves ne sont pas fait pour être réalisés. La question que je me pose actuellement est « est ce qu’un jour moi aussi je briserai les rêves d’un gosse ? ». Quand un petit me dira « moi quand je serai grand, je serai président de la république », est ce que je lui répondrai qu’il n’a qu’une chance sur plusieurs millions, et que statistiquement, il lui sera quasiment impossible de devenir président ? Mais quasiment impossible c’est quand même possible non ?




Si vous aussi vous êtes un adolescent de 20 ans et que vous vous croyez intéressant avec vos réflexions à deux balles sur la vie que vous n’avez pas vécu, rejoignez moi au club des ados attardés. On y écoutera du Kyo en parlant des parents qui-sont-trop-cons-qui-ne-comprennent-rien-à-notre-vie-de-toute-façon-les-parents-ça-sert-à-rien-du-tout, on pourra également discuter des tentatives de suicide, de la mode gothique, des photos de filles nues dans une baignoire remplie de sang, des groupes de métal, du bahut, de string, de Biactol©, de Playstation©, d’Internet, de cigarettes qui font rire, de voix qui muent, de seins qui poussent, de poils qui poussent aussi, on rigolera quand quelqu’un dira clitoris ou vulve (j’avoue que vulve me fait toujours un peu sourire), on boira du panaché, on utilisera les mots « trop fort », « carrément », « génial », « énorme », « meuf », « sa mère », « sa race », « ça déchire tout », « sur la vie de ma reum » à chaque début, milieu et fin de phrase, on n’articulera pas mais on se comprendra quand même, on se serrera la main comme les grands, on rougira en faisant la bise aux filles, et quand quelqu’un fera la remarque pour nous foutre la teuhon devant tous les potes, on lancera de notre voix nasillarde « euh l’autre eh, même pas vrai, d’abord t’es trop con toi, t’as tellement de boutons sur ta face qu’on dirait une calculatrice » (véridique, tout le monde l’a déjà entendu au moins une fois dans sa vie), on fera des concours de rots entre mec, en racontant qu’on a déjà baisé, qu’on a vu son premier porno à l’age de 11 ans, qu’on a déjà entendu ses parents baiser dans la chambre d’à coté, que sa sœur s’est tapé tout le quartier mais le premier qui la traite de salope il se prend un poing dans la gueule, qu’on vole de l’argent dans le porte feuille de sa mère et qu’elle capte rien parce qu’elle est trop conne, qu’une fois son cousin il était tellement bourré qu’il a dit à un flic que les mecs en uniforme ce sont tous des pédés, on dira nike le FN (car le jeune croit que la marque Nike© et le verbe niquer sont étymologiquement proches) et on taguera des abris bus, on se masturbera en écoutant prudemment si papa ne monte pas dans l’escalier, on regardera les pornos de M6 en pensant qu’on est des rebelles parce que c’est interdit aux moins de 16 ans, et on écoutera prudemment si papa ne descend pas les escaliers, on écoutera NRJ, Fun Radio ou Skyrock, surtout à l’heure de la radio libre, on se laissera pousser les cheveux, et si papa veut pas on les décolorera parce que c’est trop fun et que ça tue, on voudra un scooter, on portera des T-shirt avec Bob Marley, le Che, ou une feuille de canabis, on voudra jouer de la guitare pour épater les filles, on lancera une rumeur sur le prof de maths, comme quoi il aurait bandé en cours, on ira demander à la fille en minijupe là bas si elle veut sortir avec le mec en survêt là bas, et on se fera passer des mots en salle de perm, on se donnera des surnoms idiots, on traînera avec sa bande de copains, et on croira qu’être populaire au lycée c’est la chose la plus importante. Les plus inspirés écrirons des poèmes de cette vie monotone, faisant rimer « l’eau qui tombe » avec « colombe » ou encore « la cause de mes pleurs » avec « tout mon malheur ».

Si vous aussi vous vous retrouvez dans cette courte définition, venez me rejoindre au club des ados attardés.

Le club des ados attardée, qu’est ce qu’on est bien quand on y est…




Je suis payé 300€ par mois pour écrire mon journal, qui est lu par à peine 10 personnes. Finalement, c’est bien payé d’être écrivain.

A partir de maintenant, quand on me demandera ce que je serai plus tard, au lieu de répondre banalement ingénieur informatique, je dirai que je serai coco-bobo (traduction pour les non initiés : coco pour communiste, bobo pour bourgeois bohème). Coco, ça peut changer, bobo, c’est certain.

Cette nuit j’ai rêvé comme dans un livre. Qu’est ce que ça veut dire ? Il y avait un narrateur, voilà tout. J’étais dans les champs de Somain, derrière chez ma grand-mère. Accompagné de ma sœur et de sa meilleure amie, nous marchions dans les herbes hautes (non, ce n’est pas une chanson de De Palmas). A la fin du rêve, je tenais les mains des deux jeunes filles, et une voix off disait : l’amie de la sœur du regarder à qui appartenait la main qui était dans la sienne, alors que la sœur savait à qui elle appartenait, car c’était sa sœur. (non, ça n’a aucun sens, mais je m’en souviens, c’est tout)

C’est drôle, hier je n’arrivais pas à m’arrêter d’écrire. C’était long pour ceux qui lisent certes, mais moi, ça m’a fait du bien.

Hier soir, échange de SMS avec ma lointaine amie Laëtitia. Elle me demande comment je vais. Moi : « je pense que je vais beaucoup mieux que ce que l’on peut penser. Rien ne va mal dans ma vie, pour ne pas dire que tout va bien ». Je trouve que c’est tout à fait l’état d’esprit du moment.
Autre question : « comment ça va avec ‘G’ ? ». Moi : « avec ‘G’ normalement tout va parfaitement bien. J’attends avec impatience le jour où je n’emploierai plus le mot ‘normalement’ ».

J’ai vu ton petit manège. Tu te caches derrière des cheveux longs, des lunettes, une barbe de quelques semaines, une chemise, une veste et parfois même une cravate. Tu te caches parce que tu as peur. Peur des autres, et de leur regard qu’ils posent sur toi. Tu as peur parce que tu as honte. Honte de toi, et de ce que tu es, de ce que tu représentes.

Le plus énervant dans la vie de quelqu’un qui n’a aucune raison de s’énerver, c’est lorsque l’on pense à quelque chose que l’on oublie quelques minutes plus tard. On savait que cette idée aurait du être écrite sur le petit carnet judicieusement rangé dans la poche intérieur droite de sa veste, mais on ne l’a pas fait, ayant entièrement confiance en sa mémoire qui pourtant nous a déjà joué bien des tours.
Alors on sait qu’on a une idée à retrouver, mais impossible de savoir laquelle. Cela m’est arrivé dimanche dans la douche. Impossible d’écrire la pensée qui me traversa l’esprit au moment ou, par un pur hasard, je faillis tomber dans la baignoire. Cette phrase, je la cherchais depuis trois jours, et je l’ai retrouvée, miraculeusement, lors d’une conversation. Bon, j’ai l’air d’affirmer qu’il s’agit d’une phrase extraordinaire, mais ce n’est pas le cas, je veux juste vous faire partager ce bonheur de retrouver ce que l’on croyait perdu.

A chaque année qui passe, je me dis que ce fut la meilleure de ma vie. C’est peu être à cela que l’on reconnaît quelqu’un d’heureux.

Bon, comme vous pouvez vous-même le constater, ça ne casse pas trois pattes à un canard qui ne mange pas de pain, mais il faut se dire que j’étais sous la douche en train de chanter Black Dog à ce moment là.




Je me rends compte que le Tabaprécisme n’est qu’une utopie. Le Tabaprécisme n’existe plus. Les tabaprécistes sont morts. Depuis longtemps déjà, mais nous nous sommes voilé la face. Jon, Pako, chers frères créateurs, pleurez avec moi notre mort né. Notre cher enfant, que nous l’avons vécu comme s’il avait existé. Aidez moi à lutter contre ce mal abominable qui s’empare de moi, le mal provoqué par la perte de ce que nous avions créé, presque quatre ans auparavant. Jeunes et plein de fougue. Tabaprécisme, mouvement d’adolescents frustrés par cette norme bornée. Tabaprécisme, joie du pessimisme, l’antithèse du savoir et du vouloir.
Ô toi, grand Tabaprécisme, qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui, ne nous en veux-tu pas de t’avoir ainsi laissé choir, dans la sombre réalité du monde occidental.
Le Tabaprécisme fut à la fois notre création et notre créateur. Fusion allègre de nos sens au service de la libre pensée, de la libre expression.

Je me demande bien combien de temps je peux tenir, ici dans ce bureau en ne faisant absolument rien. Non, même pas aller sur Internet, ni jouer avec mon portable, même pas écrire sur un bout de papier ou jouer avec un stylo. Non, ne rien faire. Rester assis, et n’avoir aucune autre activité physique. Il est 14h54, pour que le calcul soit plus simple (mais aussi parce que j’aime quand ça tombe juste, problème de matheux), je vais attendre 15h00 pour commencer cette expérience. C’est tellement inutile et ennuyeux que je suis presque content d’avoir eu cette idée. Je me demande également à partir de combien de temps je vais réellement commencer à trouver le temps long. Parce que pendant quelques minutes, on peut réfléchir, méditer. Mais au bout d’un certain moment, si on ne bouge vraiment pas et qu’on ne fait que penser, je crois que ça sature à l’intérieur. Dans deux minutes, vous allez vivre avec moi la plus inintéressante des expériences.

J’ai tenu 17 minutes. Non pas parce que je m’embêtais, ou parce que quelqu’un m’a fait une remarque. Juste parce que j’ai des choses à dire et que j’ai peur de ne plus m’en souvenir. Et aussi parce que j’aime bien le nombre 17.

Alors pendant ces 17 minutes, j’ai eu le temps d’inventer deux jeux :

Le premier est un jeu de connaissances, de culture et de mémoire. Pour l’instant, on va dire que ça se joue à deux, mais vous verrez que ça peut être joué avec un plus grand nombre de participant. Avant toute chose, on détermine celui qui va prendre ou laisser la main. Pour cela, on laissera le hasard décider. Pile ou face, un dé, des cartes feront l’affaire. Supposons que l’on prenne le cas du dé. Celui qui obtient le plus grand nombre gagne le droit de choisir s’il prend ou s’il laisse la main. Pour des raisons de compréhensions, nous appellerons le premier joueur « joueur A » et le deuxième joueur « Martine ». Joueur A et Martine lancent à tour de rôle le dé. Joueur A fait 5 et Martine 3. Joueur A décide de prendre la main (vous me dites si vous décrochez à un moment ou a un autre). Joueur A doit donc donner un évènement qui a eu lieu pendant l’année en cours. Nous sommes en 2005, le joueur A pourrait donc dire « la mort de Jean-Paul 2 ». C’est alors à Martine de jouer. Elle doit donner un évènement qui s’est passé en 2004. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’un des joueurs ne sache plus donner de réponse. Ca parait simple comme ça, mais quand on arrive dans les années 70, faites moi confiance, ce n’est plus si facile.

Deuxième jeu. De préférence ça se joue seul, mais pourquoi pas encore une fois jouer à plusieurs. Prenons tout d’abord une base de temps. Une seconde, deux secondes, dix secondes… c’est au joueur de décider. Admettons que l’on joue avec la base de temps deux secondes. Toutes les deux secondes, le joueur doit penser à un visage différent. Comme pour le premier jeu, cela parait simple, mais au bout de quelques minutes, on a fait le tour. Variante, remplacer les visages par des noms (c’est dans ce cas que l’on peut jouer à plusieurs). Bien entendu, pour que le jeu soit plus rapide, on peut jouer par catégorie : personnages historiques, personnages de romans, acteurs, musiciens…

Hier soir, mon tuteur a réussi à me faire peur. Dans l’ascenseur, il me dit : « demain, il faudra qu’on se prenne une demi heure, il faut que je te parle de quelque chose ». Aïe, je crois qu’il a vu que j’étais toujours en train de me divertir autrement qu’en remplissant la fenêtre Visual Basic de code incompréhensible pour l’espèce humaine.
Alors du coup, j’ai eu une petite monté de stress, pendant au moins 20 minutes (le temps de rentrer chez moi et de faire un petit somme).

Hier soir, à la SIA (la résidence étudiante dans laquelle je vis cinq jours par semaine) c’était soirée couscous. Bonjour l’ambiance ! (comme dirait Jacques Villeret). On a bien mangé, bien ri, je suis encore passé pour l’obsédé sexuel que je suis. Mais je suis un mec, merde !

Et donc, ça c’était la fin de mon jeudi 12 mai si vous suivez bien. Mais ce matin, le stress revient (oui, car durant tout le repas, je n’ai pas eu le temps une seule seconde de penser à mon stage et à ce que mon tuteur voulait me dire).
J’arrive comme tous les matins entre 8h30 et 9h, mon tuteur est déjà là… Il vient s’assoire à mes cotés, en prenant soin de fermer la porte… Si nous étions dans un film, il me proposerait un deal avec des trafiquants d’arme russes. Si nous étions dans un film porno gay, il tenterait de me prendre en bouche, moi réticent au début, puis y prenant goût peu à peu.
Mais nous sommes dans la sombre réalité. Je sais qu’il va me dire de ne plus écrire mon journal et qu’il faudrait que je me mette à bosser si je veux rester jusque fin juin et être payé.
Allez, dis le, cher tuteur, n’aie pas peur, je le mérite.

Lui : Tu fais quoi en juillet ?
Moi : Heu, c'est-à-dire que, heu, bah, heu, hum hum, heu, je ne sais pas.
Lui : Parce qu’on pourrait avoir besoin de toi un mois en plus, donc je voulais savoir si tu voulais continuer de travailler pour nous en juillet.
Moi : Eh bien, je crois que ça peut se faire (je fais une tête je réfléchis si j’avais quelque chose de prévu alors que je sais très bien que le mois de juillet est synonyme de glandage). Je devais aller à Paris pendant ces vacances, mais ce n’est pas grave je peux y aller en août.
Lui : d’accord, je te laisse le temps de réfléchir, tu iras voir Dominique pour les modalités. Ah oui, j’oubliais, n’en parle pas à Rémy (un autre stagiaire, qui bosse cent fois plus que moi), on n’a pas la place pour lui en juillet.

Le monde est mal fait. Enfin, il est mal fait pour les autres, et extrêmement bien fait pour moi. Comme je me le répète souvent en ce moment : quand ça va, plus ça vient, plus ça va.

Donc voilà, plus besoin de chercher du boulot pour juillet. Si j’ai envie (besoin) de travailler, je travaille, sinon je glande comme un porc. Hum, le choix va être difficile je pense. Je crois que je vais accepter la proposition. Déjà, ça me fera de l’argent de poche. Ensuite, je ne crois pas avoir mérité des vacances de plus d’un mois. C’est dans ces beaux moments que nous offre la vie que je me dis : Tibäw, t’es vraiment un être écoeurant…

Nous avons passé une très bonne soirée Jon, Kev et moi, hier au bistrot. Comme toujours, nous avons refait le monde autour de deux chocolats et d’un café. Jon est heureux, c’est beau à voir, pourtant je n’envie as sa situation, peut-être parce que moi aussi je suis heureux.

J’ai également oublié qu’hier dans le train, j’ai terminé Le livre de ma mère. Eh bien, j’en garde la même impression qu’avec L’étranger de Camus (comprendrons ceux qui ont lu L’étranger).

Samedi après-midi, nous sommes allé à Douai Kev, ‘P’, ‘A’ et moi (‘P’ est la sœur de Kev, ‘A’ la meilleure amie de ‘P’). ‘A’ avait un pull qui lui allait très bien, j’ai été sous le charme tout l’après midi.
Après un bref passage au Furet (achat de La chute de Camus) et au Temple du disque (achat de rien du tout), nous allons au cinéma voir Kingdom of heaven. A priori, le choix du film ne m’enchantait guère, mais je suis forcé d’avouer que ça m’a bien plus. Merde, je viens de me rendre compte que j’avais apprécié une super production américaine.

La suite n’est pas beaucoup mieux, je propose à la dream team de continuer notre périple capitaliste en allant « dîner » au Macdonald le plus proche.

Moi: Je suis sur que si j'étais croyant je ferais un bon chrétien
'P': Pourquoi, tu penses que la meilleure partie de toi même, c'est Dieu?
Moi: Non, par contre, je pense que la meilleure partie de Dieu, c'est moi même.

On se remet des ses émotions du samedi, ça sert à ça un dimanche. J’ai le temps de lire Conte de fée pour personnes moyennes entre le moment où je monte dans le train et le moment où je m’endors prématurément (vers 20h). Je me réveille avec un horrible mal de crâne, que je garderai toute la nuit, m’empêchant de dormir correctement.

J’ai gardé ma migraine jusqu’en début d’après midi. J’ai l’impression que ce lundi est un lendemain de cuite, mais sans la cuite (donc nettement moins intéressant).

J’ai commencé La chute de Camus ce midi. Pour l’instant, je n’ai pas encore d’avis, étant donné que je n’ai lu que le premier chapitre.

Aujourd'hui, Paris, capitale de la France. Autant dire que je n'ai rien fait de ma journée. Ayant du me lever pour 7h15 (aïe aïe aïe), j'ai somnolé toute la sainte journée.

Hier j'ai téléphoné quelques dizaines de minutes à 'G'. Elle m'a une fois de plus prouvé que son ex petit copain n'avait pas été fini correctement par ses parents. Désolé pour toi ma petite 'G'.

Je me surprends à demander si "ça roule ma poule?" à une amie... je crois qu'il y a des jours où on ferait mieux de ne pas poser de questions.

Journée pas très mouvementée. Mon tuteur sait que je n’ai rien à faire et préfère ne rien me donner : c’est un saint homme.




Je suis célibataire parce qu’elles le veulent bien.

Hier soir, coup de blues. Mais pas comme les gens l’entendent. Je n’étais pas triste, pas du tout. J’avais juste du blues dans l’esprit, a défaut d’en avoir dans les oreilles. J’aurais pu être un noir américain en Louisiane. Je ne suis qu’un blanc français dans le Nord-Pas-de-Calais (ça en jette moins).

Julien me dit que « ma vie n’est pas si compliquée que je veux la faire paraître ». Non, ma vie n’est pas du tout compliquée et je ne veux rien faire paraître du tout.
Ma vie est assez banale, pas très remplie et pas réellement intéressante. Si elle l’était, je n’aurais pas besoin de l’écrire, je garderais tout pour moi, eh oui, je suis égoïste.
Et puis il n’y a qu’à lire depuis le jeudi 14 avril pour se rendre compte que depuis plus d’un mois, il n’y a eu aucun événement extraordinaire dans mon existence. Eh bien ces quelques jours que j’ai décrits en votre compagnie sont un honnête résumé des vingt années qui les ont précédés.

Je me sens souillé par la vie, moi qui suis si sain et si pur. Je me sens un peu mélangé, comme Laëtitia le dit si bien. En ce moment, je crois qu’on se trouve tous dans un gros shaker.

Petite remarque supplémentaire : raconter sa vie sur un site Internet (ou un forum, ou un blog, peu importe), il n’y a pas plus pathétique. Si quelqu’un d’autre que Jon et moi avait eu cette idée de journal public sur ce forum, j’aurais trouvé ça inutile et ridicule. Et j’aurais eu bien raison.

Aujourd’hui, anniversaire de ‘N’ : joyeux anniversaire chère amie ! De par le fait, ce soir, c’est la fête : danse, sexe, drogue, alcool, roulage de patins, tripotage de tout ce qui bouge et qui est muni de signe extérieurs de féminité, jeu de la bouteille, vomissure dans les fleurs du jardin etc.
Bon, pour ma part, je crois que ça se limitera à l’alcool, vu que je ne sais pas danser, qu’il n’y aura aucune célibataire (de toute manière il n’est pas dans mon habitude de draguer lors des fêtes, timidité oblige) et que je ne me drogue pas. Merde, dit comme ça, j’ai l’impression que cette fête va être aussi triste que son lendemain, alors que c’est faux, cette fête va être très bien comme il faut, j’en suis certain.
On devrait faire des fêtes plus souvent, tant qu’on est jeune et que ça nous amuse encore de gerber devant tout le monde.

Rien à voir : Est-ce qu’il est réellement prétentieux de se regarder longtemps dans la glace de sa salle de bain ? Je ne m’admire pas, au contraire. Je me détaille, objectivement, en trouvant mes défauts et mes qualités. Le problème est que cette activité est quasi quotidienne. Je devrais peut être freiner sur l’égocentrisme.

Je ne cherche absolument pas à avoir une copine et j’y arrive très bien. Je suis vraiment et honnêtement très heureux d’être célibataire, je me rends maintenant compte de tout le temps que l’on perd lorsque l’on est en couple [il s’agit de ma vision du couple]. Ceci s’adresse à mes amis : empêchez moi d’avoir une copine, s’il vous plait.

Ah, ce fut une bonne soirée ! Sex, drug and rock’n’roll… bon, ok, point de vue sexe et rock’n’roll, on aurait pu mieux faire, mais je me suis rattrapé sur la boisson.

Il faut dire que les filles n’avaient pas assez bu pour s’amuser avec moi. Et moi-même, je n’avais pas assez bu moi m’amuser avec Kev.

Avec Kev, on s’est encore donné en spectacle, ça ne devait pas être beau à voir. J’aime bien quand les gens rient de nous, sans savoir si c’est parce que nous sommes drôles (ce que nous pensons sur le moment à cause de l’alcool) ou si c’est pour se foutre de nous (ce que je pense très souvent après coup).

En tout cas, tout le monde a bien rit quand Kev est tombé sur la chaîne porno gay. Je suis même convaincu que ça a donné des idées à certains.

Donc la nuit fut très bonne. Par contre, l’après midi et la soirée fut un lendemain de fête exemplaire : mort cérébrale et inactivité physique étaient nos maîtres mots.

J’ai fini la journée avec Kev à regarder Howard Le Canard, une vidéo que ‘N’ nous a gentiment prêté…

Surlendemain de fête exemplaire : mort cérébrale et inactivité physique étaient nos maîtres mots.

C’est à ça que je juge deux choses :
- Tout d’abord la qualité de la fête. Deux jours pour s’en remettre, ça veut dire que c’était une très bonne fête.
- Ensuite, mon vieillissement. Il y a deux ou trois ans j’aurais pu enchaîner deux fêtes de ce genre, maintenant c’est physiquement impossible.

J’ai lu une nouvelle de PPDA, dont le titre doit être Une nuit d’été au Grand Hôtel. C’est Kev qui me l’a conseillée. Eh bien j’ai beaucoup aimé. Il faut dire que l’histoire ressemble étrangement à un texte que j’ai écrit. Alors mon égocentrisme a refait surface (ce n’est qu’une expression car jamais mon égocentrisme ne disparaît) et j’ai apprécié cette nouvelle à sa juste valeur, voire un peu plus.

Je suis intimement convaincu que l’on peut rencontrer des personnes formidables sur le net. La preuve, j’y suis souvent.

Cette première journée de la semaine s’est révélée très tranquille, en effet mon tuteur est en vacances.

Je crois que ce soir je vais terminer La Chute de Camus, avant d’entamer un nouveau livre que m’a prêté ‘N’ : Mercure d’Amélie Notomb. Je ne sais même pas quel style a cette écrivain, ça sera du 100% nouveau pour moi. Vaut mieux pas que ça me plaise trop, je vais encore devoir me mettre à un nouvel auteur sinon…

Je crois que je fais partie d’une secte. Tous les matins, aux alentours de 9h – 9h20, le rituel. Tous autour de la table ronde, nous agitons nos touillettes dans le sens horaire conventionnel. Toutes les tasses font le même bruit, tout le monde, appliqué, dissout son demi sucre dans son café.
Et quand vient le matin, pour réveiller ces pauvres imbéciles, le noir et le blanc, ne s’épousent-ils pas ?

Aujourd’hui j’ai commencé mon rapport de stage (j’aurais du le commencer il y a un mois et demi) et j’ai contacté mon tuteur école (j’aurais du le faire il y a un mois). Il n’y a rien de plus inintéressant que de rédiger un rapport de stage, à part peut-être le lire. Heureusement, je suis tombé par hasard sur les prémices du rapport de l’autre stagiaire, je pourrais m’en inspirer un peu…

Hier soir, sans trop savoir comment, je me suis retrouvé dans une fête brésilienne sur le campus de la cité scientifique de Lille. A la base, le Brésil et sa culture, ce n’est pas trop ma tasse de thé, mais je dois avouer que la soirée fut agréable.
Cependant, je crois qu’hier, la frustration était à son comble. Je n’ai jamais vu autant de jolies jeunes filles dans un si petit endroit. En plus de cela, j’étais accompagné d’un mec encore plus obsédé que moi (eh oui, ça peut encore exister), alors à nous deux, nous avons épié toute la gent féminine de la soirée. Dans ces moments là je regrette de ne pas être gay, parce que vu les mecs qui accompagnaient ces déesses, je peux vous dire qu’un homo n’y aurait pas trouvé son bonheur.

Ce n’est pas si bête comme idée. En fait, un petit fantasme qui vient là, comme ça… ça serait d’être un mec admiré, que ce soit pour sa beauté, son talent, que sais-je ? Que les filles soient nues, qu’elles se jettent sur moi (oui, c’est moi Henry, vous m’avez reconnu). J’aimerais être le fantasme de toutes les femmes. Jusque là, rien d’original. Mais le petit détail qui fait toute la différence, c’est que j’aimerais être – dans ce cas précis – complètement et irrémédiablement homosexuel. Ah, quelle frustration pour toute ces demoiselles. Quel bonheur cela pourrait provoquer en moi… Mais ceci n’est que fantasme, il faut l’avouer : je ne suis pas homosexuel…

Je me pose une question : est-ce que quand dans sa vie rien ne va mal, cela veut dire que tout va bien ?

Hier soir, j’ai lu Mercure d’Amélie Nothomb, comme me l’avait conseillé ‘N’. Je l’ai lu d’une traite, de la première à la dernière lettre sans faire aucune pause. Très captivant, et très bien écrit. J’ai tout de même remarqué quelques détails étranges, voire incohérents.

Sur la route, j’écoute une fois de plus Since I’ve Been Loving You de Led Zep. Mon dieu, cette chanson est réellement la plus belle que je n’aie jamais entendu. C’est un sacrilège de dire ça, il est plus que réducteur de choisir une chanson parmi toutes les merveilles qui ont été écrites au fil des années, des siècles même, mais même si j’ai honte, je l’avoue, Since I’ve Been Loving You est la plus belle chanson, la plus sensuelle, la plus intense que j’ai pu entendre dans ma courte existence. J’invite quiconque (femme, homme, chat, chien, mollusque, ardoise, Michel Galabru) à me rejoindre pour faire l’amour sur Since I’ve Been Loving You. Vous ne serez pas déçu (par la musique).

Ce midi, j’ai mangé en terrasse. Plus rien à manger chez moi (même pas des pâtes, quelle misère), personne pour m’accompagner au RU. Qu’à cela ne tienne, je m’invite à sortir, tout seul peut être, mais ça sera tant pis pour eux (eux étant tous ceux qui n’ont pas mangé avec moi, donc tout le monde en fait). Vous qui n’avez pas voulu m’accompagner, savez-vous ce que vous avez raté ? Un menu Maxi Best Of Royal Cheese © accompagné de son Coca-Cola © et de sa frite géante, double ration de mayonnaise et p’tit Tex © à l’appui. Et tout ça en terrasse s’il vous plait. Ah, capitalisme, quand tu nous tiens. I’m loving it !

Je suis fatigué. En fait je mens. Nous sommes samedi, et il est 2h06 du matin. Mais vous ne m’en tiendrez pas grief, du moins je l’espère.

Ce soir ce fut une soirée bistrot. Jon et Kev. Nous devenons le trio inséparable, les trois gays en cavale. Dans une petite ville comme Somain, il n’e faut pas plus pour lancer ce genre de rumeur.

Ce soir j’avais envie d’écrire une chanson. J’ai perdu la motivation et l’inspiration. Tant pis. Ou tant mieux pour vous, qui avez des oreilles.

J’aimerais dire je t’aime à quelqu’un. Non, je déconne. Je trouve cette phrase tellement dénuée de sens à présent. Ca ne veut absolument plus rien dire. J’aime le surréalisme, mais pas au point de dire je t’aime.

Moi :
- Tu vois les nuages ? Eh bien c’est moi qui les contrôle.
Arnaud :
- Y’a trop de couleurs qui…
Moi :
- Mais je suis super gros !
Arnaud :
- Moi ça va. Et toi ?… Ca va ?
Moi :
- Et on n’est que samedi !
Moi :
- Vous ne le savez pas, mais peut être que j’ai très froid en ce moment.
Moi, entendant du rap :
- Vous croyez que je comprends ce que disent les mecs ?
Pako :
- T’es malléable Arnaud…
Moi :
- J’ai envie d’être malléable comme lui.
Lili :
- Où sont tes piles Pako ?
Pako :
- Mes piles ? Elles sont partout !
Arnaud :
- Ca va être difficile de comprendre ce qu’il se passe…
Pako :
- Qu’est ce qu’il se passe ?
Arnaud, pleurant à chaudes larmes :
- Non mais en fait, c’est parce que je rigolais trop.
J-F :
- Arrête de pleurer Arnaud !
Pako :
- Arnaud il chiale.
J-F :
- Petit filou
Arnaud :
- Ne vous inquiétez pas pour moi, ça va !
Pako :
- Je ne comprends pas ta phrase.
Moi :
- C’est normal, y’avait pas de phrase.
Moi :
- Noémie, on danse ?
Moi :
- Je suis d’une importance extrême (comme quoi, je n’ai pas dit que des conneries)
Moi :
- Tu vas m’en vouloir si je tire tes cheveux ?
Noémie :
- Ouais
Moi :
- Je peux les toucher alors ?
Noémie :
- Nan !
Moi, parlant d’un mur dégueulasse :
- Mais si regardez ! Là c’est sa tête. Il est heureux, parce qu’il a gagné la coupe du monde. La coupe du monde de football, faut préciser parce qu’il en existe plein d’autres des coupes du monde. La coupe du monde de gazon par exemple.
Moi, parlant toujours du mur et de sa tache :
- Merde, je suis amoureux.
Moi :
- Il fait froid dans mes dents. C’est bizarre, je croyais que je n’en avais plus.

Consommer des drogues, qu’elles soient douces ou dures, ce n’est pas bien. Mais putain, qu’est ce qu’on s’est marré tout de même !

Lendemain de fête. Je suis seul à Lens. Lens, le dimanche matin, c’est comme toutes les autres villes un dimanche matin : mort. Je marche quand même jusqu’à la gare, histoire d’avoir marché jusqu’à la gare.
De retour chez moi, je continue de lire les Thanatonautes de Bernard Werber. Il est bien ce bouquin, j’apprends beaucoup de choses en le lisant. Cet auteur a ce don d’être intéressant. Ce n’est pas donné à tout le monde.

A 22h, chez Pako c’est la fête : le NON l’emporte avec environ 56%. Si ça ce n’est pas une bonne raison de faire la fête…

Je me couche sans avoir envoyé le traditionnel SMS du dimanche soir à ‘G’, juste pour savoir si elle allait le faire d’elle-même. Apparemment, elle n’y a pas pensé. Ou elle n’en a pas eu envie. Tout se confirme.

Étant donné que je fais deux fois l’aller-retour studio/stage par jour, j’écoute les chansons de mon MP3 au moins quatre fois par jour. Pour mon deuxième aller de ma journée, j’ai particulièrement prêté attention à la chanson Je veux être un homme heureux de William Sheller. Cette chanson est si belle et si vraie. Si j’avais été une jeune adolescente, j’aurais fondu en larmes.

Quelque soit le temps que ça me prenne, quelque soit l’enjeu, je veux être un homme heureux…

Rien que d’écrire cette phrase, j’en ai une boule dans la gorge ainsi que des frissons dans le dos.

J’ai remarqué un inconvénient au célibat : je n’ai plus peur. Je n’ai plus peur du lendemain. Je n’ai plus peur quand je reçois un SMS. Je ne me demande plus « qu’est ce qu’elle a voulu dire par là ? » ou « pourquoi a-t-elle fini sa phrase par trois points de suspension ?». Je n’ai plus peur ce qu’il peut m’arriver. Je n’ai plus peur de me faire larguer comme on dit.
En fait, je suis comme la moitié d’un vieux couple, sauf que moi, je ne dis pas « je t’aime » sans le penser.

Ah, quelle bonne journée, imprévisible et insoupçonnable ! La matinée fut réellement banale. Par contre, au lieu de passer un après midi identiques à tous les autres, je suis allé à Lille, pour remplir ma fonction d’élève élu au CE (conseille d’éducation). La classe. La réunion d’à peine trois quarts d’heures m’a permis d’avoir tout mon après midi, et j’en ai profité.

Sitôt la réunion du CE terminée, je téléphone à ‘F’ (oui, plus ça vient, plus il y a d’initiales dans ce journal. D’ailleurs, je me demande s’il y aura assez de lettres dans l’alphabet pour ne pas tourner en rond, ou si je vais avoir la chance de rencontrer des filles qui possèdent toutes un prénom commençant par des lettres jusqu’alors inconnues). Je téléphone à ‘F’ donc, pour lui dire que l’on peut se voir et que je l’attends à la station de métro Pont-de-Bois. Elle ne se fera pas attendre longtemps, à peine une dizaine de pages des Thanatonautes.

Nous nous rendons à Lille centre, pour boire un verre en terrasse. Elle est belle. Très belle. Même un prêtre gay intégriste aurait des envies de viols en l’apercevant (ceci est un compliment). Heureusement, je ne suis pas un prêtre gay intégriste.
Nous parlons un peu de tout : littérature, études, vie en général. Et surtout musique. Cette fille est réellement écoeurante. Tout d’abord, elle possède une culture musicale qui me fait passer pour un inculte. Tout ce que je savais, elle le savait mieux que moi. Et j’étais loin de savoir tout ce qu’elle savait (aurais-je abusé du verbe savoir dans mes deux dernières phrases ?).

Elle est aussi très bonne guitariste. Je n’attends qu’une seule chose : la voir jouer avec sa Gibson SG (car en plus, elle a une Gibson SG, eh oui). La cerise sur le chapeau ? Quand au moment de nous quitter elle me lance « j’ai envie de jouer de la guitare, t’as pas un morceau à me conseiller ? » et que je lui dis « t’as qu’à essayer du Queen, si t’arrives à jouer I Want It All, je m’agenouille et te vénère jusqu’à la fin des temps », elle me répond tout simplement « d’accord », m’offrant la certitude que bientôt, je serai à ses genoux (encore plus que je ne l’étais déjà).

Pour éviter de tristement terminer cette bien belle journée, je décide de passer la nuit à Lille plutôt que de revenir à Lens en train. Je me fais donc inviter chez ‘P’, ‘A’ et ‘É’ (ah, j’adore toutes ces initiales) et passe donc la soirée chez ces trois charmantes demoiselles.

Franchement, j’ai connu bien pire comme journée.

Aujourd’hui, j’ai licencié mon premier employé. Indirectement bien entendu. Mais s’il perd son boulot incessamment sous peu, ça sera bien de ma faute. Je vous explique :

Ce matin, mon tuteur (qui décidément aime me faire peur) me demande de venir le voir à son bureau. Étrange me dis-je à moi-même, étant donné que son bureau se situe dans la même pièce que le mien, et à moins de trois mètres qui plus est. Là, il me lance une phrase du genre : bon, ce que je vais te dire n’est pas très facile (à ce moment, j’ai la vague impression qu’il va me dire je t’aime en essayant de m’embrasser). Et en fait, que nenni, il voulait juste me demander d’essayer de faire le boulot d’un nouvel employé (qui normalement devrait être meilleur que moi). Ce futur ex-employé était sur ce mini-projet depuis le début de la semaine (donc deux jours et demi) sans avoir réussi à avancer, alors qu’il ne m’aura fallu que… trois quarts d’heures pour tout boucler ! Donc je ne culpabilise pas, il le mérite bien.

Et ce n’étais que le matin. Le soir, dans la série le monde n’a aucune morale, je crois que j’ai atteint un sommet. Je n’avais pas encore donné ma réponse pour le mois de juillet. Mon tuteur me demande donc si je compte travailler pour eux. Je réponds oui, bien entendu. Il ose alors me dire : bon, vu le boulot que tu nous fais, je vais faire du forcing pour que tu aies le même salaire que celui prévu pour machin (machin étant celui que je viens de virer). Vu le boulot que je fais ? Merde, je suis en train de me rendre compte que si je travaillais comme un fou, je pourrais facilement devenir milliardaire.

Le fils :
- Papa, pourquoi ne suis-je pas amoureux de la belle jeune fille là-bas ?
Le père :
- Tu ne la connais même pas, va lui parler, et tu verras si elle t’intéresse vraiment.

Suivant les conseils de son cher père, le fils s’en va aborder la charmante demoiselle, et découvre avec émerveillement qu’il s’entend à très bien avec elle. De retour à la maison, il semble comblé.

Le fils :
- Je ne savais pas qu’une fille aussi douce et amusante, aussi jolie et intelligente, aussi cultivée et chatoyante pouvait exister. Mais comment se fait-il que je ne sois toujours pas amoureux d’elle ?
Le père :
- Mon garçon, ce n’est pas en discutant quelques minutes avec une jeune fille que tu vas tomber amoureux voyons. Alors invite la à sortir, pour en apprendre plus sur elle.

Suivant les conseils de son cher père, le fils invite la charmante demoiselle à boire un verre en terrasse, à aller au cinéma, à aller à la fête foraine. De retour à la maison, il semble heureux, plus encore que la fois précédente.

Le fils :
- Tu sais papa, on a beaucoup ri. Elle est réellement adorable. Nous avons les mêmes goûts, nous aimons apparemment les mêmes choses. Elle a ce petit truc dont tout le monde parle, sans jamais savoir le définir vraiment. Mais comment se fait-il que je ne sois pas encore amoureux d’elle ?
Le père :
- C’est certainement parce que pour l’instant, tu as toujours fait le premier pas. Il faut que tu attendes que ce soit elle qui te réinvite dorénavant.

Suivant les conseils de son cher père, le fils attend, sans réelle impatience que la belle se manifeste. Lorsque que celle-ci téléphone, elle avoue qu’elle ne ressent pas que de l’amitié pour le jeune homme. Elle lui propose de le voir le soir même, chez elle.

Le fils :
- Vois tu papa, j’ai fait comme tu m’as dit. C’est elle qui m’a rappelé et je vais passer la soirée et peut-être même la nuit chez elle. Pourtant je ne suis toujours pas amoureux.
Le père :
- Mon fils, laisse donc cette jeune fille faire de toi un homme, un vrai.

Suivant les conseils de son cher père, le fils se rend chez sa promise, et passe une nuit pour le moins mouvementée. Le lendemain, il rentre tout penaud à la maison.

Le fils :
- Papa, j’ai fais l’amour cette nuit, plusieurs fois, jusqu’à ce que nous n’en puissions plus. J’ai aimé le faire. Elle a aimé également. Ce fut une très belle nuit, et je crois que je m’en rappellerai toujours. Cependant, je ne suis toujours pas amoureux, et je regrette d’avoir fait l’amour avec cette pauvre jeune fille alors que dans le fond, je n’ai pas de grands sentiments pour elle. Pourquoi mon Dieu ne n’arrive-je pas à tomber amoureux ?
Le père :
- Mon fils, tu es maintenant un homme, un beau jeune homme de 20 ans. Et à cet âge, on ne tombe plus amoureux. Je suis désolé mon fils. Tu aurais certainement préféré rester un adolescent passionné, mais ce n’est plus possible. Les adultes ne se passionnent plus pour beaucoup de choses, et surtout pas pour les femmes. Ce que tu as fait avec cette jeune fille, tu le recommenceras souvent, et il arrivera un temps où cela te semblera naturel, et tu ne te poseras plus de questions inutiles.
Le fils :
- Mais papa, c’est très triste ce que tu dis là.
Le père :
- Ce n’est pas triste fiston, c’est la vie.

Une fois de plus, le fils suivra les conseils de son cher père. Il continuera de vivre sa vie sans réel bonheur, sans réel malheur. Il vivra sans savoir pourquoi, sans savoir comment, sans se poser de « questions inutiles ». Il aura un succès certain avec les femmes, mais ne les aimera jamais.
La jeune fille connaîtra bien d’autres garçon comme lui. Et elle aussi s’habituera. Elle oubliera les contes de fées de sa jeunesse qui lui avaient fait croire au prince charmant. Elle deviendra mère de famille, avec un mari pas assez présent, et des enfants pas assez absents.